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Phalraj Servansingh : «la plainte de Narayanen risque d’être trop ancienne»

30 juin 2022, 19:14

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Phalraj Servansingh : «la plainte de Narayanen risque d’être trop ancienne»

Deux plaintes ont été déposées auprès de l’IPCC par Dassen Narayanen, et ce, par le biais de son avocat Me Vikash Teeluckdharry. La première, le 12 avril, pour torture policière, et la seconde, le 28 juin, pour brutalité policière. Dassen Narayanen, rappelons-le, est provisoirement accusé de complot pour commettre un crime dans l’affaire Michaela Harte. Qu’est devenue sa plainte déposée le 21 janvier 2011 auprès du Complaints Investigation Bureau (CIB) comme s’appelait autrefois cet organisme ? Selon son avocat, rien n’a été fait pendant 11 ans. Cette division venait alors d’être mise en place au sein de la Commission des Droits de l’Homme et avait pour tâche d’enquêter sur des cas de brutalité policière.

Toutefois, la famille de Dassen Narayanen garde espoir qu’il y aura une justice concernant ces actes de brutalité policière qu’il a subis aux mains de policiers en 2011 bien que le CIB ait été démantelé. Nous avons posé la question à Phalraj Servansingh, membre de l’IPCC sur ce qu’il va advenir de ces trois plaintes.

Celui-ci explique que depuis que depuis l’IPCC a vu le jour, plus de 250 cas allégués de brutalité policière de la dé- funte Police Complaints Division, tombant sous la Human Rights Commission, ont été transférés à l’IPCC. «Concernant le cas de Dassen Narayanen, nous avons reçu deux plaintes datant d’avril et de juin. Celles-ci seront traitées par nous. Mais pour celle de 2011, c’est le board de l’IPCC qui le traitera à sa dis- crétion car ladite plainte date de plus de dix ans.»

Phalraj Servansingh ajoute qu’en principe, selon l’IPCC Act de 2018, cette instance a l’attribution de s’occuper des cas qui ne soient pas antérieurs à une année. «Si le cas remonte à plus d’un an, il est traité sous des circonstances spéciales. Comme la première plainte de Narayanen date de plus de dix ans, le board décidera de la marche à suivre.».

En principe, souligne-t-il, beaucoup d’éléments entrent en jeu pour des cas antérieurs à un an. «Il faut prendre en considération le nombre de policiers impliqués, s’ils sont toujours en service ou à la retraite.»

Sollicité sur ces cas de dénonciations de brutalité policière, Me Jean Claude Bibi, avocat spécialisé dans les droits humains, estime «qu’il faut revoir la structure de l’IPCC et augmenter sa capacité à traiter un plus grand nombre de cas car il y en a trop en attente. Même moi, je défends trois frères, qui ont fait état de brutalité policière, il y a sept ans.» Il pense qu’il faudrait recruter des enquêteurs autres que d’anciens policiers. Il suggère à cet effet que l’IPCC recrute des per- sonnes ayant une formation légale pour donner un coup de main aux enquêteurs.