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Sada Rajiah: «J’ai mendié pour faire le film sur Nooresh Juglall»

14 février 2022, 21:00

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Sada Rajiah: «J’ai mendié pour faire le film sur Nooresh Juglall»

Reconnaissance de l’État. Le 21 janvier, le réalisateur Sada Rajiah a reçu un chèque de Rs 250 000 du ministère des Arts et du patrimoine culturel, en récompense de ses efforts. Sauf que pour l’un de ses projets, NJ-The Legend, sur le jockey Nooresh Juglall, le réalisateur a toutes les peines du monde à boucler son budget. Le film sera même plus court que prévu.

Recevoir un chèque de Rs 250 000 du ministère des Arts et du patrimoine culturel, vous estimez que c’était «long overdue» ? 
Mo’nn lager pou sa. 

Contre qui vous êtes-vous battu ? 
Je n’ai pas demandé seulement pour moi, mais pour que tous les artistes mauriciens qui reçoivent un prix international soient au moins reconnus par leur pays. 

À quoi sert cet argent ? 
J’ai fait un déjeuner pour toute l’équipe et une remise de certificats. Et puis, on a des projets. 

Vous avez dû batailler pendant longtemps ? 
J’en parle tout le temps, sur Facebook, dans des réunions. Cet argent, c’est un encouragement pour atteindre un plus haut niveau. Si vous ne recevez pas cet encouragement, vous finirez par vous dire que ce que vous faites, c’est une perte de temps. J’ai appris quelque chose : tou séki ou’nn planté, ou rékolté samem. 

En termes de cinéma, qu’avez-vous planté ? 
Avec mon équipe…

C’est combien de personnes ?
Une dizaine de personnes. Comme Désiré (NdlR, Désiré Prevost, son partenaire sur tous les projets) et moi, nou pann al lékol, nous sommes encadrés par des gens qui ont de l’éducation de haut niveau. J’ai arrêté l’école en sixième.

Vous êtes toujours chauffeur de taxi ? 
Toujours. 

C’est possible de concilier les deux ? 
Bien sûr. Le soir je monte les projets de cinéma. Si on vous appelle, vous sortez et puis vous revenez. Bannla atann ou. Les jours de tournage, en revanche, là, ce n’est pas possible. C’est pour cela que je me suis battu pour que nous obtenions cette reconnaissance. Nous délaissons notre travail mais il faut faire vivre nos familles. À un certain moment, ou sek nek. 

Cela vous est arrivé ? 
C’est arrivé que j’ai des difficultés pour payer l’école de ma fille. J’ai fait des demandes à des personnes qui me sont proches. 

Vous avez demandé de l’aide à la famille ? 
Non, non. J’ai des contacts au niveau international.

C’est-à-dire ? 
Ce sont des personnes qui sont prêtes à m’envoyer un encouragement. D’ailleurs, je pars pour Paris le 8 mars.

Quel est le but du voyage ? 
Mo pé al zwé dan lanez dan Haute-Savoie. Ensuite j’ai deux-trois réunions à Paris. 

Vous prenez des vacances d’hiver alors que nous sommes en été ? 
C’est un rêve d’enfant. Je voulais voir la neige. Je pars pour 15 jours. Je suis invité, tous frais payés. Ce sont des gens qui m’ont soutenu dans mes projets de films. 

Des producteurs ? 
Mo bann kliyan taxi. Ils suivent mes projets de films, ils m’ont aidé. Certains ont joué dans mes films. Il y a Benoit Chandelier, Daniel Warter, entre autres. C’est la reconnaissance des 40 prix internationaux que nous avons reçus. 

C’est aussi pourquoi vous acceptez de travailler gratuitement comme le clip d’une reprise de «Larivyer Tanier» ? 
Lartis linn né dan ou sa. Si nous avons eu 40 prix, c’est parce que nous n’avons pas mis l’argent en avant.

