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XLD: «Une dépréciation de 8% de la roupie avant le Covid-19»

12 avril 2022, 19:19

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XLD: «Une dépréciation de 8% de la roupie avant le Covid-19»

La perte continuelle de la valeur de la roupie et ses conséquences sur la cherté de la vie étaient au centre des débats ce matin lors de la Private Notice Question (PNQ). S’échangeant actuellement à Rs 43,60, le dollar américain, principale devise utilisée pays pour les importations et le secteur des services financiers entre autres, gagne du terrain face à une roupie affaiblie. Résultat : le coût des importations prend l’ascenseur, et le pouvoir d’achat du consommateur est sérieusement affaibli. Si la baisse de valeur de la roupie est largement dû au manque de devises étrangères sur le marché, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval fait ressortir que cette tendance à la dépréciation se note avant le début de la pandémie mondiale, avec une dépréciation de 8% de la roupie entre novembre 2019 et mars 2020. 

Lors de sa PNQ, Xavier Luc Duval a aussi voulu connaître les mesures prises pour renverser cette tendance. Dans ce contexte, il est à savoir que notre monnaie s’est dépréciée de 7,6% en 2020 et de 9,2% en 2021. «À ce jour nous voyons que la valeur de la monnaie aux Seychelles, aux Maldives et en Afrique du Sud ont retrouvé leur niveau pré-Covid, qu’est-ce qui se passe pour Maurice ?» demande le leader de l’opposition.

À cela, le ministre des Finances a tenu à expliquer ce qui a mené à cette situation, rappelant que Maurice a subi deux contractions successives de son PIB, la première de 6,9% pour l’année fiscale 2019-2020 et la seconde de 5,4% pour l’année fiscale 2020-2021. À présent, le conflit russo-ukrainien entraîne une poussée inflationniste mondiale, qui pourrait conduire notre monnaie à se déprécier davantage. Renganaden Padayachy a également cité le récent rapport de la Commission Économique Africaine des Nations Unies intitulé, ‘The impact of the Ukraine Crisis in Africa’, rapport qui prévoit une dépréciation de 10% de la roupie.

Il met en exergue les conséquences sévères de la pandémie sur le tourisme qui expliquent grandement cette situation, le pays passant d’un flux annuel pré-Covid de 1,3 million de touristes pour l’année 2019, à 300 000 touristes en 2020 et 180 000 touristes en 2021.

Sachant que chaque touriste, en période pré-pandémique, dépensait en moyenne 1 200 euros par séjour hors transport, le manque à gagner est non-négligeable. Aussi, les exportations de biens et services, qui avaient rapporté l'équivalent de Rs 191,9 milliards en devises étrangères en 2019, sont tombées à Rs 128,9 milliards en 2020 et à Rs 132,9 milliards en 2021, sans oublier les répercussions de notre inclusion dans les listes grise et noire du GAFI et de l’Union Européenne. Finalement, au cours des deux années de la pandémie, l'économie a enregistré un déficit de Rs122 milliards d'entrées de devises étrangères. 

En ce qui concerne l’intervention de la Banque Centrale pour maintenir la stabilité du marché des changes, Renganaden Padayachy indique que la Banque de Maurice a vendu USD 2,9 milliards sur le marché depuis le début de la pandémie, en mars 2020. Remarque qui ne convainc pas Xavier Luc Duval car selon lui, le montant des devises mis sur le marché par la BoM ne correspondrait pas au dixième de la demande en devises étrangères.