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Covid-19: la réinfection, nouvelle réalité possible

25 février 2022, 19:00

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Covid-19: la réinfection, nouvelle réalité possible

Selon les dernières données de Santé publique France publiées le 17 février, les réinfections au Covid-19 sont de plus en plus fréquentes. Et elle concerne toute personne positive testée à une soixantaine de jours d’intervalle ou plus. Certes, plusieurs chercheurs ont souligné que le variant Omicron est plus contagieux et moins dangereux que les autres variants. Mais cela n’empêche pas de l’attraper à nouveau. 

Un autre rapport publié par les chercheurs de l’Imperial College de Londres, soulignent que, «le risque de réinfection avec le variant Omicron est 5,4 fois supérieur à celui du Delta». Et selon les scientifiques, ce sont surtout deux catégories qui sont les plus touchées, soit les jeunes adultes entre 18 et 40 ans et les professionnels de santé. Ces derniers sont les plus exposés. 

Justement à Maurice, les files d’attentes ne désemplissent pas pour se faire tester au Covid-19 au sein des hôpitaux régionaux. Sans oublier que le personnel de santé se retrouve également positif au variant, à force de côtoyer les malades. Le Dr Soobaraj Sok Appadu, directeur de l’hôpital ENT à Vacoas, soutient qu’Omicron est le seul variant qui possède plusieurs sous variants. «Il y a BA.1, BA.2, BA.3 et ainsi, il devrait agir différemment. On a remarqué qu’il n’y a pas de grande différence en termes de symptomatologie. Mais BA.2 est 30 % plus infectieux que BA.1. Et finalement, il va prendre le dessus sur le BA.1. Cela reflète l’évolution d’un virus qui s’adapte à la situation. Et sera encore plus difficile à contenir», explique-t-il. 

Toutefois, il confie que les patients déjà infectés une première fois d’un variant n’avouent pas forcément qu’ils ont déjà contracté le virus. «Omicron ne touche pas les poumons, mais quand ils ont été admis à l’hôpital ENT, toujours suite au même variant, l’on a découvert que leurs poumons ont été atteints. Peutêtre qu’ils avaient déjà eu le variant Delta, mais ne le savaient pas», soutient le Dr Appadu. Du coup, il n’y a aucune preuve scientifique qui peut certifier que cette personne a déjà contracté le Covid-19. 

De son côté, l’ancien directeur de santé, le Dr Vasantrao Gujadhur, confirme que plusieurs personnes ont contracté à nouveau le virus. «Je connais plusieurs personnes qui se trouvent dans cette situation. La raison réside dans la mutation du variant.» 

Pour le Dr Deoraj Caussy, virologue et épidémiologiste, même avec le variant Delta, cette double contamination s’est aussi fait ressentir. «La réinfection ou le breakthrough infection a déjà été recensé depuis le variant Delta. On ne peut pas parler des prochains variants, car on ne sait pas lesquels vont émerger», indique-t-il. 

Ainsi, l’unique moyen de se protéger contre une réinfection reste, selon lui, la dose de rappel. «Elle protège contre le Delta et l’Omicron. Il y a des gens qui sont certes infectés mais ils n’ont pas besoin d’être hospitalisés n’ayant pas de sévères symptômes», précise notre interlocuteur. 

Autre facteur qui pourrait aussi éviter d’être de nouveau infecté est d’avoir plus de personnels dans les hôpitaux. «Boris Johnson – Premier ministre anglais – a pris le risque d’enlever les restrictions, il sait qu’il a protégé les plus vulnérables. Il leur a donné les vaccins, fait en sorte à les garder à l’abri et il a aussi équipé les hôpitaux avec des effectifs qui vont prodiguer des soins immédiatement. Il a aussi fait des études pour voir comment le virus se comporte dans sa société.» 

On ne pourra certes pas copier ce qu’il a fait pour le reproduire à Maurice, avance-t-il. Il ajoute également que certains groupes n’ont pas été protégés. Parmi eux, les enfants. «Ils sont des axes de transmission pour les maladies respiratoires. Surtout dans les espaces clos. On découvre beaucoup plus de transmission», soutientil. En tout cas, les experts préconisent le maintien des gestes barrières.

 

Le nombre de décès a diminué

<p>Certes, le Covid-19 continue à faire des victimes à Maurice. Mais moins qu&rsquo;avant. Selon le Dr Soobaraj Sok Appadu, il ne faut pas oublier que l&rsquo;île a une population vieillissante et beaucoup de citoyens ont des comorbidités très sévères. <em>&laquo;Ce sont des personnes vulnérables, qu&rsquo;importe le virus. Il ne faut pas banaliser les effets du virus. Même s&rsquo;il y a moins de décès, le Covid-19 représente toujours une menace pour l&rsquo;humanité.&raquo;&nbsp;</em></p>

<p>Selon lui, pour le moment, l&rsquo;on ne pourra pas enlever toutes les restrictions comme l&rsquo;a fait l&rsquo;Angleterre. Dans le pays de sa Majesté, les malades ne sont plus obligés de s&rsquo;isoler. Ils peuvent déjà faire tomber le masque et le pass sanitaire a été levé dans les discothèques ou les évènements de masse. <em>&laquo;À Maurice, notre contexte est différent. Déjà, nous vivons en compagnie de nos personnes âgées. Elles ne sont pas placées en foyer comme ailleurs. La promiscuité est assez fermée. Notre mode de vie est différent. Donc, il faut continuer à prendre les précautions d&rsquo;usage.&raquo;</em></p>