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La semaine décryptée

16 janvier 2022, 15:00

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La semaine décryptée

Lundi 10 janvier - École, non ; centre commercial, oui

Excellent dossier dans l’express du lundi 10 janvier sur la fermeture des écoles. Des spécialistes exposent leur point de vue mais le consensus dégagé, c’est qu’il faudrait redonner l’occasion aux enfants de retrouver leurs enseignants et leurs camarades de classe.

La politique du gouvernement par rapport à la fermeture des écoles serait vraiment paradoxale. En effet, il n’est nullement interdit aux enfants d’accompagner leurs parents dans les centres commerciaux. Des adolescents continuent de se rencontrer hors de l’école. On a même rapporté des cas où des discothèques privées organisent des fêtes.

En fait, au sommet même du pouvoir, c’est l’incohérence totale dans la prise des décisions. On insiste sur le port du masque et le respect de la distanciation physique mais voilà le ministre de la Santé lui-même qui viole ses propres règlements. Attendons voir quel sort attend le Premier ministre britannique Boris Johnson pour avoir commis la même faute que notre ministre. Mais il n’y a évidemment pas de comparaison au niveau de la chevelure.

Mardi 11 janvier - «Dan maler osi ena kas»

Le concept de la démocratisation de l’économie et de l’empowerment des classes défavorisées avait poussé le gouvernement Ramgoolam à créer l’Empowerment Foundation pour la confier au départ à Jean Claude de l’Estrac et Amédée Darga.

Sous le gouvernement Jugnauth, l’institution chargée de venir en aide aux défavorisés a pris une autre vocation. Ainsi, si le transfuge Raffick Soreefan s’est vu confier la présidence de la National Empowerment Foundation (NEF), sa gestion était jusqu’au début de janvier, assurée par un autre transfuge en la personne de Jean-François Chaumière. Si on croit que la gourmandise autour des fonds publics se manifeste seule- ment au niveau des grosses compagnies d’État et des institutions publiques disposant d’énormes budgets à coups de milliards, cela ne devrait pas surprendre les Mauriciens que même au niveau de la NEF, il y a eu maldonne dans l’allocation de contrats.

Ainsi, dans le tout petit business de fourniture de cartables et de chaussures aux enfants des pauvres, on aurait trouvé des moyens de jouer avec les contrats. Une compagnie a été particulièrement favorisée. Et comme dans le cas des respirateurs de Pack & Blister, la qualité et la fiabilité du produit n’ont pas été jugées importantes car c’est la ‘graisse’ qui compte réellement.

Mercredi 12 janvier - Hausse des prix de la construction

La roupie ayant perdu 7,8 % de sa valeur face au dollar en une année, on assiste à une flambée des prix dans tous les secteurs. La construction est particulièrement frappée par l’augmentation du prix du ciment.

L’express du mercredi 12 janvier publie un dossier sur l’industrie du bâtiment où il est question d’une situation devenue ‘intenable pour tous les protagonistes’. La dépréciation de la roupie frappe durement les consommateurs car à l’exception des légumes, tous les gros items de consommation sont importés de l’étranger.

En revanche, la chute de la roupie est bénéfique au gouvernement car il perçoit davantage au niveau de la TVA sur chaque facture. L’industrie hôtelière aussi encaisse davantage de revenus car ses recettes sont en devises étrangères et leur conversion en roupies rapporte plus à la caisse.

Les exportateurs aussi récoltent des bénéfices accrus car les paiements en devises étrangères valent davantage en roupies. Si certains récipiendaires de recettes en devises fortes s’arrangent pour placer une partie de leurs gains à l’étranger et n’en font venir qu’une seule partie à Maurice, c’est une aubaine win-win pour eux.

Jeudi 13 janvier - Le no 19 en vedette

Suivant le développement spectaculaire en Cour suprême la veille quand l’avocat Gavin Glover a prouvé qu’il y a eu des irrégularités dans le no 19 aux élections générales de 2019, les médias consacrent de larges reportages à l’événement.

Du coup, la crédibilité personnelle du commissaire électoral, Irfan Rahman, est considérablement endommagée par cette bavure mise au jour. Mais aussi celle du gouvernement mauricien. En effet, puisqu’on vit à l’ère du village global, les étrangers ne vont pas tarder à apprendre que le système électoral mauricien est vulnérable à la fraude. Ce qui va encore porter préjudice à l’image du pays.

On est à peine sorti de la liste noire de l’Union européenne en matière de gestion financière que le pays s’apprête maintenant à porter le chapeau de fraudeur électoral à la manière des républiques bananières. Oui, des élections se tenaient au Zimbabwe avec des résultats connus d’avance.

Vendredi 14 janvier - Les super-protégés

L’express du vendredi 14 rapporte une déclaration d’Arvin Boolell qui s’interroge sur le fait que l’ICAC n’ait pas jusqu’ici convoqué le Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé, et le Dr Bhushan Ori, directeur général des services de santé.

Le nom de ce dernier a été mentionné par le Registrar du service pharmaceutique, Brijendrasingh Naeck, dans l’enquête de l’ICAC sur l’affaire Molnupiravir. Le Dr Ori serait le mari de l’avouée attitrée de la famille Jugnauth. Son épouse est la cousine de la femme d’une très haute personnalité.

Ivan Collendavelloo a perdu son poste de vice-Premier ministre en raison d’une affaire de corruption au CEB. Or dans le cas du gros scandale médical, le gouvernement semble protéger certains tout en s’acharnant sur des fonctionnaires comme le pharmacien Naeck.