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Cordonnier, Louis fait des pieds et des mains pour s’en sortir

26 décembre 2021, 20:45

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Cordonnier, Louis fait des pieds et des mains pour s’en sortir

La chance ne sourit pas à tout le monde. Certains doivent persévérer, voire faire des sacrifices, pour gagner leur vie. Louis Dovic Davisen, 29 ans, ne dira pas le contraire. Ce père célibataire d’une fille de neuf ans a connu plusieurs échecs avant de mettre le pied à l’étrier. Rencontre avec ce cordonnier qui opère à Rose-Hill.

Au départ, rien n’obligeait Louis Dovic à devenir cordonnier. À 11 ans, il a commencé à réparer les chaussures des autres, après avoir quitté l’école, réalisant qu’il faut vite trouver un emploi pour gagner sa vie. «Issu d’une famille pauvre, j’ai commencé à chercher un travail avant de tomber sur Dastazeer, un cordonnier dans la capitale. Ce dernier m’a proposé de travailler avec lui. D’ailleurs, j’ai beaucoup appris de lui. Il y a cinq ans, je me suis mis à mon propre compte.»

Le jeune cordonnier confie que cela n’a pas été toujours facile au début. Il s’est trouvé un endroit à la gare de Rose-Hill en face de Galaxy. Impossible de le rater. «Soley, lapli mo travay mwa», nous dira-t-il. Cependant, au début Louis Dovic rentrait à la maison avec seulement Rs 50 dans la poche. À l’époque, il ne s’était pas encore fait un nom. Les passants étaient plus méfiants de cet inconnu qui s’était installé confortablement sous un arbre. Petit à petit, sa clientèle a augmenté. Aujourd’hui, il gagne bien sa journée. Des personnes lui laissent des sacs et des chaussures à réparer.

Son travail consiste à leur donner une plus grande longévité. «Je suis parfois consterné en voyant la mauvaise qualité de certaines chaussures. Mes clients ne veulent plus acheter des chaussures neuves. Ils préfèrent les faire réparer.»

Louis Dovic regrette que les jeunes ne veulent pas se lancer dans ce métier. Qui va prendre la relève ? Il maintient qu’être cordonnier est un travail noble. Les gens sont soulagés de récupérer des chaussures qui jadis leur ont coûté une fortune. Louis Dovic travaille d’arrache-pied afin d’offrir un meilleur avenir à sa fille. Hier, il a célébré Noël, selon ses moyens. La vie ne lui a pas fait de cadeau. Il tire des leçons des hauts et des bas. Il commence à travailler vers 11 heures et termine sa journée vers 17 heures du lundi au samedi. Pendant son temps libre, il joue à la playstation ou regarde les matches de Manchester United. Il a trouvé son bonheur dans les pieds.