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Molnupiravir: le compte n’y est pas

17 mars 2022, 16:00

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Molnupiravir: le compte n’y est pas

En décembre dernier, le gouvernement avait plus de 3 millions de cachets de Molnupiravir en stock. Mais depuis longtemps, aucun patient présentant des symptômes n’en reçoit à l’hôpital. Du côté du ministère, aucune explication n’est fournie, alors qu’un nouvel appel d’offres a été lancé. Un gaspillage pour le prochain rapport du PAC ?

En février, le ministère de la Santé a lancé un appel d’offres pour cinq millions de cachets de Molnupiravir. À raison de 40 cachets par patient, ce stock devra traiter 125 000 patients. De quel stock dispose le ministère actuellement pour lancer un appel d’offres si conséquent ? La réponse a été posée et une réponse est attendue. Toujours est-il qu’en décembre dernier, le ministère disposait d’un stock de 3 790 000 cachets. Pour rappel, cette commande a été au cœur d’un scandale car le ministère avait commandé 800 000 cachets à Rs 9,30 et le lendemain, 990 000 cachets à Rs 79,90. Les deux autres commandes, soit 1 200 000 cachets et 800 000 autres, avaient été effectuées directement auprès des fournisseurs indiens.

En décembre, donc, le ministère avait de quoi traiter 94 750 patients. Est-ce que le pays a eu ce nombre de cas depuis la fin de l’année dernière ? Aucune réponse des autorités. Toujours est-il que selon les chiffres officiels, le nombre de patients positifs locaux est de 10 331 depuis le 1er janvier alors que 924 autres cas ont été importés.

Pour rappel, le Molnupiravir est administré aux patients positifs au Covid dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes légers pour éviter que leur état de santé ne se dégrade. La posologie est de huit cachets par jour pendant cinq jours. Le but de cette thérapie est de diminuer le nombre d’hospitalisation.

Hausse des cas symptomatiques

Pendant la dernière semaine de janvier, le pays a enregistré 600 cas positifs au Covid. Ce nombre a augmenté de plus de 100 % à la dernière semaine de février, passant à 1 710 cas. Du 5 au 11 mars, 1 342 cas ont été recensés. 143 personnes ont été admises dans les hôpitaux régionaux et 15 à l’ENT dans la dernière semaine de janvier contre 290 admissions en hôpital régional et 14 à l’ENT pendant la dernière semaine de février. Rien que pendant la semaine dernière, 286 personnes ont été admises dans les cinq hôpitaux régionaux et neuf à l’ENT. De plus, 13 décès ont été enregistrés à la fin du mois de janvier contre 21 la semaine dernière.

Rappelons que le nombre total de cas positifs n’était déjà plus communiqué avant même l’apparition du variant Omicron, alors que beaucoup de patients se rendaient dans les Flu Clinics pour des tests rapides et présentaient des symptômes.

«Cette situation, dit le Dr Farhad Aumeer, ouvre la porte à beaucoup de questions.» Il estime que le ministère de la Santé a l’obligation d’être transparent dans l’utilisation de ce médicament. «Selon les chiffres communiqués par le ministère, même si on exagère le nombre de patients du mois de décembre, nous avons environ 15 000 patients officiels. Admettons que tous sont symptomatiques, ils auront eu besoin de 600 000 cachets. Il en manque la moitié Est-ce que le médicament a été donné comme il le fallait ?» Dans ce cas, le pays a dû enregistrer plus de 100 000 cas de la mi-décembre à ce jour. «Ou est-ce que le Molnupiravir a été donné sans contrôle ?» se demande-t-il. La version des autorités est attendue.