Publicité

Mauritius Academy of Sport: des athlètes transformés physiquement et plus matures après un trimestre de dur labeur

26 décembre 2021, 19:08

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mauritius Academy of Sport: des athlètes transformés physiquement et plus matures après un trimestre de dur labeur

Tels des pros, vingt-cinq jeunes athlètes de la section d’excellence sportive du Lycée des Mascareignes ont eu une dernière préparation physique au RM Club, Grand Baie, le 17 décembre. Et, ce avant de partir en vacances. Pour ne pas perdre leurs acquis, ils suivront sérieusement un programme d’entraînement chez eux. Car après les trois derniers mois d’activités sportives très intenses à la «Mauritius Academy of Sport», ils sont conscients de qu’on attend d’eux.

Ils ont majoritairement 15 ans et sont en classe de seconde, au Lycée des Mascareignes, dans la section d’excellence sportive. Vingt-cinq d’entre eux – onze rugbymen, dix footballeurs, deux nageurs, un triathlète et un cavalier - ont eu à suivre un ‘circuit’ au gymnase du RM Club (exercices physiques avec haltères, abdos etc). «Vu qu’on a plusieurs catégories de sport à la Mauritius Academy of Sport, on adapte les entraînements par rapport à la filière sportive choisie par les élèves. Aujourd’hui, au RM Club, c’était plus un circuit, qui est bon pour tout le monde» déclare Fabrice Casquette, l’un des trois préparateurs physiques de la "Mauritius Academy of Sport".

Vingt-cinq élèves du Mauritius Academy of Sport, au RM Club, Grand Baie,
écoutant attentivement les responsables du projet.

A voir le sérieux avec lequel s’entraînent – au RM Club - le triathlète Adrien Toulet, la nageuse Tayana Appanah, le cavalier Noah Hugnin, le footballeur Anthony Clarenc ainsi que tous leurs autres camarades, on ne peut que constater qu’ils ont acquis une certaine maturité après un trimestre de dur labeur. Et cela concerne autant leur progression sur le plan sportif que celle sur le plan académique.

Vincent Maday (debout), coordonateur du projet,
auprès de deux athlètes faisant des abdominaux.

Car ne l’oublions pas, le projet vise non seulement à permettre aux élèves d’accéder au très haut niveau (à moyen ou long terme) mais aussi à les encadrer parallèlement sur le plan scolaire.  «Les premiers conseils de classe - si on peut parler du plan scolaire - sont très satisfaisants et les deux classes (sport et études) ont été difficiles à gérer en début d’année par les équipes pédagogiques ; et ce, parce que les élèves étaient très immatures, certains débordant d’énergie. Mais ils ont compris les attentes des équipes pédagogiques et finalement les résultats du premier trimestre sont très bons. Sur le plan sportif on constate que l’évolution physique et phycologique de nos athlètes est très encourageante. On a les premières transformations physiques et on voit  surtout des modifications profondes de l’engagement des athlètes dans l’effort» soutient Philippe Dariel, chef du projet et proviseur du Lycée des Mascareignes.

Entraînements au sol.

Mais aussi simple que cela puisse paraître, le travail qu’effectue le personnel encadrant est long et difficile, comme nous l’explique Vincent Maday, coordonateur du projet. « Le projet est sorti de terre au mois de septembre et c’est vrai qu’on est en train de le ficeler jour après jour. On l’adapte, il évolue et il va évoluer sur 3-4 ans. Mon travail c’est de faire le lien entre tout le monde, entre le monde scolaire et le monde sportif. On est arrivé avec un cadre très fort, beaucoup de choses, qui impactent même les familles. Quand on demande aux élèves de manger différemment, on impacte les familles, notamment les parents qui leur font à manger. C’est quelque chose qui prend du temps. On ne peut pas en un claquement faire cela. Mais les élèves commencent à se transformer physiquement. Leurs muscles se dessinent, les records tombent. Trois mois de travail dur, ça y est, les choses évoluent » déclare Vincent Maday. Comme quoi, le projet marche.

Vincent Maday (2e à g.) entouré de quelques athlètes de la ‘Mauritius Academy of Sport’.

 

Témoignage de quelques athlètes de la «Mauritius Academy of Sport»

 

Adrien Toulet, 15 ans, triathlète 

 

«On s’entraîne ici 5 fois (à RM Club)  par semaine. Mais moi, je m’entraîne seulement 3 fois par semaine. Car je dois continuer à courir faire du vélo avec mon père ou Julie Staub (Triathlète Elite). Les entraînements de la Mauritius Academy m’aident à me renforcer musculairement. Depuis que je fais de la muscu, je ne me blesse plus. J’ai beaucoup plus de force en natation. Prakash Ramgoolam, Head Coach de Big Splash, qui m’entraîne en natation, adapte son programme à celui de l’Académie. Il est au courant de leur programme à eux. Quand Tayana Appanah  et moi sommes fatigués, il ralentit la cadence de nos entraînements».

