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Hausse du prix des carburants: Secret mal gardé et cafouillages…

19 mai 2022, 10:18

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Hausse du prix des carburants: Secret mal gardé et cafouillages…

Troisième augmentation du prix des carburants depuis février. À partir d’aujourd’hui, le litre d’essence se vend à Rs 74,10 et le diesel à 54,55, soit une augmentation de 10 %. La dernière hausse remonte au 19 avril. Cette augmentation, mal accueillie, était pourtant loin d’être un secret bien gardé. D’ailleurs, il semble que les rencontres du Petroleum Pricing Committee et leur décision subséquente ne soient pas les cachotteries les plus discrètes de l’État. La hausse du prix des carburants avait été évoquée dès vendredi au Parlement et n’avait pas été démentie…

Lors de son summing-up à la fin des débats sur la motion de blâme contre le gouvernement, vendredi, Xavier-Luc Duval en avait déjà parlé. «Concernant l’essence maintenant, M. le président, il y aura dans quelques jours une tentative hypocrite d’augmenter de façon injustifiée l’essence par 10 % ! (…) Il y aura dans quelques jours une tentative injustifiée de monter l’essence par Rs 7 juste pour pouvoir le jour du Budget rebaisser l’essence. Comme si c’est une grande victoire !» Ni le ministère du Commerce, ni la State Trading Corporation (STC) n’avait réagi. Mais la nouvelle était lancée et a fait son chemin pendant le week-end.

Puis, hier matin, Xavier-Luc Duval est revenu à la charge. Sur sa page Facebook, le leader de l’opposition a encore une fois confirmé la nouvelle. «Le gouvernement prévoit d’augmenter une troisième fois consécutive le coût de l’essence et du diesel, ce soir.» Toujours rien du côté des autorités. Les files d’attente aux stations-service ont commencé à devenir interminables. Certaines avaient même rationné les carburants à Rs 500. La raison évoquée était «kamion pann vini zordi». Montera, montera pas ? Suspense…

Si les autorités ont gardé le silence jusque-là, il n’en est pas de même pour le site de la STC. Dans l’après-midi, un lien dans la section «Press Release» intitulé «19 May 2022» est apparu. Pour ne laisser aucun doute sur son annonce, ce lien était dans la rubrique des communiqués sur les fluctuations des prix de l’essence. Était-ce une confirmation ?

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Loin de là. Ce lien nous renvoyait vers «404 page not found». D’ailleurs, plusieurs personnes se sont demandé pourquoi la date était «19 May» alors que nous étions toujours le 18 mai et tous les communiqués précédents étaient datés le jour de la prise de décision, donc, la veille de la hausse. Comment ce lien a atterri là ? Toujours un lourd silence des autorités.

Mais quelques instants après, plot twist. Ce lien avait tout simplement disparu et on était revenu au communiqué de la dernière hausse, celle du 19 avril. Encore une fois, sans explications…

Toujours est-il qu’à ce moment, les nouveaux prix avaient commencé à circuler massivement sur les réseaux sociaux, avant même l’annonce officielle.

L’éternelle guerre

«Nou finn ogmant lésans par Rs 18 dépi désam. Pa finn éna enn sou mwins konsomasion lésans», a fait ressortir Rajiv Servansingh, General Manager de la STC, à la MBC dans le JT de 19 h 30, hier. C’est au moment où l’annonce officielle a été faite.

 À chaque fois qu’un bateau entre au port, le pays perd entre Rs 350 millions et Rs 400 millions, d’où la nécessité d’augmenter, a-t-il justifié. Par la suite, encore une fois, la comparaison a été faite avec Singapour et l’Europe. Il a aussi expliqué que malgré les hausses successives, la consommation de carburants n'a pas baissé. Cependant, déjà, en février, alors que l’essence venait de grimper à Rs 61,30 et le diesel à Rs 45,10, Bhim Sunnassee, président de l’association des propriétaires des stations-service, évoquait une baisse de 20 %...

De plus, selon le patron de la STC, une baisse des taxes n’est pas une solution. Si Rs 5 est enlevé de l’excise duty, qui est de Rs 12,20 par litre d’essence, cela représentera un manque à gagner de Rs 2,5 milliards pour l’État sur un an. «Puis, dans deux mois, lorsque le prix augmentera à l’international, le prix à la pompe montera aussi (…). D’un côté, on aura réduit la capacité du gouvernement à financer des mesures sociales et de l’autre, le prix continuera à monter. Ou perdi partou.»

La solution pour aider la population ne passe pas par une baisse des prix, mais par un changement dans les habitudes. Ainsi, Rajiv Servansingh préconise le covoiturage ou encore le métro. «Si zafer la anpiré, nou bizin anvizaz bann zafer kouma work from home enn fwa par sémenn. Zis sa pou rédwir konsomasion lésans par 2 %.»

Pourtant, à l’express, Rajiv Servansingh a déclaré par la suite que «la STC a travaillé sur une hypothèse de prix de US 120 le baril vu que depuis les quatre derniers mois, il a fluctué de USD 103 à USD 115. De ce fait, je ne pense pas qu’il y aura d’autres majorations de prix jusqu’à la fin de l’année».