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France : une centaine de jeunes étrangers expulsés de leur hébergement

26 août 2022, 16:14

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France : une centaine de jeunes étrangers expulsés de leur hébergement

 

Des larmes et des cris de colère: à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, une centaine de jeunes étrangers ayant demandé à la justice d'être reconnus comme mineurs isolés ont été expulsés vendredi d'un lieu d'hébergement, en exécution d'une décision de justice.

Les forces de l'ordre sont rentrées dans le lieu -- une ancienne maison de retraite en périphérie de la ville -- vers 07H00 (05H00 GMT) pour évacuer les jeunes, majoritairement issus d'Afrique de l'Ouest, mais aussi d'Asie ou d'Afrique du Nord, selon des associations sur place.

«Liberté, liberté!», ont scandé les derniers à sortir des bâtiments un peu plus tard dans la matinée, les yeux rougis par du gaz lacrymogène, avant de se coucher sur la route, certains en sanglots, a constaté l'AFP.

«Des dizaines de jeunes se retrouvent SDF sans aucune solution de relogement», a déploré une militante associative Jennifer Gruman.

Un peu plus loin, Mohamed, de Guinée, s'insurge : «Nous ne méritons pas ça. Certes, nous sommes des Africains mais nous ne sommes pas des animaux», répète-t-il en boucle.

La plupart des jeunes concernés ont été déclarés majeurs par le conseil départemental de Haute-Garonne mais ont déposé un recours devant la justice pour faire reconnaître leur minorité.

«Je suis arrivé en France il y a un an, je n'ai pas encore 18 ans. Jamais je n'aurais pensé être traité comme un criminel», murmure Sami, un Algérien accroupi sur le trottoir, à côté d'un grand sac plastique contenant ses affaires.

Selon la préfecture de Haute-Garonne, une évaluation personnalisée de leur situation administrative a été proposée à tous les jeunes avant leur expulsion, afin de trouver une solution de relogement, mais «seuls quatre l'ont acceptée».

La ville et la métropole de Toulouse avaient mis en place en 2019 «un dispositif d'hébergement provisoire» pour plusieurs dizaines de ces jeunes, avec l'appui d'associations. Par la suite, le Centre communal d'action sociale, devenu propriétaire du bâtiment, a décidé de sa fermeture le 25 janvier 2022 et sommé les occupants de quitter les lieux, une décision ensuite validée par la justice administrative.