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Journée mondiale: 8 milliards d’humains, des centaines de challenges

15 juillet 2022, 13:00

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Journée mondiale: 8 milliards d’humains, des centaines de challenges

Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la population, la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA) a organisé, hier, une réunion consultative en collaboration avec l’Union européenne à l’hôtel Gold Crest à Quatre- Bornes. Le thème choisi cette année est «Regeneration, Resilience and Responsibility». Il a été question de renverser la vapeur en ce qui concerne le taux de natalité, en déclin depuis des décennies. 

L’événement avait pour but de faire une analyse des différents défis auxquels le pays est confronté en raison du changement de sa structure démographique, notamment une population vieillissante, les grossesses précoces, la toxicomanie, l’inégalité d’accès aux ressources, les violences sexuelles, la baisse du taux de natalité, et de définir la marche à suivre pour les surmonter à travers des stratégies durables. 

«Il est nécessaire de sensibiliser la population à l’égalité des genres, la santé maternelle, aux droits de l’homme, la parentalité planifiée et aux maladies sexuellement transmissibles afin de réorienter les stratégies pour répondre aux défis actuels», a souligné le vice-président de la République, Eddy Boissézon. Or, bien que Maurice soit connue pour son succès dans la gestion de sa croissance démographique depuis 1957 grâce à la contribution de la MFPWA, ces défis doivent être relevés dans un contexte en accord avec les objectifs de développement durable et dans le cadre de la santé sexuelle et reproductive du pays, a affirmé, pour sa part, Vidya Charan, directrice exécutive de la MFPWA. 

Les principaux facteurs qui ont conduit à ce changement démographique dans le pays sont les progrès de la médecine moderne qui ont permis d’améliorer les services de reproduction et la disponibilité des méthodes contraceptives, selon Poubarlanaden Appavoo, chairman de la MFPWA. En revanche, le fléau des drogues, la crise économique mondiale et le coût élevé de la vie ont également influencé le choix des jeunes de ne pas avoir d’enfants. «Dans les années 1960, nous avons connu un baby boom. Mais il y a un changement de paradigme dans le système des valeurs aujourd’hui, où les jeunes donnent la priorité aux aspirations professionnelles plutôt qu’à la famille, surtout si l’on tient compte du coût élevé de la vie, du logement et du coût de l’éducation d’un enfant. Bien que l’éducation de base soit gratuite, les frais de scolarité et l’enseignement tertiaire représentent un investissement énorme, ce qui incite les jeunes couples à opter pour un seul enfant qu’ils pourront élever correctement, au lieu de nombreux enfants dont ils ne pourront pas s’occuper.» 

«Pas des usines de reproduction» 

L’accent a également été mis sur la création d’un meilleur marché du travail. «Notre dynamique démographique se caractérise aujourd’hui par une population vieillissante et une inadéquation des compétences de la jeune main-d’oeuvre. Cela constitue une menace pour l’économie, car nous dépendons fortement des importations. Nous constatons que la plupart des jeunes veulent quitter le pays pour travailler à l’étranger. Il est nécessaire d’instaurer l’équité entre les sexes et de créer des emplois plus appropriés afin d’éviter la fuite des cerveaux et le déficit de compétences actuelles», a déclaré Mme Bundhoo, analyste à la Mauritius Chamber of Commerce and Industry. 

De son côté, le Dr Rajen Suntoo, senior lecturer à l’université de Maurice, a souligné que toutes les autorités, y compris le secteur privé, doivent contribuer à l’éducation, l’encadrement et la mise en place de mesures appropriées pour la population. «Nous ne cessons de dire aux gens de faire des bébés pour satisfaire aux normes sociales. Mais sommes-nous prêts à élever une main-d’oeuvre éduquée ? Il faut adopter une approche ciblée de la parentalité planifiée et laisser le choix à ceux qui peuvent se permettre d’élever des enfants. Les familles ne sont pas des usines de reproduction», a-t-il dit.

L’événement a aussi vu la participation de diverses parties prenantes, notamment Jayen Chellum de l’ACIM, et des représentants du National Human Rights Commission, du ministère de l’Éducation, du ministère de l’Égalité des genres, du ministère de la Sécurité sociale et du ministère de la Santé. Des représentants du Conseil des Religions, du service des prisons, de l’Arya Sabha et de la Young Queer Alliance étaient aussi présents, entre autres.