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Lieu culturel l Le Café du Vieux Conseil, ranimé

8 août 2022, 20:52

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Lieu culturel l Le Café du Vieux Conseil, ranimé

Un bon coup de rock pour réveiller les lieux. De quoi ranimer le Café du Vieux Conseil. Après l’«Underground Rock Festival» qui s’est tenu ce week-end dans ce café fermé depuis six ans, place au chantier en plein coeur de Port-Louis. Repris par Jimmy Veerapin et Pamela Catherine de Culture Events Productions, le Café du Vieux Conseil doit rouvrir ses portes dans trois mois, en novembre.

Pamela Catherine, de Culture Events, apprécie la tranquillité de la rue piétonne qui contraste avec le tumulte de la ville. © Doreck Clair

D’ici novembre 2022: un chantier à compléter

«Pou nou rési vinn la, enn bel konba.» Jimmy Veerapin et Pamela Catherine de Culture Events Production sont les repreneurs du Café du Vieux Conseil. Ils prévoient la réouverture des lieux en novembre. 

D’ici là, ils doivent terminer la remise en état des lieux. Notamment remplacer le toit en bois. Soulignons que la principale condition de la mairie de Port-Louis – qui est propriétaire du Café du Vieux Conseil –, c’est que les travaux soient à la charge du repreneur. En 2016, le permis d’opération du restaurant avait été révoqué. Même si le café était devenu silencieux, la rue piétonne du Vieux Conseil était devenue très animée avec la présence des échoppes de femmes entrepreneurs. À tel point qu’un premier appel d’offres pour trouver un repreneur pour le café échoue. 

En août 2019, ces 75 petits entrepreneurs sont sommés d’évacuer les lieux, pour permettre la rénovation du café. Elles sont évacuées le 1er octobre 2019. 

Culture Events Productions (qui produit notamment Mélanie Pérès et le groupe Anonym) est loin d’être un nouvel arrivant dans ces lieux, lovés au creux d’un parcours culturel entre le théâtre de Port-Louis (fermé depuis 2008), le Musée de la Photographie et la Fondation Malcolm de Chazal. 

Pamela Catherine se souvient des débuts, en 2014, quand ils avaient installé le One Live Project au Café du Vieux Conseil, en rassemblant «la musique, l’art, l’écologie». Le mélange d’exposition, d’objets recyclés et des groupes en live s’est par la suite transformé en One Live Music Festival.

Plaque apposée sur le mur du Musée de la Photographie, voisin, avec la Fondation Malcolm de Chazal, du Café du Vieux Conseil. © Doreck Clair
Cette enseigne sur le mur du Café du Vieux Conseil est désormais tout ce qui reste du Musée de l’histoire de Port-Louis. © Doreck Clair

Musée de la photographie: «plus ouvert que fermé»

Le musée est «plus ouvert que fermé», affirme Frederick Breville, directeur du Musée de la Photographie. Les lieux ouvrent le mardi et le jeudi. La subvention accordée aux musées privés par le ministère des Arts et du patrimoine culturel lui a été renouvelée pour la présente année financière. L’idée de déménager le musée au Caudan reste au stade de discussions.

Cet accès de la rue du Vieux Conseil à la rue La Poudrière est bloqué. © Doreck Clair
La rue du Vieux Conseil attend patiemment de pouvoir entrer dans le théâtre de Port-Louis, fermé pour rénovation depuis 2008. Une première phase des travaux est achevée. Des ressources financières additionnelles sont nécessaires pour poursuivre les réparations. © Doreck Clair

La baz d’un festival: Temple of rock

L’«Underground Rock Festival» a beau être une manifestation «niche», Jimmy Veerapin croit dans l’avenir du rock. L’«Underground Rock Festival» a signé son retour au cours du week-end écoulé. Après deux éditions – en 2018 et 2019 – pas de festival pour cause de pandémie. 

«Désormais, le festival a un lieu bien à lui», affirme Jimmy Veerapin, à propos du Café du Vieux Conseil. «Temple of rock laba mem», s’enthousiasme le producteur. Il précise que le festival, s’il sera principalement dans le café, n’y sera pas exclusivement. «Nous envisageons des collaborations avec d’autres lieux dans Port-Louis.» 

Avec les deux premières éditions, ce festival, qui était «sur une lancée», a vu son élan arrêté par la pandémie. Ce qui n’empêche pas le producteur de rêver d’accueillir un jour des groupes mythiques chez nous. Il est le premier à se rendre à l’évidence : il y a trop peu de groupes de rock à Maurice. Après deux ou trois ans de festival, «on ne sait plus qui programmer». La relève est aussi à la traine. «Je fais un appel aux jeunes. Pour l’instant il n’y a pas de relève», constate le producteur. Pourquoi ? Jimmy Veerapin estime que certains, bien qu’intéressés par ce style musical, ont «peur». «Ayo, kot mo pou ale ar sa lamizik-la?» ou «ayo, si mo pou pass letan zwe kan mo pou kre?» font partie des craintes exprimées. Il envisage des rendez-vous réguliers, des tribute, des master class, toute une vie autour du rock. «Le rock n’est pas qu’une musique, c’est toute une culture. C’est le rock qui m’a inspiré, quelque part, il m’a sauvé». En alimentant sa créativité de graphiste, ses aventures dans le textile avec les collections de t-shirts Paradize Burning.

D’ici novembre, il faudra réparer le toit du Café du Vieux Conseil. © Doreck Clair
Cette partie délabrée de la caserne des pompiers de Port-Louis donne sur le café. Dire que c’est cette institution qui doit accorder le certificat incendie... © Doreck Clair

Un peu de vert dans la ville

La sensation d'être «en dehors de Port-Louis, à Port-Louis». C'est ce que ressent Pamela Catherine quand elle est au Café du Vieux Conseil. «On a des idées reçues à propos de Port-Louis. Enn ta tapaz, enn ta transpor. Le café est entouré de bâtiment, mais quand on est là, on n'a pas l'impression d'être enfermé. Tann zwazo kriyé tou isi. Inpé difisil sa, dan Porlwi.»