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Brutalités policières l Trois mois depuis la publication des vidéos: la torture de l’attente

28 août 2022, 20:09

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Brutalités policières l Trois mois depuis la publication des vidéos: la torture de l’attente

Aujourd'hui, 28 août, cela fait trois mois depuis que les premières vidéos de tortures impliquant des policiers ont fait surface sur les réseaux sociaux. Les images terribles montrant trois suspects se faisant brutaliser de façon inhumaine par des limiers de la police criminelle de Terre-Rouge, notamment, en ont choqué plus d’un et ont été partagées par plusieurs personnes. Quel bilan depuis ? Où en sont les enquêtes ?

Un de ceux figurant sur les vidéos, Christopher Pierre Louis, arrêté pour un cas de vol, a porté plainte pour torture le lendemain contre les policiers. Cela a valu l’arrestation de l’inspecteur Kailash Derochoonee, du sergent Badal Reedoye et du constable Keertiwansing Gookhool alors que d’autres policiers de cette équipe ont été transférés vers d’autres unités. Quelques jours après, c’était au tour du constable Baboo Purgass d’être arrêté.

Une deuxième victime, Krishna Seetul, arrêté pour vol et torturé pour des aveux, a également porté plainte. Les proches de David Jolicoeur, arrêté pour meurtre, l’ont «reconnu» sur une des vidéos et ont eux aussi porté plainte contre la CID de TerreRouge. Le jeune homme, qui se trouvait en prison, a été acquitté quelques semaines après...

Quelques jours après les premières vidéos, une autre série de vidéos impliquant cette fois des limiers de la Special Anti Robbery Squad du Sud ont fait surface. Deepak Jeeool, un habitant de Plaine-Magnien, a porté plainte contre les policiers. Lui et un jeune homme, Sarvesh Sawock, arrêté pour plusieurs délits, affirment avoir été torturés par ces limiers. Ces plaintes ont conduit directement à l’arrestation de deux policiers, Goparlen Moorghen et Bheemal Lutchmun.

Ces six policiers ont passé plusieurs jours en détention avant d’être libérés sous caution, après que leurs hommes de loi ont déposé une motion en cour arguant que la police n’a pas le droit d’enquêter sur cette affaire, en citant l’article 10 (2) (c) de l’Independent Police Complaints Commission Act de 2016. Cet article stipule que lorsqu’il y a une plainte pour brutalité commise par des policiers, c’est l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) qui est censée enquêter car la police ne peut mener une enquête sur ses propres éléments.

L’IPCC a transmis le dossier de Krishna Seetul depuis la mi-août au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Les dossiers de Christopher Pierre Louis, David Jolicoeur et Deepak Jeeool sont, quant à eux, toujours à l’IPCC.

D’ici la fin du mois ou début septembre, les trois enquêtes devraient être bouclées et le dossier remis au DPP. De nombreuses personnes ont été auditionnées par les enquêteurs de l’IPCC. Les victimes ont donné leur version des faits, en compagnie de leurs hommes de loi. Et ils espèrent obtenir justice…