Anthony Clarenc,  15 ans, footballeur 

 

«Nous sommes 21 joueurs de foot à l’académie. Nous avons des entraînements spécifiques. A l’académie de foot, on a mis en place une salle d’études qui nous permet d’étudier ou de faire nos devoirs avant nos entraînements. Je n’ai eu aucune difficulté à m’adapter depuis septembre à la Mauritius Academy of Sport. Avec l’Académie Football Nord et Joe Tshupula comme entraîneur, j’espère pouvoir gagner la ligue de foot l’an prochain».

Tayana Appanah, 15 ans, nageuse

 

«Au Lycée des Mascareignes des professeurs se sont portés volontaires pour nous comprendre et nous aider dans le cursus scolaire. A l’issue de ces 3 années, j’aimerais être sélectionnée pour les JIOI et pourquoi pas aux JO. J’excelle en crawl, notamment sur les longues distances, le 400 m nage libre, le 800 m nage libre ou le 1500 m nage libre».

Noah Hugnin,  15 ans, cavalier 

 

«Grâce à nos coachs, nous faisons des exercices différents et spécifiques par rapport à notre sport. En ce qui me concerne, je travaille beaucoup le dos et les jambes ainsi que les bras. Ce sont essentiellement des exercices de renforcement musculaire. On a un coach monteur à l’école ainsi qu’une nutritionniste. Je m’entraîne quotidiennement, chaque après-midi (sauf le dimanche) au saut d’obstacles après mes cours en ligne. Grâce à la section d’excellence sportive, j’ai un emploi du temps aménagé. On finit plus tôt et on a plus de temps pour s’entraîner pour le sport individuel».

Gabriel Araujo Benedito, 16 ans, footballeur

 

«J’ai commencé le foot quand j’avais 10 ans, ce qui est tardif pour un footballeur. J’ai débuté au Lycée International Français à Porto au Portugal. Je suis de nationalité portugaise. J’apprenais le français au Portugal et en faisant du sport j’ai fait du foot. Du coup je me suis inscrit à l’école de foot au lycée de Porto. Mais cela fait maintenant 7 ans que j’habite à Maurice. Les entraînements sont intensifs au Mauritius Academy of Sport. Mais je m’en vais au Portugal le 18 décembre. On a pris contact avec le Centre du Sporting de Lisbonne qui a ouvert une école à Montréal. Il y aura une période d’évaluation pendant les 3 semaines à venir. Si tout se passe bien je continuerai les entraînements là-bas».

Baptiste Capitte, 15 ans, nageur

 

«Je prends des muscles. Je sens dans l’eau que ça fonctionne. Avec le soutien de Vincent Maday qui fait la liaison entre les clubs et l’académie, il y a une entente entre mon club et elle pour mes entraînements. Mon objectif est de me qualifier pour les JIOI 2023. En 2022, j’aimerais améliorer mes performances».

Absence de compétitions : Ce que la "Mauritius Sport Academy" compte faire

Le manque de compétitions sur le territoire semble porter un frein au Mauritius Academy of Sport bien qu’intéressant et innovant ; car sans elles, les efforts fournis par les athlètes pourraient être perçus comme inutiles. Jean-Baptiste Gobelet, responsable du projet, a déjà songé à la manière d’aborder ce problème. « La compétitivité est un enjeu majeur. On va augmenter la compétitivité des jeunes avec les sports collectifs ou autres, grâce à des échanges scolaires avec des pays étrangers à travers l’Afrique et les Emirats Arabes Unis, par exemple. Il faut mettre en place des passerelles diplomatiques. De cette façon, on espère amener plus de compétitions et élever le standard à chaque fois » dit le responsable de la Mauritius Academy of Sport.

Coopération bilatérale franco-mauricienne

Phiippe Dariel remercie l’Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) pour son soutien ainsi que Florence Caussé-Tissier, ambassadrice de France. «Elle soutient personnellement le projet. Je dois aussi dire que le service culturel, en la personne de la conseillère culturelle de l’attaché de coopération, et du chargé de mission sports pour l’ambassade, sont quotidiennement à nos côtés pour nous soutenir, nous ouvrir des portes, apporter aussi une contribution financière pour la promotion sociale de certains athlètes et des bourses pour eux.On a une équipe France et une équipe Maurice derrière ce projet» dit le proviseur du Lycée des Mascareignes. Celui ajoute que grâce à l’agilité du Lycée et la bienveillance du Ministère des Sports mauricien, la Mauritius Academy of Sport a pu mettre en place un protocole permettant aux jeunes de s’entraîner en présentiel. « Même quand l’école était fermée, même quand les élèves suivaient des cours à la maison, on a pu utiliser, grâce à la législation, grâce à la vaccination, des centres privés qui nous ont ouvert leurs portes. Comme RM Club pour les jeunes qui viennent du nord ; ou Synergie, Helvétia, pour ceux qui habitent dans la région du centre à Moka, ou Riverland pour ceux qui habitent la partie ouest ou sud-ouest de l’île».