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Terrain de foot du Champ-de-Mars: la désolation des amoureux du ballon rond

15 juin 2022, 21:00

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Terrain de foot du Champ-de-Mars: la désolation des amoureux du ballon rond

La nouvelle est tombée lundi matin. Le terrain de l’ex-Youth Mauritius Football Association (YMFA), qui porte le nom d’Abdool Rajack Kurreembokus depuis les années ’90, sera converti en box pour les chevaux de course. L’initiateur de ce projet est People’s Turf PLC. 

Guillaume Marcel est l’une des personnes qui se disent attristées de la disparition de ce terrain de football. Lui qui a célébré ses 60 ans hier, travaille au Gymkhana, en face du lieu transformé en chantier. Il est aussi entraîneur d’une école de foot de Port-Louis. Il se souvient de Rajack Kurreembokus, aussi connu comme Bye Razack. Il se rappelle que souvent, il voyait ce grand amoureux de foot ramasser des pierres sur ce terrain pour le remettre en bon état. «Après son décès, nous avons effectué des démarches auprès de la municipalité de Port-Louis pour que ce terrain porte son nom. Aujourd’hui, c’est triste qu’on soit en train d’effacer un pan de l’histoire de la capitale.» 

Guillaume Marcel souligne qu’il y a quelques semaines, alors qu’il était au travail au Gymkhana, il a entendu les bruits des machines. Il a alors vu de grands travaux sur le terrain de foot. «C’est avec un pincement au coeur que je constate la disparition de ce terrain qui a produit de grands footballeurs dans le passé.» Il dit qu’il a amené des équipes jouer sur ce terrain et, avec sa disparition, les Portlouisiens ont un terrain de foot en moins. «Dommage que nous soyons impuissants devant ce qui se passe.» 

Un ancien footballeur qui habite à côté du Champ-de Mars et qui a joué au foot pendant plus de 30 ans sur ce terrain, s’est lui aussi dit très attristé. «Ce n’est pas normal ce qui se passe. Au lieu de venir avec des améliorations pour ce terrain, ils sont en train de le détruire.» Il estime que certaines personnes se croient tout permis dans ce pays et, avec la bénédiction des autorités, elles font comme bon leur semble. 

Un employé du Dayanand Anglo-Vedic (DAV) College, qui a fréquenté cette institution dans les années 1970 comme élève, se souvient comment les jeunes de ces années jouaient au foot sur ce terrain. «Il y avait des tournois intercollèges sur ce terrain. Chaque jour de la semaine, pendant la récréation, on y jouait au foot.» Il dit craindre que ces box de chevaux ne représentent une nuisance pour les collégiens. «Pour le moment on attend et on verra ce qui se passera dans les semaines et mois à venir.»