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Manifestation à Camp-Levieux: les larmes de Rose

25 avril 2022, 19:15

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Manifestation à Camp-Levieux: les larmes de Rose

Elle était à Camp-Levieux mercredi. Les yeux remplis de larmes, rivés sur les manifestations. Rose (nom d’emprunt), 66 ans, s’est sentie émue par tout ce qui est arrivé. «Mo pa ti la enn zourné. Kan monn rant kot mwa monn tann dir ena manifestasion akoz ogmantasyon pri, monn ale pou mo solider parski mwa osi mo pas mizer.» Pour elle, montrer son soutien à cette manifestation était nécessaire. Rose n’y est pas allée pour se battre, ni encore ‘pou fer vilin’, comme certains diraient, mais juste pour faire comprendre qu’il est temps que le gouvernement bouge parce que le peuple souffre.

Mère et grand-mère, elle confie qu’elle est témoin que Maurice n’a jamais été aussi invivable que maintenant. «Avant, il y avait la pauvreté. Lepok margoz kouma dir. Me ti pe kapav gagn inpe legim, zordi tou ser.» Pendant 10 ans, la sexagénaire confie avoir été baby-sitter. Elle a travaillé d’arrachepied pour soigner sa famille car son époux souffrait de cancer. Même si elle n’avait pas beaucoup, elle arrivait à se débrouiller mais dorénavant les Rs 9 000 qu’elle touche comme pension ne suffisent pas pour remplir ses buffets et son frigo et encore moins pour payer toutes ses factures. «En plus, je ne suis pas très bien. J’ai des problèmes de santé qui nécessitent des médicaments que je dois acheter malheureusement. E sa osi finn monte.»

La voix nouée et les larmes aux yeux, elle confie qu’elle est inquiète pour la nouvelle génération car si la vie continue à devenir chère il sera difficile de s’en sortir. «Je pense à mes petits-enfants et je peux dire que nous ne sommes plus en sécurité. Nous ne sommes plus en sécurité financière surtout. Mo pa sa vié-la me mo ase azé pou dir ki lavi pe sanze et pe vinn difi- sil. Mo per ki demin akoz tousala nou nepli an sekirité dan nou lakaz osi parski pli lavi vinn dir pli lavi pou vinn danzéré.»

Cependant, en ce qui concerne la violence, Rose dit qu’elle est contre. Selon cette dame, qui a été témoin de beaucoup de choses mercredi, la violence est surtout le chemin à ne pas emprunter dans ces moments actuels. «Je comprends la colère de nos jeunes mais je pense que montrer que nous ne sommes pas d’accord avec ce qui se passe de manière pacifique est le mieux à faire car si ena violans noumem ki pou pey sa.»