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Prestations sociales: la pension de Rs 13 500 touchée au 1er juillet 2024 et non 2023

28 juillet 2022, 12:00

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Prestations sociales: la pension de Rs 13 500 touchée au 1er juillet 2024 et non 2023

Une erreur de frappe à la page 201 du Finance Bill 2022-23 a fait croire que les pensionnés âgés de plus de 65 ans au 1er juillet 2023 toucheront une pension de Rs 13 500, ce qui, du coup, a fait penser à certains que les élections générales seraient peut-être imminentes. Une joie de courte durée parmi les bénéficiaires qui auront à attendre une nouvelle année pour disposer de ce montant.

Au ministère des Finances, on parle de malencontreuse erreur qui sera corrigée avant la présentation du texte de loi et les débats qui suivront d’ici mardi prochain. «Il faut comprendre que, déjà, dans un souci de solidarité nationale avec les pensionnés et cela face aux conséquences économiques de la crise inflationniste, nous avons fait provision dans le dernier exercice budgétaire pour une majoration de Rs 2 000 de la pension universelle à ceux âgés plus de 65 ans. Ils ont droit aujourd’hui à une somme de Rs 11 000. L’année prochaine, dépendant de la situation économique, nous allons y ajouter Rs 1 000 et la différence en 2024 pour respecter la promesse électorale de 2019», confie une source au ministère des Finances.

Des explications qui viendront clarifier une certaine confusion, alors même que les spécialistes se demandent si cette mesure est soutenable financièrement. Celle-ci est partiellement financée par la Contribution sociale généralisée (CSG), plan de pension contributif introduit en 2020-21 et dont les bénéfices seront payables à partir de juillet 2024, selon le Finance Bill 2022-23. Il nécessitera des dépenses additionnelles de Rs 15 milliards, selon les spécialistes.

Or, le Fonds monétaire international (FMI) est catégorique. Le système de retraite, tel qu’il est appliqué, n’est pas financièrement soutenable en se basant sur les deux régimes : la pension de base, non contributive, qui bénéficie aux retraités de 60 ans et plus, et la CSG. Déjà, à Rs 9 000 mensuellement comme pension de base, Maurice se trouve parmi les pays ayant la plus forte pension universelle par rapport au salaire moyen, selon le dernier rapport Article IV Consultation du FMI, citant une étude de la Banque mondiale en 2021.

Le rapport du FMI, comme des spécialistes l’ont déjà souligné, prévoit qu’avec le paiement de la GSG, les dépenses relatives à la pension passeront à plus de 8 % du PIB en 2024 alors même que les contributions engrangées sous la CSG ne seront que de 1,5 % du PIB. Pire, cet écart sera appelé à se creuser avec une population vieillissante qui alourdira le ratio de dépendance des personnes âgées tout en augmentant les finances publiques. Car si selon les spécialistes, en 2014, on comptait 4,6 personnes actives pour contribuer à la pension d’un retraité, ce taux passerait à 2,4 personnes en 2034 et à 1,6 personne en 2054.

Il va sans dire que la question de pension de vieillesse est largement politisée aujourd’hui avec des retraités, au nombre de plus de 220 000, utilisés comme de la clientèle politique en période électorale. Bernard Yen, actuaire professionnel et spécialiste de la question, expliquait récemment à l’express qu’il faut dépassionner ce sujet et résister aux contraintes syndicales et autres forces vives pour engager un débat national sérieux sur toute la problématique de la pension avec toutes ses implications sur l’âge de la retraite, le pouvoir d’achat des retraités et le financement du système de pension, entre autres. Cela afin de dégager un consensus national à la satisfaction de tous les stakeholders.