 

 

Hommage au jockey: sortie prévue pour le Maiden 2022

<p>NJ-The legend sera un film en hommage au jockey tragiquement disparu Nooresh Juglall. <em>&laquo;Nous allons reprendre ce projet une fois que le film sur SAJ sera terminé&raquo;</em>, avance Sada Rajiah. Le tournage n&rsquo;est pas encore fini. Le plus gros obstacle :<em> &laquo;Il n&rsquo;y a pas de financier pour ce projet. Nou trase.&raquo; </em>Dépité, le réalisateur lâche : <em>&laquo;Mo&rsquo;nn al divan laport, dimann sarite kom di koze&raquo;</em>. Des demandes de soutien financier notamment auprès de propriétaires de chevaux. <em>&laquo;Si le film sur Nooresh Juglall n&rsquo;est pas encore sorti, c&rsquo;est de la faute de ces gens du monde hippique qui auraient pu nous aider.&raquo; </em>Résultat, le film sera moins long que prévu. La sortie est programmée pour le Maiden 2022.&nbsp;</p>

<p>Au cours de sa carrière, le réalisateur affirme que l&rsquo;une de ses plus grosses déceptions vient du manque de soutien du secteur privé.</p>

<p style="text-align:center"><img alt="" height="500" src="/sites/lexpress/files/images/article/411b4e91-b6dc-482a-b8bd-224b85415b4e.jpg" width="354" /></p>

<p>&nbsp;</p>

 

 

«Le cri du baobab»: objectif cannes 2024 

<p>Recruter des acteurs de l&rsquo;océan Indien pour raconter une histoire ayant pour thème l&rsquo;esclavage. Titre du film : Le cri du baobab. Le tournage est prévu pour l&rsquo;an prochain. La production cherche actuellement des acteurs ayant un physique de type africain. <em>&laquo;Mon objectif c&rsquo;est de représenter Maurice avec ce film en 2024&raquo;.</em> L&rsquo;autre ambition de Sada Rajiah c&rsquo;est de faire un film bollywood&hellip;en Inde.</p>

 

 

Biopic: le film sur SAJ prêt le 30 mars 

<p>A Man Who Believed In Himself, film sur une partie de la vie de sir Anerood Jugnauth (SAJ), est <em>&laquo;fait à 90%. Le tournage est terminé. Le film sera prêt le 30 mars&raquo;</em>, affirme le réalisateur Sada Rajiah. Quand sortira-t-il ? Il indique que ce sont les producteurs de <em>Sunshine Pictures Ltd</em>, Raj Callychurn et Avinash Hoolooman, qui décideront de la suite. Le réalisateur affirme que le budget de ce film tourne autour de <em>&laquo;Rs 3,8 millions</em>&raquo;. Réunir des financements pour ce film sur SAJ a-t-il été simple ?<em> &laquo;Il nous manque encore des fonds pour ce projet. Sé pa enn film finansé kouma dimounn dir par parti politik.&raquo;</em> A-t-il bénéficié d&rsquo;un coup de pouce du Sun Trust pour le film sur SAJ ? Sada Rajiah répond : <em>&laquo;Non. Pas un sou. Même pas du Premier ministre. Et nous n&rsquo;avons pas eu une roupie de SAJ.&raquo;</em> Ce qui a coûté le plus dans ce projet, c&rsquo;est la reconstitution du village de Palma, où SAJ a passé ses jeunes années. <em>&laquo;On a fabriqué des maisons sur un terrain à Roches Noires. Ensuite, tous les artistes ayant participé au film ont été payés.&raquo;</em> Pourquoi a-t-il voulu faire un film sur SAJ ? <em>&laquo;Après avoir eu six, sept prix dans des festivals, nous avons voulu faire un film qui montre ce que nous savons faire. Nou dir nou swazir enn dimounn dan Moris pou sa. Comme j&rsquo;ai eu l&rsquo;occasion de rencontrer SAJ, nou dir nou fer film la lor li.&raquo;</em> Le réalisateur ajoute que cette personnalité <em>&laquo;était tout le temps devant nous&raquo;</em>. Le réalisateur avait-il un lien personnel avec SAJ ? Il répond par la négative.</p>