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Mère porteuse: elle offre ses services aux Mauriciens

14 août 2022, 17:00

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Mère porteuse: elle offre ses services aux Mauriciens

Tout a commencé par une publication sur Facebook. Une femme Nigérienne propose ses services en tant que mère porteuse. Le business marche-t-il ? A-t-elle eu des clients ? Combien cela coûte-t-il de «louer» son utérus ?

Installée à Maurice, la jeune femme âgée d’une vingtaine d’années soutient qu’elle souhaite offrir ce service pour aider les femmes, qui ne peuvent donner naissance naturellement, de connaître la joie d’être mère. «On m’a dit que c’était illégal à Maurice mais on peut tout de même aller dans un autre pays pour le faire ou essayer les cliniques de fertilité», soutient cette dernière. Selon elle, c’est la première fois qu’elle s’adonne à cette pratique et assure qu’elle ne fait partie d’aucune entreprise ou trafic. «Je le propose de moi-même.»

Bien entendu, ce n’est pas gratuit. Mis à part sa «volonté d’aider», il faut compter entre «45 000 et 50 000 dollars» pour y avoir droit. «Une moitié devra être payée avant de le faire et l’autre après l’accouchement. Cela équivaut à deux à trois millions de roupies.» D’ajouter que les frais d’hôpitaux, de logement, de médicaments, de nourriture et juridiques, entre autres, ne font pas partie du cachet. «Mais je pourrais accepter que cela ne se fasse pas à travers un avocat si la confiance s’est installée», affirme notre interlocutrice.

Si on avait tendance à croire qu’il s’agit là d’un cas isolé, selon des sources, cette pratique aurait pris de l’essor juste avant la pandémie de Covid-19. Des femmes venant d’autres pays proposent ce genre de service à des couples. Citant ce cas précis, la jeune femme affirme qu’elle le fait de son plein gré et qu’elle ne fait partie d’aucun réseau, ce n’est pas le cas pour d’autres. Nos sources révèlent qu’à plusieurs reprises, la police a exploré des pistes où des étrangères mais aussi des Mauriciennes «offrent leur ventre» illégalement à des couples. «Il y a des cas où des femmes font exprès de tomber enceintes et, par la suite, revendent l’enfant. Selon certains recoupements, il y aurait aussi des étrangères qui sont contraintes de le faire par une tierce personne. Nous n’avons jamais pu mettre la main sur des suspects toutefois.»

Toute cette histoire remet en tout cas sur le tapis les difficultés liées à l’adoption à Maurice. D’autant que le problème d’infertilité prend de l’ampleur. Comme le confirme une source au ministère de la Santé. «Nous recevons plusieurs appels, plusieurs personnes approchent le ministère ou viennent dans les shelters pour demander à adopter. Malheureusement, tant que l’Adoption Bill n’aura pas force de loi, nous serons toujours dans une impasse.»