Publicité

La semaine décryptée

27 février 2022, 13:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La semaine décryptée

Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 21 février au vendredi 25 février.

Lundi 21 février 2022

Détresse des sinistrés

Chaque cyclone entraîne son lot de «sinistrés», ces Mauriciens qui vivent normalement dans la précarité et dont la demeure reste très vulnérable aux mauvaises conditions climatiques.

L’express du lundi 21 février assure un reportage fort intéressant sur le sort des sinistrés du cyclone Emnati. À la Cité La Cure, par exemple, on a dû aménager un deuxième centre de refuge pour faire face à une demande accrue de personnes cherchant à se protéger du cyclone.

La grande majorité des Mauriciens bien lotis dans leur maison en béton ignorent le fait qu’un grand nombre de nos citoyens vivent dans des conditions difficiles. Ils ne savent pas que tout n’est pas tout beau et clinquant dans le pays.

Réduire la pauvreté et donner un toit à chaque Mauricien a été le défi que tous les gouvernements se sont engagés à relever, chacun à sa façon. Il est à craindre maintenant qu’avec l’aggravation de la situation économique et les effets néfastes de la guerre en Europe, les conditions de vie des Mauriciens au bas de l’échelle ne se détériorent davantage.

Mardi 22 février

Deux arpents pieds dans l’eau

Un sondage pourrait bien indiquer que 98 % des Mauriciens ignorent le fait qu’il y a un député qui porte le nom d’Ismaël Rawoo.

Cela ne devrait pas inquiéter cet honorable membre car il ne court pas après la gloire comme d’autres parlementaires qui cherchent à se voir à la télévision et dans les médias. Car même si Ismaël Rawoo n’est pas réélu, il sera toujours King. Car il s’assoit sur deux arpents de terre pieds dans l’eau dans la région de Rivière-Noire.

Cette propriété qui vaut plus de Rs 250 millions, Ismaël Rawoo ne l’a pas acquise à la sueur de son front. Ni ne l’a-t-il héritée de son père ou beau-père. C’est l’État mauricien qui lui a offert ce jackpot en 2018 alors qu’il était un activiste chantant la gloire de Pravind Jugnauth au no 8. C’est en 2019 qu’il est élu député. Il s’infiltre dans le quota des candidats du ML de Collendavelloo mais il serait plus Praviniste que Soopramanien Kistnen lui-même.

Apparemment Ismaël Rawoo n’a pas encore payé les Rs 15 millions du bail de ce terrain, selon l’express du 22 février 2022. Il n’a pas non plus soumis les plans de développement de ce bijou sur la plage de Rivière-Noire qui attire des milliardaires sud-africains.

Un terrain qui vaut son pesant d’or sur la côte de Rivière-Noire, région aussi connue comme White River. Mais la présence d’Ismaël Rawoo sur les bancs du gouvernement vaut lui aussi son pesant d’or.

Mercredi 23 février

MK en mode «vande aste»

Normalement on dit aste vande mais Air Mauritius (MK) s’est engagée dans un mode vande aste. C’est ce qu’explique Raj Ramlugun, un petit actionnaire de MK, dans une interview accordée à l’express le 23 février 2022.

En effet, MK s’est débarrassée de pas moins de six appareils, les vendant pour moins que dipin diber. Mais tout de suite après, la compagnie s’est intéressée à acquérir pas moins de trois appareils neufs du modèle A 321 Long Range d’Airbus. Et tout cela, en sachant que l’État lui accorderait une somme de Rs 25 milliards.

Le naïf conclurait sans doute que ce sont des incompétents de la pire espèce qui prennent des décisions à MK. Cela est loin d’être le cas. En effet, certains auraient doublement profité de cet exercice de vande aste. Car les acquéreurs pour moins que dipin diber d’appareils de MK se seraient montrés vraiment reconnaissants d’avoir profité d’un tel jackpot. Maintenant, avec la possibilité d’achat, voilà un autre exercice de tap plin qui se présente. On gagne dans tous les scénarios.

Jeudi 24 février

Un coup à la James Bond ?

Trois chalutiers taïwanais qui s’encastrent dans des bancs de sable à Pointe-aux-Sables et Bain-des-Dames, l’un après l’autre, en quelques heures. Cet étrange phé- nomène qui pourrait bien engendrer un scenario de mer hantée s’est pourtant produit à Maurice durant la semaine écoulée et rapportée dans les médias depuis le jeudi 24 février.

Dans un scénario de film d’horreur, on aurait mis sur le compte du fantôme d’un ancien gouverneur français d’Île de France cette calamité en série de trois qui s’est produite au large de Port-Louis.

Mais on pourrait aussi penser à un scénario plus moderne. Par exemple, quand notre Premier ministre a humilié une grande puissance en plantant le drapeau mauricien sur Peros Banhos, cela a dû provoquer l’extrême irritation des dirigeants britanniques. Ils ont sans doute décidé de monter un plan pour ramener Maurice à ses justes proportions. Que dirait-on d’un mini sous-marin britannique commandé par un James Bond déployé chez nous ? Ce sous-marin aurait habilement soulevé les trois chalutiers, l’un après l’autre, pour les poser sur des bancs de sable.

Et regardant Port-Louis pour une dernière fois par son périscope, James Bond n’aurait pu s’empêcher d’adresser un pied de nez aux dirigeants mauriciens avant de repartir en haute mer.

 Vendredi 25 février

Maurice entre Poutine et Chagos

L’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine a suscité deux types de réactions à Maurice. L’express du vendredi 24 février barre d’ailleurs sa une avec Poutine.

Les Mauriciens se sont d’abord intéressés au sort de nos compatriotes qui vivent en Ukraine. Avec l’avènement des médias modernes, il a été facile de communiquer avec ces Mauriciens. D’après la loi de la probabilité, on ne croit pas que ces Mauriciens risquent de se faire tuer mais si Poutine décide de tout détruire, on devrait dans ce cas se préparer au pire.

Les Mauriciens veulent savoir d’autre part comment notre gouvernement va réagir face à ce conflit et dans quel camp se ranger. Si les pays anglo-saxons ont adopté une attitude commune, la Chine et l’Inde se sont placées au-dessus de la mêlée.

Quant aux sanctions économiques contre les Russes, on ne connaît pas l’étendue des intérêts des oligarques russes dans notre pays. De toute façon en Europe même et aux États-Unis, le boycott des intérêts économiques russes se heurte au problème posé par le fait qu’un grand nombre de milliardaires russes sont de confession juive et qu’ils détiennent aussi un passeport israélien. Roman Abramovich a acheté Chelsea comme citoyen israélien. Comme lui, d’autres Russes ont utilisé la même astuce pour investir dans les pays occidentaux. Ces derniers ne vont certainement pas boycotter des Israéliens.

Dans le contexte des Chagos, il serait surréaliste pour Maurice d’aller condamner Poutine qui clame haut et fort que l’Ukraine a fait partie du territoire russe pendant des siècles avant d’être détaché par la suite. Comme les Cha- gos. Il y a ensuite le grand principe diplomatique qui veut que l’ennemi de mon ennemi est mon ami.