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Vécu en maternelle: 34 ans comme institutrice et un salaire de Rs 13 400

16 mai 2022, 13:53

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Vécu en maternelle: 34 ans comme institutrice et un salaire de Rs 13 400

Face à la cherté de la vie, comment vivre avec moins de Rs 15 000 par mois? C’est le cas d’une institutrice d’une école maternelle de la capitale qui, de surcroît, compte plus de 30 ans de service.

En 34 ans de carrière comme institutrice en maternelle, elle a vu passer des centaines et des centaines de petits. Des petits devenus parents depuis et qui, à leur tour, ont inscrit leurs enfants dans la même école située dans les contours de la capitale. Une école maternelle de bonne réputation où les admissions continuent d’affluer.

Miss J., comme on la surnommera, puisqu’elle a demandé à préserver son anonymat, y est toujours, fidèle au poste. À 56 ans aujourd’hui, avec quatre ultimes années à tirer avant de prendre sa retraite, elle a souhaité porter son cas dans la presse, se disant qu’il était grand temps de prendre l’initiative, avec l’espoir de voir une amélioration de ses conditions de travail et celles que vivent tant d’autres comme elle.

34 ans de service dans une école maternelle et un salaire de Rs 13 400. C’est ce que perçoit Miss J. à chaque fin de mois. Là aussi, à en croire sa direction, elle touche «plus que ce que le gouvernement prévoit». Rappelons que le salaire minimum est de Rs 10 200.

Sauf que comme le fait ressortir Miss J., détentrice d’un certificat de Form V et d’un de l’Early Childhood Care and Education, le pouvoir d’achat en baisse et la cherté de la vie font qu’elle n’arrive pas à joindre les deux bouts avec un tel salaire. «Je sais que dans le public, le salaire dans le pré-primaire est de Rs 15 000 et monte jusqu’à Rs 30 000, voire plus. Je fais entendre ma voix pour que le gouvernement se rende compte de ce qui se passe dans le privé», fait valoir Miss J. Ce qui d’ailleurs explique pourquoi cette divorcée, mère de deux enfants de 30 et 28 ans, n’a plus l’énergie de poursuivre sa carrière jusqu’à 65 ans.

Même avec un enfant qui travaille, l’autre étant dans l’art et à son compte, et une mère pensionnaire à sa charge, Miss J., en étant «si mal payée», affirme arriver péniblement à faire bouillir la marmite. De faire ressortir que la seule fois qu’elle est augmentée, c’est à chaque compensation salariale du gouvernement. Si, auparavant, elle s’occupait de 25 élèves à elle seule, aujourd’hui, en raison des restrictions sanitaires imposées à cause du Covid-19, ils sont au total sept instituteurs à l’école avec 15 élèves chacun.

«Chaque mois, les prix des denrées de base augmentent. Arrivé le 4 du mois, je n’ai plus rien. Nous avons archi demandé une révision salariale à l’école. Ils disent oui mais aucun changement et le Covid-19 ne peut éternellement avoir bon dos, alors que les frais de scolarité ont augmenté il y a deux ans, pour atteindre les Rs 3 500 par élève par mois», déplore notre interlocutrice.