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Construction: épais mystère autour d’une hausse éventuelle de 10 % du prix du ciment

6 janvier 2022, 21:00

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Construction: épais mystère autour d’une hausse éventuelle de 10 % du prix du ciment

Les foyers qui lorgnent la construction d’une nouvelle maison de même que des sociétés engagées dans la réalisation de projets immobiliers où l’utilisation du ciment est inévitable risquent de faire face à une hausse du prix de vente de la pochette de ciment. N’étant pas un produit dont la commercialisation est assurée par la State Trading Corporation, le timing de toute hausse dans ce secteur relève des prérogatives des fournisseurs que sont Lafarge Holcim et Kolos Mauritius.

Jamais l’expression «dans l’air», signifiant l’imminence du dévoilement d’un fait ou en passe de se manifester, n’a été si appropriée dans le cas du prix du ciment. Depuis quelques jours, la possibilité que le prix de la pochette de ciment accuse une hausse entre Rs 14 et Rs 16 était évoquée avec insistance. Mais mardi, un pas décisif a été franchi par rapport à la forte probabilité que cette augmentation soit bien réelle. Il ressort que les principaux fournisseurs de ce précieux produit, sans lequel le secteur de la construction est menacé de paralysie, auraient donné des instructions à un de leurs plus proches collaborateurs de la chaîne de distribution, à savoir les quincailleries, de mettre en application le nouveau tarif aujourd’hui.

Pourquoi autant de mystère autour de l’imminence d’une telle hausse d’autant plus qu’en septembre 2021, les fournisseurs avaient voulu introduire une hausse mais ont été invités par le gouvernement à ne pas aller de l’avant avec l’application de celle-ci. La raison est que les fournisseurs de ciment n’ont aucune obligation de consulter le gouvernement ou de demander son avis dans l’éventualité d’une hausse du prix de ce produit. En effet, le prix du ciment n’est pas contrôlé et le ciment lui-même n’est pas sur la liste des produits de haute consommation comme le riz, le carburant, le gaz, la farine et qui sont importés par la State Trading Corporation (STC), l’arme commerciale du gouvernement. Son intervention sur le marché de ces produits de base permet, dans une large mesure, de protéger le consommateur contre le risque de volatilité des hausses et permet ainsi d’assurer une forme de stabilisation des prix de ces denrées. Mais tel n’est pas le cas pour le ciment.

En novembre 2021, le gouvernement malgache a été confronté à l’impact sur les consommateurs d’une hausse imminente et inévitable du prix de vente du ciment. La solution du gouvernement a été d’intervenir directement sur le marché en procédant à une importation du ciment. Celle-ci a contré directement les risques d’une hausse occasionnée par une forte demande face à la difficulté des fournisseurs à la satisfaire.

«Agir sur le marché pour réduire le prix. Face à la hausse continue du prix du ciment, l’État à travers le ministère de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation et la société State Procurement of Madagascar a importé une cargaison de 35 000 tonnes de ciment. Cette marchandise a été réceptionnée hier au port de Toamasina par le ministre de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation, Edgard Razafindravahy et le Dg de SPM, Solo Andriamanampisoa.» C’est ce qui ressort d’un article de l’express Madagascar intitulé «Lutte contre la hausse des prix : le ciment à prix réduit débarque».

Selon toute probabilité, ce n’est donc que ce matin que les acheteurs de ciment vont se rendre compte de la nature spécifique de cette hausse. Cependant, les informations qui circulent permettent de situer dans quelle fourchette cette hausse pour- rait potentiellement se situer. Deux possibilités de hausse sont évoquées: l’une dans la fourchette de Rs 12 à Rs 15 et l’autre hausse oscille entre Rs 14 et Rs 16, soit une augmentation de 10 %.