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Coup d’envoi de la saison hippique: une journée organisée en quatre jours

6 juin 2022, 12:00

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Coup d’envoi de la saison hippique: une journée organisée en quatre jours

Il est 12 h 34. Des cris de joie suivis d’accolades retentissent dans le casino Hippodrome Club du Champ-de-Mars. La première course vient de se terminer, Cloud Seeder marque l’histoire en devenant le premier gagnant des courses organisées par People’s Turf PLC. Retour sur cette journée diversement commentée… 

Du côté de People’s Turf, la satisfaction était affichée bien avant le début de la journée. L’arrière du casino a été transformé en loge, lieu de rencontre et de travail. Le ton est donné dès le départ. Ici, pas de formalités. Au milieu des costumes et cravates, il y a des jeans, des T-shirts, des baskets. Les murs rouges, assortis à la moquette, peuvent surprendre, mais avec la lumière jaune ils donnent une atmosphère lounge au lieu. 

Arrivée des premiers chevaux de la gauche de la route. © Kiranchand Sookrah

Mais l’ambiance, dès 11 heures, est loin d’être chill. Dans le studio lourdement équipé pour la retransmission des courses, les techniciens s’affairent pour régler les derniers détails. Les autres employés, eux, mettent en place les dernières touches : les tables pour les invités, régler le son des cinq écrans de télé pour suivre les événements en live. Les invités commencent à arriver. «C’est open bar», ne cessent de rappeler les gens du lieu. 

Léger retard pour la première course, ainsi que quelques couacs lors de la diffusion, mais la dernière ligne droite est suivie avec intérêt. «Ici, l’idée a été de mettre tout le monde ensemble, comme cela se fait à l’étranger. On a accès directement aux entraîneurs», dit-on. Malgré les couacs, l’optimisme de People’s Turf est de fer. Tous les employés, sans distinction, expliquent que cette journée a été organisée «from scratch» en quatre jours. Il n’y avait pas de studio, pas de boxes, pas de photo-finish. Il n’y avait rien en début de semaine. «Mais nous avons travaillé nuit et jour pour le rendre possible. Il a fallu faire appel à du renfort. Éna zot léker pé fermal la, akoz nou’nn rési», dit, non sans fierté, l’un des responsables de People’s Turf. 

Le coin aménagé pour la presse, rouge aussi. © Kiranchand Sookrah

L’homme fort des courses, Jean Michel Lee Shim, fait quelques apparitions et papote avec les entraîneurs et employés. Le Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie, Khulwant Ubheeram, lui, veille à tout. «On m’a dit que je ne connais rien en courses. Mé mo pa bet, mo pa ti pou vin organiz sa tousel. Je n’ai pris que des gens qui sont des experts du domaine pour travailler. C’est la raison pour laquelle cette journée et les autres aussi seront possibles», a-t-il déclaré. 

Pendant son discours de lancement de cette journée, Khulwant Ubheeram a aussi soutenu que c’est un soulagement de finalement pouvoir commencer les courses après plusieurs faux départs et qu’il est honoré d’être le deuxième organiseur dans le monde hippique à Maurice. «Second in existence but aim at being first», a-t-il souligné. D’ajouter lui aussi qu’il y a quatre jours, il n’aurait jamais cru lancer cette première journée, qui est loin d’être parfaite, mais il est optimiste pour le futur. 

Buffet a volonté dans le restaurant. © Krishna Pather 

Jean Michel Lee Shim a également parlé à deux reprises à la presse. Dans un premier temps, il a confié que l’industrie hippique est comme le Phoenix qui renaît de ses cendres après plus de 200 ans. «Heureusement que ce n’est pas le dodo – ki fini alé – mais le Phoenix», a-t-il dit en rigolant. Puis, plus sérieusement, il a indiqué qu’il est prêt à collaborer avec le Mauritius Turf Club (MTC). 

«J’aurais aimé que tous soient ensemble, nous ne pouvons pas effacer 209 ans d’existence et d’expérience… We’ve got to work together. Nous devons aider le club et faire les salaires des employés.» Jean Michel Lee Shim a aussi ajouté que le nouvel organisateur n’est pas là pour effacer le MTC. Il a aussi indiqué qu’une rencontre doit avoir lieu durant cette semaine avec des représentants du club historique afin d’«asiz ansam». 

Comment s’est passée sa première journée de course ? À cette question, Jean Michel Lee Shim a répondu : «We eat it and it tastes very nice, believe me…» 

Alors que dehors on parlait de manque d’organisation, de cirque ou encore, de l’historique du Champ-de-Mars, les polémiques n’ont pas franchi la porte d’entrée.