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MTCSL: démissions et conséquences

6 avril 2022, 19:53

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MTCSL: démissions et conséquences

Énième rebondissement dans le giron hippique. Après le renvoi du «board» de la MTCSL, la démission des indépendantes risque de provoquer un retard dans la soumission de documents de la MTCSL à la HRD pour l’obtention de la licence de «horse racing organiser», et, par ricochet, le début de la saison hippique. Sauf revirement de situation.

Le brouillard s’épaissit autour d’un début de saison pré- vu le 23 avril. La démission des deux directrices indépendantes de la MTC Sports & Leisure Ltd (MTCSL), Rima Ramsaran et Anjali Jhowry, provoque un véritable casse-tête au sein de la haute chambre du Mauritius Turf Club (MTC). Car, selon l’article 133 de la Companies Act, le board de la MTCSL, bien qu’ayant remplacé les membres révoqués, n’est pas dans la légalité sans l’apport de deux directeurs indépendants. Chose qui risque inéluctablement de retarder les échanges de documents entre la MTCSL et la Horse Racing Division (HRD) par rapport à la date limite du 7 avril pour sa licence de horse racing organiser.

Quelle est la marge de manœuvre du board de la MTCSL à ce jour ? Si la pression aurait été mise sur les auditeurs pour finaliser les comptes «au plus vite» afin qu’ils soient envoyés au company secretary, le MTC et sa subsidiaire la MTCSL devront trouver la parade idéale pour les approuver.

Si d’aventure, Jérôme Pilot, Anil Kumar Ramnarain et Nicolas Carosin – les trois membres récemment nommés – obtiennent leur Personal Management Licence (PML) avant le 7 avril – date limite que la HRD a imposée à la MTCSL pour la soumission des documents manquants –, le départ des deux directrices indépendantes ne permet pas la tenue d’une réunion légale viable. Le MTC, selon une source proche du dossier, aurait été «mal avisé» de révoquer le board de la MTCSL aussi vite. Les noms des membres remerciés n’ont jamais été évoqués officiellement par le MTC, mais il se dit que «le départ de tout le monde était programmé, sauf celui de Paul-France Tennant». Et que le MTC aurait ensuite dû changer son fusil d’épaule concernant les deux directrices indépendantes lorsque l’article 133 de la Companies Act a été lu comme il se doit.

Reste que Rima Ramsaran et Anjali Jhowry, selon un de leurs proches, n’auraient pas apprécié cette «façon de procéder». Interrogée, Rima Ramsaran s’est contentée de dire qu’une «communication collégiale de tous les démissionnaires et révoqués du board de la MTCSL sera établie bientôt»

Sauf revirement de situation «dans l’intérêt des courses», plaide un entraîneur, la date limite du 7 avril pour la soumission des documents manquants prouvant sa solvabilité sera encore repoussée. Ce qui fait dires aux pragmatiques que la date du 23 avril, pour le coup d’envoi, est utopique compte tenu des derniers événements.

En même temps, il serait marquant de souligner la teneur du dernier communiqué émis par la Gambling Regulatory Authority au sujet de la licence de horse racing organiser de la MTCSL. L’instance régulatrice avait mis noir sur blanc qu’il s’agissait du dernier délai et qu’en cas de défaillance de la MTCSL, cela équivaudrait à un refus de celle-ci de poursuivre ses démarches en vue de l’obtention de sa licence.

Le niveau d’angoisse est à son apogée au sein de la MTCSL, qui emploie 330 personnes. «Sa bann zafer ki pé arivé-la pé bien inkiet nou», fait ressortir un palefrenier. La garantie des salaires du mois d’avril est sur toutes les lèvres. Pour rappel, la MTCSL a emprunté Rs 20 millions pour sécuriser les salaires pour le mois de mars. «La même problématique pourrait survenir à la fin d’avril si les courses ne débutent pas à la date prévue», prévient un ancien de la MTCSL.

Les conditions imposées à la MTCSL pour garantir cet emprunt n’auraient pas plu aux anciens de la compagnie. Ce qui pourrait «expliquer la révocation du board». Cela dit, le MTC, à travers une source autorisée, explique qu’il est du devoir de l’actionnaire «de protéger ses intérêts». Et qu’il était «normal d’imposer certaines conditions dans l’intérêt des membres du MTC». «Les conditions sont conformes à la loi», a-t-on ajouté.

En fait, les conditions imposées à la MTCSL seraient la cause d’une plainte à la police du General Manager du MTC, Jérôme Pilot, à l’encontre de l’ancien Acting CEO, Jérôme Tuckmansing. D’après nos sources, le document contenant les conditions pour garantir le prêt était du ressort exclusif du MTC, et donc de Pilot. Le document avait été préparé par Jérôme Pilot initialement. Toutefois, un autre document aurait été préparé par Jérôme Tuckmansing «à notre insu», selon le MTC, sans ces mêmes conditions. Cela, «au cas où le premier document contenant les conditions ne passe pas auprès de la banque», explique un proche de Tuckmansing.