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Organisateur hippique: People’s Turf (PLC) Ltd bien calée à la corde

26 mai 2022, 11:07

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Organisateur hippique: People’s Turf (PLC) Ltd bien calée à la corde

Les événements des dernières semaines annoncent peut-être la fin d’une époque ou plutôt la fin de plus de 200 ans d’histoire des courses hippiques à Maurice. D’un côté, on a un organisateur de courses expérimenté mais moribond, de l’autre, une nouvelle entité qui promet monts et merveilles à tous ceux qui voudront bien se rallier à elle. Au final, l’État tranchera quant au groupe qui tiendra les rênes au Champ-de-Mars à travers Côte-d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd, qui devra choisir à qui elle donnera l’autorisation d’utiliser le champ de courses

À la fermeture de l’appel d’offres de Côte-d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC), mardi après-midi, pour l’utilisation du Champ-de-Mars, seules deux compagnies, en l’occurrence Mauritius Turf Club Sports and Leisure Ltd (MTCSL) et People’s Turf (PLC) Ltd, avaient fait acte de candidature dans les locaux de Prime Partners Ltd, secrétaire de la COIREC. Si le MTC/MTCSL possède une expertise de plus de 210 ans dans l’organisation des courses hippiques, People’s Turf Ltd, qui est une compagnie qui n’a été incorporée que le 3 mai 2021, fait pratiquement figure de néophyte dans le domaine. Toutefois, malgré son manque d’expérience évident, People’s Turf s’active actuellement en coulisses pour combler ses lacunes et se positionne plus que jamais pour organiser les courses au Champ-de-Mars.

Pour parvenir à ses fins, la compagnie ne lésine pas sur les moyens pour réunir, à la fois, la logistique et les compétences nécessaires qui lui permettront éventuellement d’obtenir une licence de horseracing organiser de la Gambling Regulatory Authority (GRA), à condition bien sûr que sa demande pour l’utilisation du Champ-de-Mars soit préalablement acceptée par la COIREC (qui est désormais passée sous la tutelle du Prime Minister’s Office après avoir été initialement sous la responsabilité du ministère de Finances).

Rénovation dans le casino

À cet effet, les travaux de rénovation en cours dans le bâtiment abritant le ca- sino Hippodrome (qui se trouve au beau milieu du Champ-de-Mars), faisant partie du conglomérat de l’homme d’affaires Jean-Michel Lee Shim, ne sont pas passés inaperçus depuis la semaine dernière. Des ouvriers s’affairent jour et nuit – même durant les heures du training matinal – pour aménager, selon nos renseignements, une «jockey’s room», une «stipes room» et un studio audiovisuel pour la retransmission des courses dans les plus brefs délais.

Selon nos recoupements d’informations, la compagnie aurait déjà fait l’acquisition d’un appareil pour la photo-finish de la marque Techtronics qui est doté d’une technologie de pointe tout aussi efficace, sinon meilleure, que la caméra du MTC/MTCSL.

Le nouvel aspirant à l’organisation des courses aurait également noué des contacts avec la Mauritius Broadcasting Coorporation (MBC) pour la diffusion des courses sur la télévision nationale. Au cas où la MTCSL refuse à son rival l’accès aux miradors, People’s Turf aurait déjà paré à cette éventualité car elle aurait déjà entre- pris la construction de grandes plateformes démontables et mobiles qui feront office à la fois de «tours» pour filmer les courses et de «stands» pour accommoder les officiels.

Par ailleurs, le trotting track sur la plaine pourrait être utilisé dans un premier temps comme rond de présentation.

«Mock racing» incessamment

Dans un autre registre, la compagnie dont le Chief Executive Officer (CEO) est Khulwant Ubheeram, propriétaire de plu- sieurs chevaux, dans différentes écuries au Champ-de-Mars et qui serait un proche de Jean-Michel Lee Shim, aurait déjà établi un organigramme constitué de plusieurs personnes qui ont une certaine expérience dans le giron hippique.

Ainsi, Nicolas Dupavillon, ancien assistant de l’écurie Maingard, et qui est, désormais, un des responsables du centre d’entraînement de Petit-Gamin, pourrait officier comme Chief Handler. Il pourrait être épaulé dans sa tâche par Nicolas Keble, qui exercerait aussi comme Chief Farrier. Eric Dupavillon, ancien stable supervisorde l’écurie Perdrau, est pressenti pour être Clerk of the Course tandis qu’Alexandre Henry occuperait, selon toute vraisemblance, le poste de chef vétérinaire.

Nawaz Rawat, ancien responsable de la sécurité au sein du MTC, pourrait exercer les mêmes fonctions au sein de la nouvelle compagnie. Nicolas Jean-Louis, ancien journaliste hippique du groupe Le Mauricien et de Turf Magazine, pourrait agir, quant à lui, comme le Communications Manager. Les noms de Ravi Rawa (juge du départ) ainsi que ceux des cavaliers Dereck David et Jedeon Sampson sont également cités pour occuper d’autres fonctions au sein du groupe.

Il se chuchote que dans un souci de peaufiner tout l’aspect organisationnel autour d’une journée de courses, une séance de mock racing pourrait bientôt être organisée au Champ de Mars. Compte tenu des difficultés financières de MTC/ MTSCL, qui aura visiblement du mal à assurer les salaires de ses employés pour le mois de mai, il n’est pas à écarter que d’autres professionnels quittent le navire à la dérive pour rejoindre l’aventure People’s Turf dans les jours à venir.

«Stakes money» attrayant

Alors que le club bicentenaire est pratiquement à genoux et dos au mur, son rival ne fait pas dans la dentelle pour mettre tous les atouts de son côté afin d’obtenir sa licence. Déjà, le stakes money qu’elle propose de donner aux propriétaires est nettement plus conséquent que celui qui était offert par le MTC/MTCSL.

À titre de comparaison, alors que la nouvelle compagnie compte débourser une moyenne de Rs 70 millions en termes de prix pour la saison, le MTC/MTCSL a, quant à lui, déjà informé les entraîneurs que vu sa situation financière, elle sera dans l’incapacité d’offrir le stakes money au cours des premières journées!

People’s Turf aurait même signifié son intention d’offrir un prix de consolation Rs 10 000 à tous les chevaux participant à une course. Durant cette période de vaches maigres, où pas mal d’écuries sont au bord de l’asphyxie, cela demeure, qu’on le veuille ou non, un incentive non négligeable.

L’idée que le MTC/MTCSL et People’s Turf organisent une journée à tour de rôle, dans l’éventualité où les deux entités obtiennent leur licence, est également évoquée. Mais dans le concret, il n’y a eu aucune concertation à ce stade.

On se souvient que la semaine dernière, le MTC/MTCSL avait rejeté catégoriquement l’idée d’un partenariat avec son concurrent. Certains caciques du «club bicentenaire» estiment même que ce serait préférable de «mettre la clé sous paillasson» et mettre le club «sous administration volontaire» plutôt que de cohabiter avec «l’ennemi».

On n’en est pas encore là mais une chose est sûre, dans le sprint final dans la course pour l’organisation des compétitions au Champ de Mars, «l’inédite» People’s Turf (PLC) Ltd est, à première vue, bien calée à la corde et semble détenir de solides atouts pour la victoire alors que le MTC/MTCSL, qui est pourtant plus expérimenté et mieux rodé, semble avoir lâché le mors et éprouve visiblement des difficultés pour suivre le rythme