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Nooresh Juglall, un champion parti trop tôt

22 décembre 2021, 20:11

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Nooresh Juglall, un champion parti trop tôt

La première journée des courses, le samedi 15 mai, restera dans les annales sous la rubrique «tragédie». Ce qui devait être un grand jour pour le coup d’envoi de la saison au Champ-de-Mars s’est transformé en cauchemar avec la chute mortelle de Nooresh Juglall, un jockey qui a fait flotter haut le quadricolore en Afrique du Sud et à Singapour. Ce 21 décembre 2021 a marqué son premier titre de champion à Maurice.

La mort du jockey Nooresh Juglall en course lors de la journée inaugurale en mars de cette année, alors qu’il pilotait Rule The Night, est un drame qui a secoué bien au-delà des frontières des courses. Toute l’île Maurice entière a été anéantie à l’annonce de son décès en début de soirée du samedi 15 mai. Le pays perdait en lui un de ses «role models».

Le jockey Nooresh Juglall a, du reste, eu droit à des funérailles dignes des plus grands ambassadeurs du pays le lendemain. En ce 21 décembre 2021, date qui marque son premier titre de champion à Maurice alors qu’il évoluait sous les couleurs de l’écurie Rousset, la rédaction a jugé juste et méritant de rendre un petit hommage à ce jeune homme travailleur, jovial et surtout très respectueux. L’auteur de ces lignes, pour l’avoir côtoyé professionnellement durant sa carrière, peut en témoigner.

«Clean record»

Du haut de ses 29 ans, Nooresh Juglall a eu le mérite d’avoir fait la fierté de Maurice non seulement au Champ-de-Mars mais aussi en Afrique du Sud et à Singapour. Si au niveau des statistiques, il n’a rien à envier aux meilleures cravaches un peu partout où il a monté, il faut dire qu’il n’a également jamais été sanctionné sous des règlements sévères des codes de courses. Issu d’une famille modeste de Sainte-Croix, Nooresh Juglall a connu une véritable success story. Homme de piste, en compagnie de son père et de ses oncles, procédant à l’arrosage du gazon et au lavage de la zone des bookmakers à l’âge de 15 ans, il avait excellé dès ses premiers pas à la SAJA (South African Jockeys Academy). Il y a remporté coup sur coup deux titres d’apprenti champion en 2011-2012 et 2012-2013 toutes provinces confondues et ce, au nez et à la barbe des apprentis sud-africains.

«Un champion ne meurt jamais.» Émouvant hommage de Tejash Jugjall à l’excellent jockey qu’était son frère Nooresh.

Nooresh Juglall, qui n’était pas très à l’aise en anglais, avait progressé à tel point qu’il obtenait les meilleures montes des plus grands entraîneurs au Highveld comme Sean Tarry. Son association avec la pouliche Cherry On The Top pour la casaque légendaire des Oppenheimer, vainqueur du Triple Crown, est certainement le point d’orgue de sa carrière en Afrique du Sud et elle est toujours plébiscitée par les professionnels sud-africains.

Fort de ses performances réalisées au pays de Mandela et surtout de son clean record en tant que jeune pilote, il a également eu la confiance des autorités hippiques singapouriennes ô combien très à cheval sur les critères de sélection de leurs Club Jockeys. Il a monté pendant cinq ans dans ce pays avec dans ses valises le Hall of Fame (qui consacre l’exploit de remporter cinq courses lors d’une seule réunion) un début de mois d’août 2016. Puis, il y a eu ce titre du jockey champion en 2020 pour un premier essai au Champ-de-Mars.

La Mauritius Turf Club Sports and Leisure se remet péniblement de la perte d’un de ses meilleurs ambassadeurs et a voulu rendre hommage à sa manière à Nooresh Juglall lors des Equidors 2021. The Sir Robert & Lady Maria Farquar Trophy lui est revenu à titre posthume.