Publicité

Plus de 33°C: plusieurs records battus mercredi dans la moitié Sud de la France

19 mai 2022, 07:58

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Plus de 33°C: plusieurs records battus mercredi dans la moitié Sud de la France

Mai 2022 pourrait entrer dans les annales en France: la période exceptionnelle de chaleur que traverse le pays, comme certains voisins européens, a fait monter le thermomètre mercredi à plus de 33°C dans le Sud, un pic inhabituel pour la saison mais rendu plus probable par le changement climatique.

Avec le dérèglement de la planète, les périodes de chaleur sont amenées à devenir plus fréquentes et tendent à s'installer plus tôt au printemps. C'est l'un des liens les plus clairs avec le réchauffement climatique, assènent les scientifiques - une situation qu'ont vécue en avril et mai des centaines de millions d'Indiens et de Pakistanais qui ont souffert de températures invivables, jusqu'à 50°C, au point d'empêcher le corps de se refroidir.

La chaleur actuelle n'est toutefois pas prédictive d'un été plus chaud que la normale, prévient Météo-France.

Les records atteints mercredi s'entendent pour un mois de mai, qui pourtant n'est pas terminé. Ils ont été battus ou égalés mercredi à Albi (33,7°C), Toulouse (33,4°C) ou Montélimar (33,8°C), a annoncé Météo-France en fin de journée. La plupart des records dataient de 2017, 2009 voire 2001.

Il a fait cette semaine entre 28 et 34°C dans la plupart des régions françaises.

Tous les jours depuis le 11 avril et jusqu'à mardi, les températures en France ont été au-dessus de la normale, soit durant 37 jours. Quand la moyenne de mercredi sera confirmée, cette période de 38 jours consécutifs au-dessus de la normale devrait être un record de durée, le précédent datant d'il y a seulement deux ans. La «normale» est la période de référence 1981-2010.

Même en Bretagne, l'île de Bréhat a égalé cette semaine son record datant du 31 mai 1992, avec 27,8°C.

Au Cap Ferret, qui a battu son record de 34,6°C avec 35°C, «on a eu chaud au service», dit à l'AFP Pascal, qui sert des clients à une boutique de glaces tout à la pointe du Cap. «On n'a pas eu tant de monde que ça, ils sont calfeutrés chez eux ou ils sont à la plage».

Il est «maintenant fort probable» que mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1945, battant mai 2011, selon Météo-France.

«Il s'agit d'un épisode de chaleur, durable, étendu et intense, exceptionnel pour la saison,» expliquait lundi à l'AFP Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France, même si l'épisode ne correspond pas à la définition technique d'une «vague de chaleur».

Pour cette catégorisation, «l'indicateur thermique national», moyenne de températures relevées en 30 points répartis sur tout le territoire métropolitain, doit dépasser 25,3°C pendant trois jours consécutifs, ce qui ne sera pas le cas. L'estimation provisoire pour mercredi était de 21,9°C.

Il ne faut pas non plus parler de «canicule», qui inclut des critères de température nocturne.

Sécheresse très probable

Phénomène lié, la sécheresse guette le pays. Les agriculteurs s'inquiètent pour leurs récoltes.

«On a un mois de mai non seulement très chaud, mais très sec. De la frontière belge à l'Atlantique, on a un déficit pluviométrique de 20 à 30%», dit à l'AFP Olivier Proust, prévisionniste.

Le gouvernement a publié mercredi sa carte des risques de sécheresse et 22 départements y apparaissent en rouge, c'est-à-dire avec un risque «très probable» d'ici à la fin de l'été, principalement dans le sud-est et l'ouest.

Des restrictions sur l'utilisation de l'eau ont déjà été prises dans 16 départements, selon le site officiel Propluvia. Des décisions très précoces.

«C'est une année très sèche, la tendance ressemble à celle de 2019», explique-t-on à la direction de l'eau et de la biodiversité du ministère de la Transition écologique. «L'anormalité des température est atypique et la situation de nos nappes d'eau est sur une recharge assez faible».

La carte publiée mercredi «montre que l'été 2022 pourrait être marqué par des étiages (la baisse de niveau des fleuves, NDLR) ou des baisses de nappes marquées sur la totalité du territoire», résume le ministère.

Autre conséquence de la chaleur: dans la vallée du Rhône, elle a favorisé cette semaine une réaction chimique générant de l'ozone dont le niveau a été qualifié de «préoccupant» par Marine Latham, directrice générale d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.