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Environnement: faire de la crécerelle l’emblème de la République de Maurice

7 décembre 2021, 21:30

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Environnement: faire de la crécerelle l’emblème de la République de Maurice

Pour les 30 ans de la République en mars 2022, la Mauritius Wildlife Foundation propose que la crécerelle, un exemple de sauvetage d’espèce en voie de disparition, devienne un emblème national de Maurice.

Et si, en sus d’un oiseau mort, il y a de cela des siècles – notre cher dodo – Maurice avait pour oiseau national, la crécerelle. Symbole justement à l’opposé du dodo disparu, car un exemple éclatant d’un oiseau endémique sérieusement menacé d’extinction, dont la population se porte désormais mieux.

L’idée, mieux, la proposition officielle d’élever la crécerelle au rang d’oiseau national, a été formulée par Vikash Tatayah, conservation director de la Mauritius Wildlife Foundation (MWF). C’était samedi lors d’une visite des lieux, à laquelle participaient nombre de ministres et députés de la circonscription. Ils ont fait le tour de la National Parks and Conservation Service (NPCS) Captive Breeding and Rearing Centre, qui est aussi connu comme la Gerald Durell Endemic Wildlife Sanctuary (GDEWS), à Rivière-Noire. Un déplacement au chevet des 16 oisillons de crécerelle qui ont éclos 18 jours avant la visite. Les plumes qui commencent à peine à apparaître sur la queue, leurs petits cris aigus et leurs coquilles d’œuf désormais vides sont le résultat du Mauritius Kestrel Recovery Project.

Quels atouts à la crécerelle pour accéder à pareil statut ? Vikash Tatayah clame haut et fort que la crécerelle de Maurice est une espèce «qui est aujourd’hui sauvée de la disparition et qui est mondialement connue en termes de sauvetage d’oiseau. Ce sauvetage est un grand succès, c’est un exemple important de ce qui se fait en matière de conservation des espèces dans la République de Maurice». C’est ce qui motive la proposition de la MWF «que l’on nomme la crécerelle de Maurice comme l’oiseau national en marge des célébrations des 30 ans de la République de Maurice». Au même titre que la boucle d’oreille ou trochetia boutoniana est une plante endémique qui est devenue emblème national, à l’accession de Maurice au statut de République en 1992.

La crécerelle de Maurice, de son nom scientifique Falco punctatus, est de la famille des rapaces. «C’est un oiseau de proie qui se nourrit d’autres petits oiseaux, des rongeurs et des insectes», précise Vikash Tatayah. C’est un oiseau endémique de Maurice, ce qui signifie qu’on ne le retrouve nulle part ailleurs dans le monde. Si, à la belle époque, la crécerelle nichait dans toute l’île, «aujourd’hui, on retrouve des crécerelles seulement du côté de Montagne Bambous, à l’est de Maurice, ainsi qu’aux Gorges de la Rivière-Noire, dans l’ouest du pays», avance Vikash Tatayah.

L’espèce était gravement menacée de disparition dans les années 1970. «En 1974, il ne restait plus que quatre oiseaux : deux mâles et deux femelles. De ces deux femelles, une seule était en état de reproduction», détaille Vikash Tatayah. C’est donc avec une grande fierté qu’il explique le sauvetage de cette espèce, avec la collaboration des autorités locales et plusieurs institutions internationales, dont le Durrel Wildlife Conservation Trust.

 

Programme d’élevage relancé

<p>Le programme d&rsquo;élevage de la crécerelle en captivité vient d&rsquo;être relancé. C&rsquo;est ce qu&rsquo;explique Kevin Ruhomaun, responsable du National Parks and Conservation Service. À terme, les individus seront relâchés dans la nature. <em>&laquo;Nous avons constaté que sur la côte ouest, de Rivière-Noire à Bel Ombre, la population de crécerelles avait diminué.&raquo;</em></p>

<p>La technique, explique-t-il : des œufs sont récoltés des nids sur la côte est. <em>&laquo;Là où il y a plus d&rsquo;œufs que les crécerelles adultes ne pourront nourrir.&raquo; Ces œufs sont mis en couveuse au Captive Breeding and Rearing Centre. Les petits sont replacés dans les nids, nourris jusqu&rsquo;à ce qu&rsquo;ils les quittent. &laquo;Nous voulons qu&rsquo;à leur tour, ils viennent se reproduire dans les nids artificiels que nous avons installés.&raquo;</em></p>

<p>Le cycle de la crécerelle, c&rsquo;est 28 jours entre la ponte et l&rsquo;éclosion. Puis, 35 à 40 jours avant la réintroduction en milieu naturel. Ensuite, une centaine de jours pour que l&rsquo;oiseau soit prêt à voler de ses propres aile.</p>