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Covid-19: la Chine reconfine face à l'offensive Omicron

11 mars 2022, 16:57

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Covid-19: la Chine reconfine face à l'offensive Omicron

Le «zéro Covid» sous tension: confrontée à sa pire flambée épidémique depuis deux ans, la Chine a dû se résoudre ce vendredi 11 mars, à confiner la grande ville de Changchun, dans le nord-est du pays.

Dans cette ville de neuf millions d'habitants, seule une personne par foyer est désormais autorisée à sortir, une fois tous les deux jours pour assurer le ravitaillement, a fait savoir la mairie qui se prépare à dépister toute la population.

Ce confinement est le plus important annoncé en Chine depuis celui de la métropole de Xi'an (nord) et de ses 13 millions d'habitants à la fin de l'année dernière et pour un mois.

La mairie a ordonné la fermeture des écoles et des commerces ainsi que des transports publics. Il est défendu de quitter la ville, qui a enregistré plusieurs centaines de cas au cours des derniers jours.

Changchun, la ville de «l'éternel printemps», est la capitale de la province du Jilin, frontalière de la Corée du Nord. Ce pays fermé n'a jusqu'à présent jamais fait état de cas de Covid.

Parallèlement, la Commission nationale de santé a annoncé vendredi l'introduction pour la première fois de tests antigéniques rapides, avec des kits d'auto-tests disponibles à l'achat pour les établissements hospitaliers et les citoyens ordinaires. Les tests à l'acide nucléique resteront néanmoins la principale méthode de test.

La Chine, où le virus a été initialement détecté fin 2019 à Wuhan (centre), a rapidement endigué l'épidémie dès le printemps 2020 en adoptant des mesures de confinement très strictes frappant parfois des villes entières.

Le géant asiatique est ainsi parvenu à largement enrayer la contagion, avec un bilan officiel d'un peu plus de 100 000 cas, dont 4 636 mortels, en l'espace de deux ans.

Le régime communiste y voit la supériorité de son système autoritaire par rapport aux nombreux décès enregistrés par les pays démocratiques.

Mais la souche Omicron est à l'origine de flambées localisées qui concernaient vendredi 1 369 personnes au cours des dernières 24 heures, selon les chiffres du ministère de la Santé.

Un chiffre qui reste faible par comparaison avec le reste du monde mais qui n'en est pas moins le plus élevé pour la Chine depuis la première phase de l'épidémie, début 2020.

Sur ce total, les autorités ont dénombré 158 cas importés et 814 cas asymptomatiques, qui font l'objet d'un décompte séparé.

Ce pic intervient alors que les cas échappent à tout contrôle dans le territoire de Hong Kong (sud), où les hôpitaux débordent de patients et où la population locale dévalise les supermarchés dans la panique, craignant un confinement.

Les autorités chinoises redoutent que des habitants potentiellement contaminés se soient rendus clandestinement sur le continent en provenance de Hong Kong, répandant la contagion.

Affiner les mesures

Mais les strictes mesures de confinement pèsent sur la vie quotidienne et sur l'économie.

Un scientifique chinois de haut niveau a déclaré la semaine dernière que le pays devrait chercher à vivre avec le virus et pourrait abandonner «dans un avenir proche» sa stratégie dite de zéro Covid.

Très peu de Chinois ont été contaminés et leur immunité collective provient presque entièrement de vaccins de fabrication nationale, relevait cet expert, Zeng Guang, qui jugeait la Chine affaiblie par rapport à l'Occident.

Les autorités n'ont toutefois pas laissé envisager un abandon du zéro Covid lors de la session annuelle du Parlement qui s'est conclue vendredi.

«Nous devons constamment affiner les mesures» contre l'épidémie, a simplement dit le Premier ministre Li Keqiang, lors d'un discours fleuve devant les députés le 5 mars.

De nombreuses parties du pays sont désormais confrontées à un durcissement des mesures anti-épidémiques, notamment Shanghai, la ville la plus peuplée de Chine (25 millions d'habitants), où les élèves vont désormais devoir suivre leurs cours en ligne.

Les autorités municipales se sont efforcées ces derniers mois d'imposer des mesures ciblées, imposant des confinements stricts seulement à quelques quartiers ou bien dans des lieux où des cas ont été répertoriés.

Il arrive ainsi que des personnes se retrouvent coincées sur leur lieu de travail ou au restaurant en attendant de pouvoir être dépistées. L'attente du résultat peut aller jusqu'à 48 heures.