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Covid-19 - Le Dr Gujadhur : «Couvre-feu et restrictions, les seules solutions»

8 novembre 2021, 22:15

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Covid-19 - Le Dr Gujadhur : «Couvre-feu et restrictions, les seules solutions»

42 morts en quelques jours, dont 22 vaccinés, augmentation exponentielle du nombre de cas positifs. C’en est trop pour le Dr Vasantrao Gujadhur, qui lance un cri d’alarme. Il préconise des mesures draconiennes pour enrayer la propagation du Covid-19 et dénonce la mauvaise gestion des autorités.

L'explosion du nombre de cas symptomatiques comme asymptomatiques de Covid-19, accentuée par la propagation du variant Delta, est plus que préoccupante. Le signal d’alarme a longtemps été déclenché avec la montée en flèche ces dernières semaines du nombre de morts (de 17 la semaine du 29 octobre à plus de 42 la semaine dernière) dont des patients de plus en plus jeunes, à l’hôpital ENT mais également en autoisolement à domicile. Alors que le bilan total pèse de plus en plus lourd avec 354 décès du Covid-19 au compteur depuis mars de cette année, la gestion de la situation par le comité de haut niveau, tout comme la prise en charge des malades par le ministère de la Santé, n’ont de cesse d’être remises en question.

L’insistance sur la vaccination, dont la dose de rappel des Drs Zouberr Joomaye et Kailesh Jagutpal, Senior Adviser, au bureau du Premier ministre et ministre de la Santé respectivement, à chacune de leur apparition devant la presse, ne freine nullement l’hécatombe, y compris parmi les vaccinés à double dose. À un moment où l’entrée au pays se fait sans quarantaine pour les visiteurs vaccinés et où les restrictions ont été assouplies, le non-respect des gestes barrières au sein de la population, donne encore plus froid dans le dos

Avec ces morts d’hommes «par tas» et des contaminations à chaque coin de rue, l’heure est à l’action, martèle l’ancien directeur des services de Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur. «Les seules solutions, si le confinement c’est du passé pour le ministre de la Santé, c’est d’instaurer un couvre-feu le soir de 19 heures jusqu’au matin mais en incluant des restrictions dans la journée. On ne peut laisser mourir des gens d’autant qu’il n’y a aucun traitement et aucune prise en charge ni en auto-isolement ni à ENT», fait-il valoir. Il est impératif, dit-il, de diminuer les décès.

Pour réduire la transmission et protéger la population, il faut, poursuit-il, tester, isoler et restreindre les mouvements de la population dans les centres commerciaux, les supermarchés et les foodcourts, réintroduire l’ordre alphabétique et étendre à nouveau le télétravail. Le fonctionnaire à la retraite est catégorique. «Aucun pays ne peut contrôler l’épidémie uniquement avec des gestes barrières et la vaccination.»

Dans la foulée, il demande pourquoi Zouberr Joomaye et le ministre, qui se concentrent principalement sur la vaccination, ne chiffrent pas le nombre de personnes âgées qui ne sont pas encore inoculées. De faire ressortir dans ce même registre qu’en faisant la «booster shot», de jeunes parlementaires vont à l’encontre de ce que préconise l’Organisation mondiale de la Santé, qui trouve la dose de rappel pour toute la population, sans fondement scientifique et inégalitaire pour les pays pauvres.

Puis, il est primordial, selon le Dr Vasantrao Gujadhur, de donner des chiffres exacts, tout comme il est important de comptabiliser les tests rapides qui sont aussi faits à l’hôpital. «Si le nombre de tests PCR a doublé en deux semaines, cela doit être aussi le cas pour les tests rapides. En me basant sur les chiffres du National Communication Committee, nous sommes passés de 408 (22 octobre) à 705 (5 novembre) cas par jour en deux semaines. Ce qui signifie aujourd’hui 1 500 cas de contamination par jour, en incluant ceux qui ne sont pas rapportés. Ce qui est beaucoup pour un pays comme Maurice. J’avais aussi alerté que le variant Delta deviendrait prédominant. Il ne faut pas banaliser la situation. C’est une crise sanitaire sans précédent. Sa vites inn ogmenté, pé dépas la limit ki minister kapav zéré».

De conclure toutefois qu’il trouve chagrinant qu’aucun syndicat des professionnels de la santé n’ose dénoncer ce qui se passe. «Tou sa bann sindika medsin, infirmié, spésialis, konsiltan éna. Kot zot été? Tou sa la res trankil pa dir narnié alor ki zot lavwa kapav fer gouvernman kraké ek sanz manier pé alé!»