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Parlement: Yogida Sawmynaden, le «bibelot»

22 mai 2022, 20:14

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Parlement: Yogida Sawmynaden, le «bibelot»

L’affaire Kistnen est loin d’être close, après les nouvelles ‘pistes’ – du moins de la police – qui refont surface. Si plusieurs personnes ont à ce jour été inquiétées, selon nos informations, l’ancien ministre du Commerce a lui été épargné. S’il se fait discret sur le plan politique, mais que fait-il comme député ?

Après sa révocation comme ministre, Ivan Collendavelloo s’était fait tout petit au Parlement. Il semble cependant avoir repris du poil de la bête depuis quelques mois et on l’a vu participer à de nombreux débats à l’Assemblée nationale. Et même en dehors. Yogida Sawmynaden n’a lui pas été révoqué et n’a pas non plus démissionné, malgré sa déclaration selon laquelle il a affirmé avoir pris un congé politique. Aujourd’hui, il brille en tant que député… inactif. S’il se rend au Parlement régulièrement, il ne pose aucune question, ne participe à aucun débat. À tel point qu’on en oublierait son existence. «Il n’est qu’un bibelot payé par les deniers des citoyens», ironise-t-on du côté de l’opposition.

«Yogida Sawmynaden ne s’aventure même pas à poser des questions complaisantes comme ses autres collègues de parti», soutient un député de l’opposition. «Li lamem. Selma li la, li pa la, parey mem sa !» Parfois, poursuit notre interlocuteur, il y est juste pour «met so prezans» et puis il s’en va. D’ailleurs, selon un de nos collègues de la rédaction chargé de couvrir les travaux parlementaires, mardi, le député orange de la circonscription n°8 (Moka/Quartier-Militaire) n’y était pas pendant un bon moment, dans l’après-midi.

Le backbencher Sawmynaden est donc un personnage effacé. Très effacé. Au sein de l’Hémicycle, nombreux sont ceux quoi s’interrogent sur sa contribution à l’avancement du pays, en tant qu’élu du peuple. «Il n’a pas honte de se montrer au Parle- ment après tout ce qui s’est passé ? Nek pou asizé bez kas mem ?» fait valoir notre source au sein de l’opposition. Et on renchérit : pourquoi ne démissionne-t-il pas ? À cause du salaire de député ? Ou pour ne pas provoquer une partielle qui pourrait être dangereuse pour le MSM ? Quid de sa présence sur le terrain dans sa circonscription ? «Même s’il se fait discret depuis que l’affaire Kistnen a éclaté, il ne rate pas une occasion de se montrer aux côtés de son colistier et Premier ministre, Pravind Jugnauth.»

S’il tente de se faire oublier, son lapsus, lui, restera dans les annales. Lors de l’inauguration du Camp Thorel Sports Complex and Upgraded Health Track, il avait pris la parole, indiquant que certaines personnes veulent constamment mettre des bâtons dans les roues du gouvernement, avant de s’emmêler les pinceaux. «Parey koumna ena dimounn li trouv tou létan ver-la lamwatié ranpli, ena dimounn pou trouv li lamwatié plin...» Rempli, plein ou vide, il a aussi été aperçu en mars, aux côtés de Pravind Jugnauth lors d’une visite au no 8, après des inondations. Puis, plus rien, aucune photo ni sur la page officielle du Premier ministre, ni sur celle du Governement Information Service.

Selon nos renseignements, il a cependant participé à une fonction dans sa circonscription récemment, pour la fête Eid. Sur la page officielle de l’exministre du Commerce, la dernière publication date de décembre 2020. Quant à son compte privé sur Facebook, sa photo de profil date de 2012 et même Nando Bodha y figure... Il ne poste pas grand-chose depuis quelque temps déjà.

En ce qui concerne sa présence sur le terrain, par contre, certains habitants soutiennent qu’il est bien plus actif à Moka/Quartier-Militaire, depuis quelque temps, après une période ‘d’absence’; il prend ainsi toutes les doléances de ses mandants, et effectueraient le travail de Leela Devi DookhunLuchoomun et de Pravind Jugnauth. «Mé ena enn tass lorli ki li pa pé kapav tiré... Mé li pe sey fer so travay li...»

Kistnen ‘mort de peur’: Créanciers et agents de recouvrement

L’affaire Kistnen prend désormais une nouvelle dimension avec la piste que privilégie la police. Dans notre édition du lundi 16 mai, on vous révélait que les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) évoque désormais la thèse selon laquelle le défunt agent du MSM serait ‘mort de peur’ après avoir été menacé par un créancier. Celui-ci aurait engagé un debt collector pour le menacer, l’effrayer.

Les debt collectors ou agents de recouvrement, sont en fait, à Maurice, souvent des gros bras qui n’hésitent pas à employer la manière forte pour récupérer l’argent dû. «Ils ne sont pas nombreux chez nous. Mé ti ena pa mal dan bann lané 80», confie un ‘ancien’. Ils sont chargés de ‘fer per’ par tous les moyens, quitte à distribuer des coups et des menaces en tous genres. Toutefois, dans le cas de Kistnen, selon des sources concordantes, la victime n’aurait pas eu affaire à des casseurs. Il avait contracté des emprunts auprès d’un ou des «amis».