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Airport Holdings prévoit de louer deux A330 NEO pour étoffer le réseau de MK

1 août 2022, 22:06

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Airport Holdings prévoit de louer deux A330 NEO pour étoffer le réseau de MK

Avant que n’arrive la haute saison, la compagnie d’aviation nationale souhaite se doter de deux appareils et ainsi augmenter sa capacité en sièges. Afin de concrétiser cette idée, l’option de «leasing» est privilégiée. Le feu vert du conseil d’Airport Holdings serait en attente.

Airport Holdings, conglomérat regroupant Air Mauritius (MK), Airport Mauritius Ltd, Mauritius Duty Free Paradise, et une brochette d’entités publiques opérant dans l’aéroportuaire, projette le leasing de deux Airbus A 330 NEO prochainement. Objectif : pallier le manque de fréquence de MK sur les principales routes en vue de régler le déficit en sièges sur la flotte existante avec la reprise touristique engagée et l’avènement prochain de la haute saison.

L’idée a été évoquée en haut lieu au niveau de la direction du conglomérat et, une fois le feu vert du board obtenu, les négociations pourront démarrer rapidement avec les sociétés de créditbail. Pour le moment, très peu d’informations ont transpiré de cette transaction de leasing, dont le montant est gardé secret.

L’aboutissement de cette mesure ne pourra que réjouir les opérateurs touristiques qui se sont plaints ces derniers mois de l’indisponibilité de sièges à bord des vols de MK pour répondre aux demandes des voyageurs privilégiant la destination mauricienne. D’autant plus que le gouvernement a fixé l’objectif d’accueillir un million de touristes en 2022 et qu’avec l’actuelle logistique de MK à ce jour – soit quatre A350, deux A330 NEO, un A330-200 (3B-NBL) et trois ATR – couplée avec la tendance actuelle des arrivées touristiques, il est plus que probable que cet objectif ne soit pas atteint.

À ce jour, le pays n’a enregistré que 58 % du niveau prépandémique de 2019 avec 376 556 touristes enregistrés pour le premier semestre de l’année. Depuis la réouverture des frontières, le 1er octobre 2021, les arrivées touristiques ont totalisé 555 000, soit une moyenne mensuelle de 62 000 touristes.

Vente «dipin diber»

Si le renforcement de la flotte de MK pourrait régler partiellement la problématique de la connectivité aérienne et des sièges sur les appareils de MK, d’autres conditions doivent être probablement réunies pour atteindre le niveau d’arrivées de 2019. Dont la libération de l’accès aérien, poursuivie déjà par les deux concurrents de la destination mauricienne, nommément les Maldives et les Seychelles, pour relancer leur industrie touristique et qui se retrouvent déjà à leur niveau pré-pandémique.

Tant la démarche d’AHL pourrait soulager et relancer l’industrie touristique, tant les spécialistes n’arrivent pas à comprendre la logique des deux administrateurs volontaires de MK nommés en avril 2020, Satar Hajee Abdoola et Arvindsingh K. Gokhool, de vendre les quatre avions de MK en juin et juillet 2020 (deux A340 et deux A319) pour renflouer la caisse de la compagnie nationale et avoir aujourd’hui à en louer d’autres pour étoffer la flotte actuelle. Cela, à tarif de leasing qu’on peut déjà imaginer comme étant excessivement élevé compte tenu du taux de change du dollar

On sait que le leader de l’opposition s’élevait à l’époque contre cette transaction, qualifiant la vente de «dipin diber» alors que le leader du MMM soulignait, lui, que ces avions avaient été liquidés auprès de «marchands de vieille ferraille» qui allaient régler l’achat goutte à goutte en deux ans.

Or, selon les chiffres circulés à l’époque, il s’avère que les deux A319 auraient été vendus à Rs 300 millions et les deux A340 pour Rs 17 millions et ces deux ventes avaient été faites en dollars. Et sur la base du rapport de l’administrateur et suivant l’évaluation effectuée avant la mise sous administration, les deux A319 valaient en euros 26,6 millions, soit Rs 1,3 milliard (au taux de Rs 51 cité dans le rapport). Quant aux deux A340, ils valaient, eux, 46,930 millions d’euros, soit Rs 2,4 milliards. Un total de Rs 3,7 milliards. Et on les a vendus pour Rs 317 millions. Des pertes d’environ Rs 3,1 milliards largement décriées alors par la classe politique et les observateurs, qui parlaient carrément de braderie.

Visiblement, il y a des questions auxquelles seuls les experts peuvent répondre…