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Vidéos et photos macabres : Pour l’amour des likes

13 février 2022, 16:00

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Facebook X WhatsApp

Vidéos et photos macabres : Pour l’amour des likes

Depuis l’avènement des réseaux sociaux et des smartphones, les mobinautes mauriciens, comme d’autres dans le monde, ont trouvé un nouveau «hobby»: prendre des photos, faires des vidéos, des lives, etc. Tous les faits et gestes sont publiés, sans retenue ou pudeur aucune, parfois. Et pour quelques likes de plus, d’aucuns n’hésitent pas à publier des images de cadavres, de membres sectionnés, d’accidents de la route, de veillées mortuaires. Des contenus privés qui atterrissent sur Facebook et TikTok et qui ne sont pas toujours au goût des proches des victimes.

Dernier exemple en date : un accident de la route, il y a quelques jours, où un motocycliste a eu la jambe sectionnée. Des internautes témoins de la scène ont publié une série de photos choquantes et qui heurtent la sensibilité. La victime était facilement identifiable. Ces photos postées sur Facebook sont devenues virales à tel point que nombreux sont ceux qui recevaient des photos non sollicitées sur WhatsApp. Chose qui en a choqué plus d’un, car sur Facebook, il y a tout de même un filtre protégeant la sensibilité des utilisateurs.

Également à la mode macabre, des photos des scènes de crimes commis en public, les noyades et même les suicides publiés sur les réseaux sociaux, au vu et au su de tout le monde. Qu’on le veuille ou pas, on en prend plein les yeux, qui saignent parfois, tant les images sont perturbantes.«Zot nepli respekté nanyé ! Dimounn so fami inn mor, zot zot pe filmé», s’indignait pas plus tard que la semaine dernière, la tante d’une victime de noyade. Cela n’a pas empêché les vidéos montrant le corps de son neveu décédé d’inonder la Toile.

Autre exemple, les veillées funèbres. Photos et vidéos sont aussi nombreuses que les larmes et la caméra accompagne désormais le défunt jusqu’à sa dernière demeure et au-delà. RIP respect et intimité. Les morts n’ont d’autre choix que de présenter leur meilleur profil, sur leur canapé réfrigéré, dans leur cercueil ou dans leur tombe. Cette pratique a en outre pris de l’ampleur depuis la pandémie où le nombre de personnes est limité lors des funérailles. La plupart du temps, ces photos, vidéos ou vidéos live n’ont pas été autorisées par la famille des défunts.

Des internautes dénoncent ainsi ces pratiques qui les perturbent. Les auteurs de photos et de contenus inappropriés ignorent sans doute que la législation mauricienne peut les sanctionner si une plainte est faite à la police. L’article 206 du code pénal stipule que toute personne qui publie des contenus ou photos inappropriés peut être poursuivie au pénal. La sentence ? Une peine de prison ne dépassant deux ans et/ou une amende ne dépassant pas Rs 100 000.

Les internautes peuvent aussi être visés par une enquête pour les mêmes motifs sur les réseaux sociaux. Ils peuvent aussi être poursuivis sous l’article 46 de l’ICT Act pour causing annoyance, notamment. Sans oublier que n’importe quel internaute peut porter plainte pour les mêmes motifs à la police. Les auteurs s’exposent à une peine de prison de 10 ans et/ou une amende ne dépassant pas Rs 1 million. De quoi enterrer pour de bon les finances.