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Karaté et Kobudo – Frédéric Guérin : « Au dojo, les enfants ne sont jamais des combattants mais des pratiquants »

9 avril 2022, 18:14

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Karaté et Kobudo – Frédéric Guérin : « Au dojo, les enfants ne sont jamais des combattants mais des pratiquants »

Le karaté et le kobudo (art martial pratiqué avec des armes) sont-ils des disciplines amenant les enfants à devenir violents ? C’est la perception qu’ont certaines personnes après avoir regardé des films d’arts martiaux au cinéma ou à la télévision. Mais la réalité est tout-à-fait différente. Pour Frédéric Guérin, sensei de l’Uchina - Di Karaté Kobudo Dojo à Pailles, le karaté et le kobudo servent à canaliser l’énergie et les émotions des jeunes. Ces derniers ne sont nullement des combattants et ne cherchent nullement à être violents. Loin d’avoir l’esprit guerrier, ils pratiquent des disciplines qu’ils aiment et grâce auxquelles ils veulent évoluer et progresser.

Pour rappel, à l’Uchina – Di Dojo (qui fête ses 10 ans d’existence vers la mi-avril), à Pailles, deux arts martiaux japonais sont pratiqués : le Shorin Ryu Karaté et le Kobudo. Actuellement, le dojo a l’opportunité de poursuivre ses entraînements avec les jeunes, dans le respect du protocole sanitaire. On trouve deux classes de jeunes au dojo de Frédéric Guérin. Le premier est composé  d’élèves âgés de 7 ans à 14 ans. La seconde s’adresse plutôt aux adolescents. Mais quel que soit le groupe d’âge concerné, l’approche des arts martiaux reste la même.  « La pédagogie que l’on a au dojo n’est pas axée sur une recherche de performance. C’est plus une recherche de progression. Je fixe un objectif non pas dans le temps, mais dans la durée. Il faut que les jeunes aient de bonnes fondations, qu’ils puissent apprendre correctement sans avoir pression de l’apprentissage. Ils se donnent le temps qu’ils veulent de pratiquer ces techniques et ces façons de faire ».

Entraînement des jeunes au maniement du bâton

Néanmoins, certains peuvent penser que les coups de pieds et de poings pratiqués en karaté ainsi que le maniement d’armes en kobudo peuvent inciter les enfants et jeunes à la violence. Frédéric Guérin n’est pas de cet avis. « La violence est l’antithèse du karaté. Il y a un adage qui dit qu’il n’y a pas d’attaque en karaté. Tous les katas de karaté commencent par un blocage. C’est une philosophie selon laquelle le karaté est avant tout un art martial d’auto défense et non d’attaque. En ce qui concerne le kobudo, l’apprentissage du maniement des armes amène les enfants à être encore plus respectueux envers eux-mêmes et les autres. Les enfants prennent conscience qu’ils ont des instruments qui peuvent les blesser eux-mêmes d’abord. Il y a cet aspect danger qui est permanent dans l’entraînement. Et cela leur donne une prise de conscience sur leur environnement et celui des autres » dit le sensei d’Uchina-Di Karate Kobudo Dojo.

Exécution d’un kata

Cela dit, il ne faut pas oublier les bienfaits qu’apportent les arts martiaux aux enfants. Comme beaucoup d’autres activités sportives, ils  favorisent le développement intellectuel personnel de concentration pour les jeunes. En dehors du dojo, cela favorise leurs études et leur permet de développer un peu plus leur personnalité. « Le jeune pratiquant d’arts martiaux est similaire au débutant qui est chez l’artisan. Pour que l’apprenti devienne artisan, il va devoir répéter les gestes de celui-ci, sa technique et son savoir-faire. Par analogie, le karaté, c’est pareil. L’élève va répéter les mouvements, répéter les blocages, répéter les attaques ; il va imiter le sensei pour qu’il vienne à son tour pratiquant avancé ou expert. La répétition de la pratique créé plusieurs liaisons dans le cerveau qui vont faire que le mouvement va s’affiner, devenir plus pur et plus précis. Ce sera la création biologique de neurones qui fera que le mouvement sera appris tant mentalement que physiquement. Le Karaté, c’est un apprentissage du cerveau, de l’esprit et du corps. On pourrait dire que cela correspond à un kiai. C’est une association de l’énergie, de l’esprit et du corps » ajoute Frédéric Guérin.

Echauffement au sac de frappe

A l'Uchina-Di Karate Kobudo Dojo, les enfants ne sont jamais des combattants mais des pratiquants. Pour le sensei du dojo de Pailles, les jeunes – qui ne viennent pas avec un esprit guerrier - pratiquent une discipline qu’ils aiment, qui leur donnent du plaisir et qui leur apprend la maîtrise de soi. « Ils arrivent au dojo heureux et en repartent heureux. C’est pareil pour les footballeurs. Ils prennent plaisir à être sur le terrain. A l’issue des entraînements, ils rentrent chez eux et pensent déjà à y revenir le lendemain » assure-t-il.


Classes de ‘baby-karaté’

Frédéric Guérin a le projet de développer une classe pour les très jeunes. Il les initiera à l’éveil du corps afin de les préparer à la pratique future du karaté. « Ce seront des classes de ‘baby-karaté’. Les exercices auront pour but une meilleure prise en compte de la coordination des jambes et des bras, tout en pratiquant un exercice physique ; ce sera une introduction au karaté » déclare Frédéric Guérin.