Publicité

En pleine classe IV, les techniciens du CEB dans le feu de l’action

6 février 2022, 19:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

En pleine classe IV, les techniciens du CEB dans le feu de l’action

Ils ont bravé le vent, la pluie, bref le cyclone Batsirai, même en classe IV, pour rétablir la fourniture d’électricité dans de nombreux foyers à travers le pays. Lumière sur ces techniciens du Central Electricity Board qui étaient au front pendant le mauvais temps...

Encore une fois, les frontliners ont été à pied d’œuvre, pendant et après le passage de Batsirai durant la semaine écoulée. La force policière, les pompiers ainsi que le corps médical n’ont pas chômé durant la période cyclonique, tournant à plein régime. Par exemple, la police et les pompiers ont été appelés à effectuer plusieurs interventions à travers toute l’île, que ce soit pour déblayer la route ou couper les arbres qui constituent des risques pour le public en général. Mais ceux qui ont retenu l’attention, cette fois-ci, ce sont ces hommes, vêtus de leur uniforme bleu, perchés sur des pylônes électriques, à divers endroits. Eux, ce sont les techniciens du Central Electricity Board (CEB).

Leur tâche ? Rétablir la fourniture d’électricité, là où il y a eu une coupure en raison des fils qui se sont cassés ou encore des pylônes tombés des suites du cyclone. «Ce n’est vraiment pas un métier facile mais nous ne pouvons pas nous plaindre. Nous l’avons choisi et eu la formation requise», expliquent ceux que nous avons approchés sur le terrain.

Ces frontliners indiquent, toutefois, que le contexte était difficile pendant la classe IV et même après car le public ne coopérait pas toujours et n’était pas du tout compréhensif pendant et après Batsirai. «Ils n’ont pas d’électricité pendant un, deux voire trois jours et ne voulaient plus rien entendre. Pou zot bizin fer tou pou aranz sa la. Et ne comprennent pas que nous mettons notre propre vie à risque plus d’une fois.»

«Le public ne coopérait pas toujours et n’était pas du tout compréhensif .»

Selon les techniciens du CEB, ils étaient, à vendredi, toujours débordés et inondés d’appels de partout. «Nou pe koumans travay gramatin ziska tanto. Pena ler fini, ek ler manzé mem pa pe gagné telma ena travay !» Pour eux, la priorité était de «redress» partout au plus vite. Quid de leur salaire ? Secret gardé mais ils confient tout de même qu’ils n’ont pas à se plaindre. «On est aussi payé pour nos heures supplémentaires. Donc ça va.»

Les employés du transport

Puis, il y a aussi ces employés du transport public qui doivent assurer le travail, une fois l’alerte cyclonique levée. Tristement, un conducteur, Ramjeet Gosto, 54 ans, employé à la compagnie Triolet Bus Service Ltd, a connu une fin tragique. La victime était à motocyclette et se rendait sur son lieu de travail lorsque son engin a percuté un arbre de filao qui était tombé en travers de la route côtière de Trou-aux-Biches. Il est mort sur le coup, plongeant sa famille ainsi que tous ses collègues dans une tristesse et une révolte.

Alain Kistnen, le secrétaire de l’Union of Bus Industry Workers, en témoigne. «Il faut d’abord savoir que de par les Remuneration Regulations, les employés tels que les conducteurs, receveurs et mécaniciens doivent assurer le service même en classe I et II et ont trois heures pour rentrer chez eux après l’annonce de classe III.» Et dès que les alertes cycloniques sont levées, ils ont deux heures pour regagner leur travail, cela soit par leur propre moyen de transport soit il se peut que leur compagnie mette à leur disposition un workers’ bus.

Après cette tragédie, le syndicaliste demande que le protocole soit revu pour éviter un autre drame humain. «Soit que la météo et les autres autorités concernées émettent des communiqués sur l’état des routes – praticables ou pas – pour qu’ils puissent reprendre le travail. Koumsa kan nou pe pren enn bis osi, nou koné ki la route ki kapav deservi.»

Dans le cas de Ramjeet Gosto, Alain Kistnen demande : «Qui a sa part de responsabilité dans cette mort d’homme ? Je suis révolté.» Il plaide pour plus de communication à l’avenir entre la météo, le National Disaster Risk Reduction and Management Centre et les compagnies d’autobus. «Par exemple, je peux vous dire que dans l’Est, les workers’ buses n’ont pas pu aller chercher les employés car les routes étaient impraticables. Be encor enn foi kisanla so fot sa?» s’interroge-t-il.