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Accident mortel en 2012: les Govedo en attente de justice

8 août 2022, 12:30

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Accident mortel en 2012: les Govedo en attente de justice

Dix ans se sont écoulés depuis le décès de Suryavathee Poonia Govedo, tuée alors qu’elle traversait sur un passage clouté, à Helvetia, en face du centre de santé. Elle s’apprêtait à rentrer chez elle à Côte-d’Or, lorsqu’elle a été percutée de plein fouet par une fourgonnette. Le chauffeur du véhicule, alors âgé de 32 ans, avait été arrêté et avait comparu en cour sous une charge d’homicide involontaire. Les policiers de la Divisional Support Unit avaient transporté la victime à l’hôpital, mais il était déjà trop tard. L’autopsie avait attribué le décès à une fracture cervicale. Cette année, la cour était censée rendre son verdict, mais la date du jugement est à chaque fois renvoyée.

Le 2 octobre 2012. Cette date restera gravée dans la mémoire d’Allan Govedo, le fils unique de Suryavathee Poonia Govedo, et de sa petite famille, installée en Angleterre depuis des années. «Je me trouvais sur mon lieu de travail lorsque mon épouse m’a appelé pour me dire qu’il va falloir qu’on rentre à Maurice, car ma mère a été victime d’un accident. Je lui ai demandé quelle est la gravité de l’accident, mais elle m’a dit qu’on va devoir aller à Maurice pour voir. Mais au fond de moi, je savais que quelque chose n’allait pas et j’étais mort d’inquiétude», confie Allan Govedo.

En rentrant à Maurice, il apprend que sa mère n’est plus et que les funérailles sont prévues le même jour. C’est avec le cœur gros qu’il se souvient des derniers instants où il a vu sa mère. «Ma mère ne méritait pas une mort aussi atroce. Elle était quelqu’une de forte et m’a élevé seule sans l’aide de personne. Elle n’avait aucun problème de santé. Quand je l’ai vue, elle était recouverte de bandages, ce qui démontrait la violence de l’impact. Et dix ans après, elle n’a toujours pas obtenu justice», déclare Allan. Il explique avoir écrit à maintes reprises au Premier ministre, au président de la République, au Directeur des poursuites publiques (DPP), au commissaire de police et à l’Ombudsperson. En 2012, il avait reçu une réponse du bureau du Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam, lui disant qu’ils vont suivre l’enquête de près et que justice lui sera rendue.

Mais les années passent et Allan Govedo ne voit toujours rien. Au début d’avril de cette année, il apprend que le jugement sera rendu. Il prend un billet pour Maurice avec sa famille, pour être présent durant la sentence. Le jour du jugement, il apprend de l’huissier que l’affaire a été renvoyée pour le 30 avril, car le magistrat n’est pas encore prêt. Selon Allan Govedo, l’affaire a été renvoyée à pas moins de huit reprises sans raison évidente. Ils ont de nouveau arrêté une date, soit le 23 août. Il a une nouvelle fois écrit au DPP pour demander une explication, mais il est resté sans réponse. «Je me demande pourquoi cela prend tout ce temps.» Il espère que justice sera enfin rendue à sa mère.

Allan Govedo et sa famille ne seront pas en paix tant que le chauffeur ne sera pas puni aux yeux de la loi.