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Covid-19: le personnel médical prend Jagutpal à contre-pied

17 novembre 2021, 22:00

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Covid-19: le personnel médical prend Jagutpal à contre-pied

Lors de la troisième PNQ consacrée au Covid-19 hier, Kailesh Jagutpal a fait un long plaidoyer sur le personnel médical qui fait de son mieux pour assurer le travail et a fustigé ceux qui critiquent la situation. Cependant, un peu avant le début de la séance parlementaire, la Nurses’ Union tenait une conférence de presse pour dénoncer leurs conditions de travail.

En Angleterre, la devise du National Health System est de protéger le système de santé. C’est ce que le ministre de la Santé a affirmé, hier, au Parlement, avant d’ajouter qu’au lieu de les encourager, certains sont en train de les poignarder dans le dos. «Il y a aussi une fausse perception que certains propagent sur la saturation du système.» Le personnel médical a le soutien inconditionnel des autorités, a martelé le Dr Kailesh Jugutpal lors de la Private Notice Question.

Mais la Nurses’ Union, à travers son président, Nasseer Essa, et Jeewooth Bholanath, le secrétaire, ont pris le ministre à contre-pied et parlent du même problème, évoquant le manque de considération à leur égard. «Le personnel n’est plus considéré comme des humains», affirme le président du syndicat, qui parle de frustration et qu’ils n’en peuvent plus de tout subir.

Manque chronique d’infirmiers

«Nous avons dix à 15 cas positifs par jour parmi le personnel. Il faut ajouter à ceux-là les infirmiers qui sont en autoisolement parce que leurs proches sont positifs», explique Jeewoth Bholanath. Par exemple, à l’hôpital de Rose-Belle, il y a une Charge Nurse et deux infirmiers pour 30 malades et seulement trois respirateurs artificiels. Pour trois respirateurs, il affirme qu’il aurait fallu au moins trois infirmiers. Face au manque de personnel, l’ouverture de nouvelles unités, où les infirmiers doivent faire des surveys, n’aide pas. Pour le syndicaliste, ce n’est pas la priorité actuellement. Naseer Essa, lui, a parlé de 30 infirmiers affectés à l’hôpital Jeetoo qui sont positifs, dont un aux soins intensifs. Un autre, dans un état sérieux, est admis à l’hôpital Dr Bruno Cheong.

De plus, ils doivent désormais préparer les corps de patients positifs décédés pour les remettre aux proches. D’habitude, le système fonctionne avec trois attendants par salle alors que maintenant, alors qu’il y a moins d’infirmiers qui eux, ont plus de travail, il n’y en a plus qu’un seul. Ce qui fait dire au président du syndicat que le personnel hospitalier passe par des moments sombres. «Nou pé trouv lamor an fas. Boukou infirmié ki zot lasanté pas tab dan ICU.» La pression augmente de jour en jour. «Tous les employés sont à bout. C’est presque la fin, nous ne savons pas jusqu’à quand nous allons pouvoir tenir.»

Conditions déplorables

Selon Jeewoth Bholanath, cela fait plus d’un an que le syndicat réclame des recrutements. Un batch issu de Polytechnics Mauritius et des infirmiers à la retraite ont été appelés mais le manque se fait toujours sentir, raison pour laquelle le recrute- ment d’un deuxième batch a été demandé. De plus, depuis que l’hôpital ENT a été converti en centre de soins, il n’y a pas eu de roster approprié et jusqu’à présent, cela s’est fait par trial and error. Les membres du personnel n’ont plus de vie sociale et familiale.