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Négligence médicale alléguée: le couple Periapen pleure la perte d’un second enfant

9 novembre 2021, 18:00

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Négligence médicale alléguée: le couple Periapen pleure la perte d’un second enfant

Ils pensaient goûter cette fois au plaisir d’être parents après la perte de leur premier enfant dans des circonstances tragiques il y a 18 mois. Mais une nouvelle fois, le destin en aura décidé autrement.

Le couple Periapen, qui habite Sainte-Croix, a en effet vécu une réédition d’une expérience qu’il espérait ne jamais revivre. Dans la soirée du dimanche 7 novembre, Warren Periapen, 33 ans, attendait avec impatience l’accouchement de sa femme par césarienne à l’hôpital Jeetoo à Port-Louis, mais il tombera des nues en apprenant que son bébé ne s’en est pas sorti. «Ils m’ont dit que mon bébé est mort pendant la césarienne parce qu’il a ingurgité du liquide toxique. Mais quand j’ai ramené mon bébé à la maison, j’ai vu des marques sur le côté gauche de sa tête», relate Warren Periapen.

Il sera interpellé par des cicatrices sur la tête de l’enfant lorsqu’il lui donnait un bain avant d’entamer les rites funéraires. Il avait demandé la dépouille de son enfant au médecin pour le faire voir à sa femme avant de l’enterrer. «Les médecins m’avaient dit qu’il fallait enterrer le bébé au plus vite et c’est en voyant ces marques sur son corps que j’ai compris pourquoi il y avait tant d’insistance du personnel médical pour que je procède rapidement à l’enterrement. Il y a eu une grosse négligence médicale dans cette affaire», lâche ce jeune père, qui explique que c’est le second bébé qu’il perd en un an et demi et aux mains du même docteur. Il ramènera son bébé à l’hôpital Jeetoo pour demander des explications sur les marques visibles sur le corps de ce dernier.

Grand fut son étonnement quand les médecins lui demanderont comment il a récupéré le corps de l’enfant et les documents médicaux. «Ils ne se sont pas cassé la tête pour répondre à mes questions. Leur seul souci était de savoir comment je m’étais procuré les documents médicaux», explique Warren Periapen qui remettra le corps de son enfant au médecin avec une requête pour une autopsie et une copie du rapport médical qu’il juge important dans ses procédures pour consigner une plainte au poste de police de l’hôpital. Là, les policiers lui demanderont de se tourner vers le poste des Line Barracks. Il est représenté par Me Anoop Goodary, avocat et membre du groupe des «Avengers». Ce dernier se dit «révolté» devant le nombre d’allégations de négligence médicale cette année. «À Maurice, nous avons une culture d’impunité car il y a à chaque fois cover-up. Il faut mettre de l’ordre et prendre les mesures nécessaires pour que cela ne se répète pas à l’avenir. Quand nous pensons à Maurice, on ne doit pas penser juste au métro mais à un service de base adéquat», soutient l’avocat.

Du côté du ministère de la Santé, on nous affirme qu’ils ont été informés de la plainte et qu’ils comptent demander une explication de l’hôpital. Le ministère souligne aussi que le cas sera référé au Medical Negligence Standing Committee, si besoin est. Pour sa part, Warren Periapen cherche désespérément un médecin privé pour assister à l’autopsie du bébé qui se fera aujourd’hui à 11 heures pour, dit-il, s’assurer qu’il n’y ait pas de cover-up.

D’Autres cas d’allégations de négligence médicale bouleversants

Cette année, l’actualité a été marquée par le nombre d’allégations de négligence médicale. Un autre cas presque similaire remonte au 21 juin quand le couple Didier et Stéphanie Nakeed a perdu leur deuxième bébé à l’hôpital, après un premier décès dans les mêmes circonstances deux ans plus tôt. À l’accouchement, le nouveau-né était déjà décédé. Deux «erreurs» médicales de trop pour ce couple, qui, faute de moyens financiers, n’avait pas pu porter plainte en 2019. Le 13 avril, l’affaire du bébé décapité à l’hôpital SSRN avait choqué plus d’un. Le couple Ramjeet et Sweta Ram, qui attendait leur premier enfant, une petite fille qu’il devait nommer Preeshti, a été anéanti. C’est en deux parties que Ram recevra son bébé dans un sac en plastique.