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Face aux effets de la pandémie, un changement de paradigme s’impose

12 janvier 2022, 21:00

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Face aux effets de la pandémie, un changement de paradigme s’impose

En plus des conséquences visibles du changement climatique, depuis deux ans, toute la planète évolue dans un contexte où les effets de la pandémie de Covid-19 sont quasi permanents. Une des principales caractéristiques de l’après-Covid 19 fait que rien, absolument rien, ne sera plus comme avant. Des changements jamais envisagés jusqu’ici se manifestent au grand jour. La situation la plus parlante est la place que la santé de l’homme va désormais occuper dans la gestion des entreprises, voire dans les affaires du monde. Fini le temps où l’économie et la santé étaient des composants séparés dans la gestion des affaires de l’entreprise ou de l’économie d’une nation.

Si aujourd’hui, l’émergence d’un virus a démontré combien tout peut basculer, l’importance que prendra la gestion de la santé humaine en général devrait susciter l’émergence de nouvelles zones d’activités portant sur la recherche médicale approfondie avec la différence par rapport au système actuel que cette nouvelle filière sera au cœur d’un nouveau marché, celui des produits pharmaceutiques de manière à les rendre plus aptes à intervenir là où les risques à la santé publique sont plus susceptibles de provoquer des bouleversements immenses, sur le plan économique s’entend.

Une des illustrations les plus notables des conséquences de la pandémie de Covid-19, qui ont touché une des économies les plus puissantes au monde, celle des États-Unis, est la vague de démissions enregistrées dans les entreprises. L’employé, qui aurait été amené à demeurer dans une entreprise jusqu’à la retraite, revoit sa priorité. Il est de plus en plus tenté de délaisser le white-collar job pour s’investir dans une occupation qui va lui permettre d’être plus proche de sa famille. La pandémie est venue imposer à l’homme la possibilité de revoir sa vision de la vie au même titre que le changement climatique a contraint des États, des grandes sociétés et de nombreuses entreprises à revoir leur copie.

«La situation la plus parlante est la place que la santé de l’homme va désormais occuper dans la gestion des entreprises.»

À l’aube de 2022, la bonne et mauvaise nouvelle est que les conséquences de la pandémie sont là pour durer et la meilleure façon de les gérer consiste à comprendre qu’il n’y a pas d’autre option que la cohabitation. La permanence des effets de cette pandémie force tout un chacun à faire montre d’innovation à tous les niveaux. Après plus d’un an de cohabitation avec les éléments propres au virus, certaines entités, à l’instar du groupe Alteo, ont déjà mis au point leur stratégie de cohabitation. Le risque susceptible de paralyser toute entreprise est la contamination du site où travaillent de nombreux employés. «Le risque économique et stratégique est le même pour toutes les entreprises», soutient Fabien de Marassé Enouf, pour qui 2022 coïncide avec son entrée en scène en tant que nouveau Chief Executive Officer (CEO) d’Alteo, «c’est celui de devoir stopper les opérations sur un site en cas de contamination des employés.»

La stratégie adoptée par Alteo pour minimiser ce risque repose sur plusieurs éléments, dont la sensibilisation des employés au respect des mesures sanitaires, la réorganisation des shifts pour minimiser les contacts entre les équipes, initiative qui a pour résultat que seule l’équipe où un cas a été détecté est concernée, sans incidence pour les autres shifts, ou encore l’élaboration de programmes pour assurer en toutes circonstances la continuité des activités et la possibilité de fournir un service minimum dans quasiment tous les cas de figure.

Avec les mesures mises en place, le groupe n’a pas eu trop à se plaindre des effets de la pandémie sur ses opérations. «Au niveau de l’impact économique, explique le nouveau CEO d’Alteo, nous avons été chanceux puisque la pandémie n’a eu que peu d’incidence sur deux de nos trois secteurs d’activité, le secteur cannier et celui de l’énergie ayant fonctionné quasi normalement ces deux dernières années, malgré un contexte sanitaire difficile. En revanche, notre hôtel et notre golf ont subi de plein fouet l’impact de la fermeture des frontières et ont nécessité l’aide du gouvernement, à travers le Wage Assistance Scheme, et l’apport de nos actionnaires pour préserver les emplois et maintenir l’entreprise à flot. Aujourd’hui, ces opérations reprennent un peu de couleur, mais nous avons revu notre stratégie pour réduire au maximum nos coûts et nous prévoyons de subir les contrecoups de cette pandémie à court et moyen termes.»

«La culture du travail, telle qu’elle existe aujourd’hui à maurice, doit être repensée et réadaptée.»

Pour Dhiruj Ramluggun, Head of Social Capital à Business Mauritius, le changement est indispensable. «En vue de favoriser l’avènement d’un meilleur environnement professionnel pour tous, il est nécessaire d’enclencher un changement de paradigme drastique. La culture de travail, telle qu’elle existe aujourd’hui à Maurice, doit être repensée et réadaptée. Cette tâche sera longue et ardue, mais nécessaire si l’on souhaite poser les premières pierres du travail de demain.» Il explique que les trois thèmes sur lesquels Business Mauritius invite les entreprises à se pencher sont : la flexibilité, le travail et la vie familiale, et le bien-être des employés. «Le monde du travail est en pleine mutation, argue-t-il, et il devient de plus en plus difficile de ne pas le constater. À Maurice, la crise du Covid-19 aura fait réaliser à de nombreux chefs d’entreprise que le travail à la maison, loin d’être un frein à la productivité, en est au contraire un formidable vecteur. Il aura cependant fallu qu’ils soient forcés d’avoir recours à ce modèle de travail pour en découvrir les bienfaits, à la fois pour l’employé et l’entreprise. Des horaires carrés, une routine déclinée presque à la minute, l’idée bien ancrée que, hors de la vue de son employeur, l’employé perd sa productivité et/ou fait preuve de paresse, le besoin (ou l’impression) de contrôle, la pression pour la performance, la réticence à engager des femmes jeunes, par peur d’une éventuelle indisponibilité par rapport à leur vie familiale. Autant de clichés qui font qu’aujourd’hui encore, il existe des barrières culturelles difficiles à surmonter dans le monde du travail.»