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Vaccination: 2e rappel, une dose de controverses

10 avril 2022, 13:30

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Vaccination: 2e rappel, une dose de controverses

Depuis que l’Omicron et ses sousvariants sont apparus, les gouvernements à travers le monde s’activent pour proposer une deuxième «booster dose». Cependant, le peu d’études qui y ont été consacrées n’ont pas démontré que son efficacité justifie, pour l’heure, une campagne à grande échelle.

À Maurice, le ministre de la Santé a annoncé cette semaine qu’une quatrième dose de vaccin sera administrée dans un futur proche. Les modalités seront communiquées prochainement. Certaines sources confient même que l’annonce est prévue cette semaine. En France, le deuxième booster, dispensé aux personnes âgées de 80 ans et plus depuis le 13 mars, a été étendu à celles âgées de 60 ans et plus et qu’elle est administrée au moins six mois après la précédente injection. De plus, elle n’est pas obligatoire. Même schéma au Canada, depuis jeudi, la quatrième dose est offerte aux personnes de 60 ans et plus au moins cinq mois après la précédente.

En Allemagne, la deuxième dose de rappel est offerte trois mois après la première et elle est réservée aux personnes âgées, immunodéprimées et aux travailleurs du secteur de la santé. Aux États-Unis, la quatrième dose a été approuvée pour des adultes de 50 ans et plus ainsi que les personnes ayant un faible système immunitaire, qui seront aussi éligibles à une cinquième dose.

Cependant, les agences de contrôle se montrent plus prudentes. L’Agence européenne des médicaments (EMA) a émis un communiqué jeudi pour dire qu’il est trop tôt pour statuer sur la nécessité d’une quatrième dose, mais elle concède néanmoins qu’elle est nécessaire chez les adultes âgées de 80 ans et plus. Dans la foulée, l’EMA rappelle qu’il n’y a aucune indication que l’efficacité des trois précédentes doses contre les formes graves de la maladie aura diminué chez les personnes âgées de 60 et moins; de ce fait, un deuxième booster ne servirait pas à grand-chose. Quant à l’OMS, elle n’avait annoncé aucune prise de position jusqu’à récemment. Aux États-Unis, la Food and Drugs Administration (FDA) a donné son aval, mais les avis des scientifiques sont partagés.

Deux mois de protection supplémentaires

Pour l’heure, il n’y a qu’en Israël, où la quatrième dose a commencé à être administrée en janvier à des personnes âgées de 60 ans et plus, que des données sont disponibles. 1 252 331 personnes qui ont reçu la booster dose supplémentaire du 10 janvier au 2 mars ont participé à l’étude au moment où l’Omicron avait déjà pris le dessus. Il a été noté que des anticorps protégeant de l’infection ne durent que très peu de temps. En moyenne, la protection maximale est notée quatre semaines après l’injection. Elle baisse ensuite très rapidement et après deux mois, le niveau est similaire aux personnes ayant reçu trois doses de vaccin. Cependant, il a aussi été noté que le taux de maladies sévères était supérieur dans le groupe avec trois doses.

Il est aussi précisé que l’étude ne couvre qu’un très court laps de temps et que pour l’instant, il n’est pas possible de mesurer l’effet du deuxième booster sur les autres branches du système immunitaire. Aucune donnée n’est disponible par rapport à une jeune population en bonne santé. Une autre étude, dont les résultats n’ont pas été publiés, a démontré que le taux de mortalité diminue amplement après un deuxième booster. Mais le problème que la communauté scientifique voit est que ce faible taux de mortalité correspond au moment où le corps est protégé contre l’infection. Deux mois après la quatrième dose, la protection contre l’infection n’est plus aussi forte.