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Opération débauchage: Rakesh Gooljaury, le «Judas» et les rencontres avec le PM
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Opération débauchage: Rakesh Gooljaury, le «Judas» et les rencontres avec le PM
Ils ont quelques-uns à avoir fait le «grand saut» vers le parti au pouvoir durant ces derniers 27 mois, soit juste après les élections générales 2019. Ceux qui ont abandonné leur ancien parti trouvent toujours moyen de justifier leur départ, tout en affirmant qu’ils ne croient plus dans les valeurs de leur parti et tout en vantant celles du gouvernement en place. L’opposition, surtout le secrétaire général du MMM, Rajesh Bhagwan, dénonce à chaque fois les manœuvres d’un homme qu’il qualifie de «Judas». Il n’est un secret pour personne qu’il fait référence à Rakesh Gooljaury, ancien homme de confiance de Navin Ramgoolam, et qui sévit dans le giron du pouvoir depuis plus de cinq ans. Il serait le «rameuteur» par excellence…
Interrogé à ce propos, Rakesh Gooljaury répond que c’est «totalement faux», après qu’on lui a exposé l’angle de notre article. N’empêche qu’on entend un autre son de cloche si l’on creuse un peu. Car s’il a pu convaincre candidats et agents de l’opposition de se joindre au MSM, Gooljaury a aussi connu des échecs face à des personnes de principe. Ce sont ces personnes que nous avons contactées et elles ont accepté de nous faire part de leur «interaction» avec Rakesh Gooljaury ou avec un de ses émissaires. Elles ont préféré garder l’anonymat.
Il nous revient ainsi que le modus operandi consiste à utiliser le nom du Premier ministre pour attirer des «vander».Un député de l’opposition, dont les proches sont dans le business, nous raconte ceci :«Cet homme a pris contact avec un de mes frères pour que je quitte mon parti afin de rejoindre le MSM, avec des promesses que les compagnies que gèrent la famille pourraient obtenir des contrats mirobolants. Il est allé plus loin en promettant à un de mes frères qu’il pourrait faciliter son accès à un poste, qui devait, toutefois, passer par l’étape d’élections. Je peux vous dire que dès le départ, il a essuyé un refus catégorique, car notre famille n’est pas à vendre.»
Un ancien parlementaire du MSM, qui n’a pas obtenu de ticket aux dernières élections générales, s’est joint à un parti de l’opposition. Tout comme un autre ex-parlementaire, pas candidat non plus aux dernières législatives. «Un jour, j’ai reçu un appel de cet ami qui s’était joint au même parti de l’opposition que moi. Il m’a dit qu’une personne dont le rôle est de débaucher des adversaires politiques du MSM a pris contact avec lui et m’a demandé de [te] dire que nous pouvons rencontrer Pravind Jugnauth. Oui, il y a une tentation quand on apprend qu’on peut être reçu par un Premier ministre. Bien que mon business a connu un ralentissement, d’autant plus que je suis dans l’opposition, je ne me suis pas tenté par cette rencontre. Il y est allé lui et il a changé de camp. Mais autant que je sache, il n’a obtenu aucune nomination, jusqu’ici du moins.»
Un candidat du MMM, qui est toujours très actif au sein de son parti, dit pour sa part avoir été contacté par un émissaire de «Judas» pour une rencontre avec le Premier ministre. «Si to dakor demin mem mo fer twa zwenn li. Et mo assir twa to pou dan korek, sirtou ki fer bizness pa fasil zordi…» Mais l’homme en question, guidé par ses principes, ditil, affirme qu’il a refusé de rencontrer Pravind Jugnauth.
Par ailleurs, un parlementaire de l’opposition est très courtisé par des membres du gouvernement. On a tellement parlé de son éventuel rapprochement avec le pouvoir que nous l’avions interrogé, il y a quelques mois. «Oui ce n’est pas celui dont vous mentionnez le nom, c’est-à-dire Rakesh Gooljaury, mais une autre personne qui m’avait contacté. Je lui ai dit que si je devais rencontrer le Premier ministre, je n’ai pas besoin de passer par Pierre, Paul ou Jacques. Je suis toujours au sein de l’opposition.»
«Judas» ne serait ainsi pas le seul «agwa» qui tente d’appâter ceux qui auraient envie de changer de camp…
Bhagwan dénonce
<p>C’est connu, Rajesh Bhagwan n’a pas sa langue dans sa poche. Il tient à dénoncer un <em>«senior advisor»</em> du bureau du Premier ministre. <em>«Il y a quelques jours, il a pris contact avec un chef agent du MMM dans une circonscription urbaine et il lui a promis un poste d’ambassadeur. Voilà comment ils fonctionnent. Il y a ‘Judas’ et maintenant il y a même un conseiller qui s’adonne à de telles activités.» </em>En ce qui concerne le dernier démissionnaire du MMM, Yannick Catherine, le secrétaire général du MMM allègue qu’il a récemment rencontré un ministre et il ne sera nullement surpris s’il est nommé quelque part prochainement.</p>
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