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Classes maintenues: le risque de trop?

9 novembre 2021, 11:00

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Classes maintenues: le risque de trop?

Le «High Level Committee» a décidé, hier, de maintenir toutes les classes en présentiel, dans les écoles, jusqu’à nouvel ordre. Mais la situation est suivie de près. Une décision attendue depuis la veille par de nombreux parents et élèves, vu l’augmentation des cas de contamination.

Vikash Ramdonee, secrétaire de l’United Deputy Rectors and Rectors Union (UDRRU), sollicité, indique qu’il y a eu effectivement une frayeur et une psychose chez les élèves et parents, avec des chiffres non officiels communiqués sur les cas de Covid recensés à Maurice, durant le week-end. Toutefois, il est important de maintenir les cours en présentiel car il faut terminer le second semestre, d’autant plus que l’année dernière, les élèves ont déjà raté leur troisième semestre. «Les mock exams qui approchent. Sur quoi nous allons nous baser pour les forecast results si les écoles sont fermées ?», se demande-t-il. Il souligne que ce sont principalement les parents qui travaillent qui infectent plus les enfants que la contamination à l’école. «Il est dans l’intérêt de tous de continuer les cours. Et nous allons continuer à travailler sous l’avis du ministère de la Santé. Bien sûr, si la situation s’aggrave dans le pays, à ce moment-là nous comprendrons que les écoles ferment leurs portes.»

Distanciation inexistante

Le secrétaire de l’UDRRU souligne, néanmoins, qu’il est important de continuer à être vigilants dans des établissements scolaires et maintenir les pré- cautions entre élèves. «Éna zelev pe pran sa ‘as a joke’. Il faut qu’ils réalisent que le virus est dangereux et qu’ils respectent comme il se doit la distanciation.»

Sooryadanand Meetooa, président de l’Education Officers Union, est, lui, catégorique. «On s’attendait à ce que les écoles ferment avec la hausse des cas et le taux de décès. C’est préoccupant. D’ailleurs, plusieurs parents n’envoient plus leurs enfants à l’école par crainte.» Pour lui, la distanciation physique dans les écoles est quasi-inexistante. «Pou atann anpiré net pou pran désizion-la?» Les élèves auraient pu continuer les cours en ligne, qui ont fait leurs preuves deux fois déjà. Pour ce qui est des mock exams, dit-il, ils pourraient se tenir l’année prochaine. «Ou on pourrait faire un contrôle continu pour compenser. Ce n’est pas le souci principal, pour l’instant.»

Les commentaires n’ont pas tardé dès l’annonce que les écoles ne fermeront pas. Les parents sont partagés sur la question. Avec le nombre grandissant de cas positifs dans la communauté, certains auraient préféré que les établissements ferment temporairement. À l’instar de Valérie Ramasawmy, qui est très remontée contre cette décision. «Je suis en colère par rapport à cette décision. Car la vie des enfants est beaucoup plus importante. L’éducation, on peut toujours se rattraper, mais pas avec la vie d’un innocent.» Cette dernière a même pris la décision de ne pas envoyer son fils à l’école. «Ce ne sera certes que pour quelques jours, mais je réalise que c’est dangereux de le laisser voyager par le van.»

Elle est secondée par une autre mère. Madame Fanfan va également garder son enfant à la maison. «Il faut protéger les petits contre le variant Delta. Au moins pour quelque temps, c’est préférable qu’il reste à la maison car les petits sont vulnérables. Une fois que la situation va se calmer, on pourra l’envoyer de nouveau à l’école.»

Pour une autre internaute, il fallait fermer les écoles. «La vie des petits est en jeu. On s’attend à tout avec ce variant.» En revanche, certains trouvent que cette «éventuelle fermeture» aurait été problématique. Beaucoup de parents travaillent et ne savent pas où envoyer les enfants en cas de fermeture, surtout que dans plusieurs compagnies, le télétravail est terminé.

À l’instar d’autres parents, Houzia Hosany Janoo suggère l’instauration d’un confinement de deux semaines pour stopper la propagation du virus. «Ce serait un moyen de stopper la propagation. Ainsi, tout le monde serait à la maison, et ceux testés positifs pourraient être emmenés en quarantaine.» Toutefois, elle reconnaît que cette décision comporte un véritable problème, celui de l’alimentation. «On ne pourra pas fermer les supermarchés. Surtout pour ceux qui vivent au jour le jour. Trop de personnes vont en souffrir.» Mais elle estime que le gouvernement a trop tardé pour réagir. «On aurait dû garder l’ordre alphabétique pour certains commerces. Il y a eu un laisser-aller, et maintenant, plus de contrôle. Je pense que les services du Dr Gujadhur auraient dû être sollicités. Il a des idées pour redresser le pays car il ne faut pas oublier que l’année dernière, il nous l’a démontré.»

Par ailleurs, il nous revient que le High Level Committee étudierait la possibilité de revoir les rassemblements de plus de 100 personnes.

Flambée des cas positifs: la peur gagne du terrain à l’UoM ?

<p>Les cours à l&rsquo;université de Maurice (UoM) seront désormais dispensés en ligne à partir de la semaine prochaine, jusqu&rsquo;à nouvel ordre. Selon une source, cette décision a été prise en raison de la crise sanitaire. Pour rappel, pas plus tard que dimanche, 131 cas positifs ont été enregistrés. Cette flambée de cas positifs ne s&rsquo;arrête pas depuis début septembre. Cependant, pour minimiser les risques de contamination au Covid-19, l&rsquo;UoM a pris la décision de dispenser les cours en ligne. Un étudiant à l&rsquo;UoM affirme avoir reçu un mail dimanche intitulé <em>&laquo;Mode of Delivery of Lectures for academic year 2021/2022&raquo;.</em> Dans ce mail, les étudiants sont informés que les cours se feront en ligne. Toutefois, ils peuvent s&rsquo;arranger pour le <em>&laquo;Blended Learning&raquo; </em>qui consiste à avoir des classes en ligne et au campus. Selon le mail, l&rsquo;UoM travaille sur un plan afin d&rsquo;éviter d&rsquo;avoir trop d&rsquo;étudiants sur le campus. Cependant, les cours qui nécessitent des ressources de laboratoire auront lieu impérativement sur le campus.</p>