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Trois morts aux Emirats dans une attaque imputée aux rebelles du Yémen

17 janvier 2022, 22:24

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Trois morts aux Emirats dans une attaque imputée aux rebelles du Yémen

 

Trois personnes ont péri lundi dans une explosion à Abou Dhabi, la première attaque meurtrière attribuée aux rebelles yéménites sur le sol des Emirats arabes unis et à laquelle les autorités ont menacé de riposter.

Les Emirats sont membres d'une coalition militaire sous commandement saoudien qui intervient depuis 2015 au Yémen pour soutenir les forces gouvernementales en guerre contre les rebelles Houthis soutenus par l'Iran.

L'attaque n'a pas été revendiquée mais les Houthis ont indiqué qu'ils allaient faire une "annonce importante" au sujet d'une «opération militaire d'envergure aux Emirats», selon un tweet de leur porte-parole militaire Yahya Saree.

Dans la journée, trois camions-citernes ont explosé «près des réservoirs de stockage d'ADNOC», la compagnie pétrolière d'Abou Dhabi, entraînant la mort d'un Pakistanais et de deux Indiens, a indiqué l'agence officielle émiratie WAM, en faisant état de "six blessés".

En outre, un "incendie mineur" s'est produit dans «la nouvelle zone de construction de l'aéroport international d'Abou Dhabi», a ajouté l'agence sans faire état de victime.

L'explosion et l'incendie ont "probablement" été causés par des "drones", des "objets volants" étant "tombés" sur les deux lieux touchés, a précisé WAM en citant la police d'Abou Dhabi qui a lancé une enquête.

Cette attaque imputée aux rebelles Houthis est la première à faire des morts sur le territoire émirati. Les Houthis ont menacé par le passé de frapper et revendiqué des attaques qui n'ont jamais été confirmées par les autorités de cette monarchie pétrolière du Golfe.

«Droit de riposte»

Cité par WAM, le ministère des Affaires étrangères, a condamné cette attaque contre des «installations civiles sur le territoire émirati» et averti qu'elle "ne restera pas impunie".

«Les Emirats se réservent le droit de riposter à ces attaques terroristes et à cette sinistre escalade criminelle», a-t-il dit.

«Cette étourderie et absurdité irresponsable sont vouées à l'anéantissement», a prévenu sur Twitter Anwar Gargash, le conseiller diplomatique du président des Emirats, cheikh Khalifa ben Zayed.

Alliés des Emirats, l'Arabie saoudite et Bahreïn ont eux aussi pointé du doigt les rebelles yéménites en dénonçant un acte "terroriste".

L'Irak a aussi condamné l'attaque, de même que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Alors que l'attaque n'a pas été revendiquée par les chefs militaires Houthis, un responsable rebelle a affirmé que les insurgés voulaient cibler des  «lieux qui n'ont pas une grande importance stratégique» pour envoyer un "avertissement clair".

«Si les Emirats continuent d'agresser le Yémen, ils ne seront pas en mesure à l'avenir de supporter des frappes douloureuses», a déclaré à l'AFP Abdellilah Hajar à Sanaa, la capitale du Yémen aux mains des Houthis.

«Drones lancés de Sanaa»

Après avoir pris un temps leurs distances, les Emirats ont relancé leur soutien militaire sur le terrain aux forces progouvernementales au Yémen en appuyant la brigade des "Géants" qui a repris des territoires aux rebelles.

Le conflit au Yémen qui a tué 377 000 personnes, s'est intensifié ces dernières semaines avec une augmentation des raids de la coalition militaire et des offensives au sol des forces gouvernementales. 

De leur côté, les rebelles ont multiplié les attaques de missiles et de drones contre l'Arabie saoudite, pays voisin du Yémen.

La coalition dirigée par Ryad a fait état lundi d'une augmentation du nombre de «drones piégés lancés par les Houthis depuis l'aéroport international de Sanaa».

Elle a également affirmé avoir «intercepté et détruit huit drones lancé en direction du royaume» saoudien.

Depuis qu'ils ont pris la capitale Sanaa en 2014, les rebelles ont réussi à s'emparer de vastes pans du territoire yéménite, en particulier dans le Nord.

Le 3 janvier, les Houthis ont saisi le bateau "Rwabee" battant pavillon des Emirats, au large du port yéménite de Hodeida (ouest), affirmant qu'il transportait du matériel militaire. La coalition a assuré que le bateau transportait du matériel pour un hôpital yéménite et dénoncé un acte de "piraterie".

L'Iran, qui entretient des relations difficiles avec les Emirats, soutient ouvertement les rebelles tout en niant leur fournir des armes, ce dont l'accusent ses adversaires politiques, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis.