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Environnement: Une micro-forêt endémique à Grand-Baie

21 février 2022, 18:30

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Environnement: Une micro-forêt endémique à Grand-Baie

Une lueur d’espoir alors que le béton pousse comme des champignons. Une micro-forêt germe dans l’arrière-cour de l’église de Notre-Dame de la Salette à Grand-Baie. Plus de 300 plantes endémiques sur une super- ficie de 100 mètres carrés. C’est le défi que les membres de Tiny Forest of Mauritius relèveront durant les prochains mois. D’ailleurs, les premières plantes seront mises en terre le dimanche 27 février.

Jean-Pierre Carosin, le coordonnateur des projets de Notre-Dame de la Salette, qui collabore aussi avec la paroisse de Grand-Baie pour divers projets environnementaux et spirituels, explique le concept de cette mini-forêt, qui est une première à Maurice. «Il y aura trois arbres par mètre carré alors que dans une forêt normale, c’est un arbre sur une distance de 3 à 4 mètres. D’ailleurs, la plantation se fera en trois niveaux. Il y aura des couvre-sols, des arbustes et des arbres. Toute la surface au sol sera couverte pour une grande diversité de plantes. L’idée est de montrer que dans une île où l’espace est limité, il est possible de faire pousser une micro-forêt sur 100 m2 dans la cour de chaque bâtiment public, de chaque usine ou des écoles. Les entreprises peuvent également le faire pour compenser leur empreinte carbone. Une micro-forêt absorbe beaucoup plus de carbone que les forêts traditionnelles», explique-t-il.

Ce n’est qu’un avantage, précise l’agronome. Outre la production d’oxygène, il a été prouvé que dans les autres pays, les micro-forêts absorbent l’excès d’eau sur la surface en la stockant sous la terre. «C’est aussi une solution contre le réchauffement climatique. D’ailleurs, une faune s’y développera avec des insectes qui attireront des oiseaux par la suite. Il y aura toute une biodiversité», rappelle-t-il.

L’Hibiscus genevii endémique de l’île Maurice sera un des arbustes de cette micro-forêt.

Les promoteurs ont enterré sous la terre des matières organiques pour que cette micro-forêt se développe rapidement. Ce faisant, ils ont eu une avance de dix ans au lieu d’attendre que les feuilles mortes se détachent des arbres et forment de l’humus nécessaire à la forêt. Comme cette région de Grand-Baie est aride, les plantes seront irriguées dans un premier temps avec l’eau de pluie récoltée du toit de l’église par le système goutte-à-goutte.

Ce projet a germé après mûre réflexion entre le père Jacques Brown, les membres de la Fabrique et de la Communauté du Chemin Neuf, dont Jean Pierre Carosin fait partie. Lors d’un échange entre le prêtre, Jean-Pierre Carosin et Jean-Marie Sauzier, le directeur de la pépinière Exotica, celui-ci leur a parlé du concept de micro-forêt. L’administration de la paroisse et le diocèse leur ont donné tout de suite le feu vert pour aller de l’avant avec ce projet. Plusieurs autres personnes, dont Alain Raffa, Saloni Soopramanien, Alain et Jean Paul de Chazal, sont venues rejoindre le groupe Tiny Forest of Mauritius.

Une pépinière pour accueillir les nouvelles plantes endémiques.

Pour mener à bien ce projet, Tiny Forest of Mauritius a besoin d’autres volontaires et de dons. La pépinière du ministère de l’Agro-industrie et la Mauritius Wildlife Foundation lui ont fait don de quelques plantes comme le Gagne-bina. Les pépinières Endemika et Exotica ont également apporté leur soutien. Tiny Forest of Mauritius a créé une petite pépinière, mais ce n’est pas suffisant.

«Nous avons besoin d’acheter plus de 300 plantes. Je fais donc un appel à la générosité mauricienne pour sponsoriser notre initiative. Ils peuvent nous faire des dons en espèces pour financer le projet ou parrainer une ou plusieurs plantes choisies sur une liste que nous mettons à leur disposition. Nous encourageons les parrains à venir planter l’arbre de leur choix», déclare Jean-Pierre Carosin. D’ailleurs, il veut que la journée du 12 mars soit une journée citoyenne pendant laquelle chaque Mauricien pourra planter un arbre endémique chez lui ou venir le planter dans la micro-forêt de La Salette. Pour toute aide, les renseignements sont sur la page Facebook de Tiny Forest Mauritius : https://www.facebook. com/tinyforestofmauritius .

Projet d’herboristerie

<p>Outre la micro-forêt, Jean-Pierre Carosin travaille avec les Amis de la Salette sur la création d&rsquo;une herboristerie dans le jardin en permaculture de La Salette. Il y a déjà de la Stévia, de l&rsquo;ayapana, de la menthe, de la citronnelle et d&rsquo;autres plantes médicinales. &laquo;<em>Nous voulons offrir une grande variété de plantes médicinales&raquo;, </em>dit-il. Cet agronome favorise la plantation sans produit chimique. Il explique que quand il est rentré à Maurice dans les années 70, il était l&rsquo;un des premiers à parler de l&rsquo;agrobiologie. &laquo;<em>On disait que c&rsquo;était une utopie et tout le monde rigolait. Quarante ans plus tard, en lisant l&rsquo;encyclique du Pape François intitulée &lsquo;&lsquo;Laudato Si&rsquo;&rsquo;, j&rsquo;ai compris que j&rsquo;avais été bien inspiré! C&rsquo;est pourquoi aujourd&rsquo;hui, encouragé par les responsables de la Communauté du Chemin Neuf et bon nombre de paroissiens, j&rsquo;ai beaucoup de plaisir et d&rsquo;enthousiasme à développer ces deux projets à Notre-Dame de la Salette&raquo;</em>, dit-il.</p>