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Mauricien sur le Dakar

Julien Hardy: «L’engouement pour la CR6 a pris une autre dimension»

21 janvier 2022, 17:40

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Julien Hardy: «L’engouement pour la CR6 a pris une autre dimension»
Julien Hardy était au four et au moulin durant cette 44e édition. Ses voitures ont impressionné les concurrents.

Le rideau est tombé sur la 44e édition du Dakar, cette fois en Arabie saoudite. Le Mauricien Julien Hardy, acteur privilégié, revient sur cette édition qui a vu son équipe Century Racing prendre une septième place au général et une deuxième place dans la catégorie des deux-roues motrices. Ceci, par l’entremise du pilote français Mathieu Serradori. 

La marque sud-africaine Century commercialise les CR6, une voiture conçue par le Mauricien spécialement pour les rallye-raid. L’édition de cette année a vu la participation de dix bolides, tantôt dans l’équipe de Century Racing, tantôt dans des équipes indépendantes comme Serradori Racing. Au final, huit voitures ont pu terminer le rallye. Ce qui, en soi, est un exploit, connaissant la dureté des parcours. 

«C’est le troisième Dakar consécutif où nos CR6 ont fait voir leur présence. Ce n’était pas du tout ce qu’on avait en tête au niveau performance, c’est sûr qu’il n’y avait pas de parité avec les nouvelles motorisations turbo et électriques mais nous sommes fiers du combat que nous avons livré», fait ressortir d’emblée l’ingénieur mauricien. 

Le Français Mathieu Serradori à grappillé des places, de la 30e à la 7e et cette performances à été applaudie par ses pairs.

En fait, le début du rallye a été catastrophique pour les CR6, mais aussi pour les autres marques et équipages qui ont eu un problème de navigation lors de l’étape 1B. Même Mr Dakar, Stephane Peterhansel, a connu le même sort et avait dû s’avouer vaincu dès ce premier jour de course. 

«Après la déception du premier jour de course où toutes nos voitures ont perdu plus de 1h40min au général suite à un problème de roadbook, ça a été très dur de se convaincre qu’on pouvait encore faire un résultat. Heureusement que le moral des troupes est resté au top et qu’on a décidé d’essayer de gagner des étapes pour se faire voir. La remontée de nos voitures au classement, spécialement Brian et Mathieu, a été vraiment réconfortante. Pour beaucoup, Mathieu a été le ‘Man of the Match’ de ce Dakar», raconte-t-il. 

Quelques équipages qui ont roulé en CR6 cette année et on retrouve des Sud-Africains, Espagnols, Hollandais, Brésiliens et Belges.

Mathieu Serradori se trouvait effectivement en… 30e position à la suite de cette fameuse étape. Au final, à la suite de la 12e et ultime étape, il est remonté à la 7e place. «La première fois qu’il est descendu de la voiture en spéciale était sur la dernière étape pour une crevaison ! Nous lui avions promis avec la course de régler tous les problèmes de fiabilité de l’année précédente, et c’est mission accomplie à ce niveau. C’est quelque chose dont nous sommes très fiers. Avec BRX, nous avons été les plus fiables du rallye.» 

Brian Baragwanath, pilote sud-africain de Century Racing, s’était, lui, retrouvé à la 45e place au général au terme de cette fameuse étape 1B. A force de courage et d’abnégation, de nuits blanches des mécanos et surtout, une 4e place et une troisième place au général, il a pu finir à la quatorzième place. Mince consolation mais l’essentiel était ailleurs. 

Les voitures de Century ont impressionné leurs concurrents mieux lotis financièrement. Tant au niveau de la fiabilité que de la vitesse. «L’engouement pour la CR6 a pris une autre dimension une fois de plus, et je pense qu’on va vendre autant de voitures cette année-ci. Ce n’est pas fou de penser qu’on aura 16 voire 20 voitures sur la grille de départ à l’édition 2023. Le temps nous le dira», pense Julien Hardy. 

Le pilote sud-africain de Century Racing, Brian Baragwanath a pu mener la CR6 à une 3e place au scratch lors d’une spéciale.

Certes, les Century étaient bridés par la FIA (Federation internationale d’automobile) mais cela ne les a pas empêché de faire jeu égal en plusieurs occasions avec leurs concurrents. «En ce qui concerne notre manque de puissance, le combat a commencé pour que les organisateurs nous remettent à parité avec les grosses équipes. Nous avons quelques options sous la main à ce sujet mais il est encore trop tôt pour se décider. Nous avons fait d’énormes progrès au niveau du châssis et des suspensions cette année, et nous sommes probablement la référence dans le terrain technique et cassant aujourd’hui, probablement notre plus grande fierté !», soutient fièrement Julien Hardy. 

Et quid du prochain Dakar 2023 ? Century Racing se penche déjà sur le projet. «Bien sûr nous avons commencé à réfléchir au prochain Dakar et comment nous allons nous mettre en position pour gagner notre deuxième spéciale (NdlR : Mathieu Serradori avait déjà remporté une étape lors de l’edition 2021) et pourquoi pas avoir un podium comme objectif ?», conclut le porteur du quadricolore.

Article paru dans Lékip du 21 janvier 2022.