Publicité

Saisie de Rs 250 millions d’héroïne à Belle-Mare: «Mon fils n’a jamais été skippeur», dit la mère de Louis Richard Arthémidor

16 avril 2022, 17:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Saisie de Rs 250 millions d’héroïne à Belle-Mare: «Mon fils n’a jamais été skippeur», dit la mère de Louis Richard Arthémidor

Hier, nous sommes rendus chez la famille Arthémidor, qui vit à l’Avenue Albizzia, à Belle-Mare. Tout y était calme. La mère de Louis Richard Arthémidor a fini par sortir et nous avons pu l’interroger. A-t-elle été surprise par l’arrestation de son fils et la découverte au domicile familial d’héroïne? Elle s’est d’abord montrée hésitante puis elle a fini par donner sa version des faits.

Son mari, Louis France Gerard Arthemidor, 69 ans, père de Richard Arthemidor, qui était présent lors de la perquisition, a aussi été arrêté dans le cadre de cette affaire. Elle est révoltée par l’arrestation de son mari qu’elle trouve injuste. «Les policiers de la DCIU l’ont leurré. Ils ont promis qu’ils avaient besoin de lui rien que pour une simple déposition. Innocemment, il les a laissés entrer dans la maison. Ils ont fouillé la chambre de mon fils où mon mari dormait. Il ne savait pas ce qui se passait. Je suis révoltée à l’idée que la police l’ait arrêté alors qu’elle avait promis qu’elle le laisserait partir quand notre fils, qui était absent lors de cette perquisition, se rendrait. Richard s’est rendu mais les policiers n’ont pas tenu parole.»

Elle raconte que le père et le fils ne s’entendent pas et qu’ils ont souvent des disputes. «Cela fait un moment que Richard agit à sa guise. Il est sournois et n’aime pas que les autres se mêlent de ses affaires. Son père et moi évitons de lui demander ce qu’il fait pour ne pas avoir de bagarres à la maison.» Elle déclare que son fils a toujours été très secret. «Il est très intelligent. Il a fréquenté le collège John Kennedy car à l’époque, il s’était classé parmi les 400 premiers au Certificate of Primary Education. J’ignore comment il a pu prendre un aussi mauvais chemin.»

Elle avoue que c’est la première fois qu’elle a dû mettre les pieds chez un avocat. Monn gagn 62 ans zordi ek zame mo›nn konn bann zafer lapolis dan mo lavi. Mo’nn viv drwat ek onet, touzour.»

Elle ne peut dire quand son fils a commencé à filer un mauvais coton. «Nous venons tout juste de fêter ses 40 ans. C’était une grande fête. Il ne dit jamais où il va lorsqu’il s’absente et nous ne le questionnons pas. Il faudra qu’il réponde de ses actes car nous, en tant que parents, nous lui avons toujours montré le droit chemin.»

Serait-il entré dans cet engrenage en raison de son métier de skipper ? Et là, surprise, elle réplique : «Richard n’a jamais été skipper. Il a tellement peur de la mer qu’il ne nage pas. Comment voulez-vous qu’il prenne un bateau et aille en haute mer pour ce genre de transaction ?»

Louis Richard Arthémidor était absent lorsque les policiers ont débarqué chez lui. Sa mère dit avoir demandé à son fils de se rendre à la police car son père ne pouvait payer les pots cassés à sa place. «Je lui ai demandé de se rendre à la police de Flacq puisque son père souffre de diabète et d’hypertension. Il ne mérite pas de passer par un tel traumatisme à son âge.» Elle allègue que les droits constitutionnels de Richard Arthemidor, qui l’a écoutée et s’est rendu, ne sont pas respectés. «Mon fils aussi est diabétique. Il doit manger à plusieurs reprises. On lui avait apporté des pains mais les policiers nous ont interdit de les lui remettre.»

Un rôle d’un pion

Pour rappel, lundi, une opération menée par l’inspecteur Seebnauth et les hommes de la DCIU de l’Est, oeuvrant sous la supervision du commissaire de police Anil Kumar Dip, a permis de découvrir cette importante quantité de drogue après une opération de surveillance de plus de 72 heures et un travail d’intelligence discret. L’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) de Flacq a ensuite pris le relais dans cette affaire. L’interrogatoire de Louis Richard Arthémidor, qui est soupçonné d’agir comme storekeeper, devrait permettre de lever le voile sur les protagonistes impliqués dans ce réseau.

L’emballage de la drogue, portant le code Blue Sapphire 999/555, a intrigué les enquêteurs. De la drogue d’une valeur de Rs 60 millions, dans le même emballage, avait été saisie à Residence Vallijee sur un motocycliste, le 7 avril dernier. Tout le dossier a été remis à l’ADSU de l’Eastern Division. Les limiers de cette division soupçonnent que Louis Richard Arthémidor est un maillon faible du réseau, qu’il est un débutant en tant que storekeeper et un simple pion dans ce trafic de drogue. Selon nos sources, il n’était pas conscient de la valeur marchande de l’héroïne, qui était dans une valise.