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Marchands «ambulants» à Port-Louis: un métier appelé à disparaître

22 octobre 2021, 11:30

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Marchands «ambulants» à Port-Louis: un métier appelé à disparaître

Alors que les travaux du Victoria Urban Terminal avancent à grands pas, 1 000 marchands «ambulants» se préparent à devenir propriétaires d’un emplacement dans ce bâtiment. Le président de la Street Vendors’ Association y voit une promesse tenue.

Dans quelques mois, l’ancienne gare Victoria sera transformée en terminal urbain. De nombreux commerçants se frottent déjà les mains. Justement, pour le président de la Street Vendors’ Association (SVA), Hyder Raman, le gouverne- ment ne voulait pas mettre de côté les marchands «ambulants» qui ont contribué à l’économie du pays depuis un quart de siècle. «Le gouvernement a insisté pour que les marchands puissent avoir leur place dans ce nouveau concept. Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi notre sueur dans le développement du pays.» Le président de SVA dit son appréciation que 1 000 emplacements leur seront réservés dans le Victoria Urban Terminal (VUT). «Nous sommes des self-employed et jamais nous n’avons travaillé dans un tel prime site. Nous avons toujours pensé travailler dans les rues ou les petites foires. Ce sera une transformation totale. Les marchands ambulants feront bientôt partie du passé.»

Toutefois, selon le recensement de la mairie de Port-Louis, il y a eu 1 183 demandes pour travailler à la gare Victoria. «On va effectuer un tirage au sort pour départager ces étals. Tout le monde y participera, qu’il soit un marchand qui vient de débuter ou qu’il compte plus de 30 ans dans ce secteur. Il n’y aura aucune différence entre celui qui a un permis et celui qui n’en a pas. Tout le monde sera sur le même pied.» Parlant des marchands, le président de la SVA fait aussi référence à tous ceux qui exercent sur le ruisseau du Pouce et dans le jardin de la Compagnie. «Dans moins de dix jours, ce tirage au sort sera effectué à la mairie de Port-Louis. Par la suite, les 1 000 marchands obtiendront un contrat qu’ils devront signer.»

Quid des 183 autres marchands ? Hyder Raman soutient qu’ils seront dirigés vers l’Immigration Urban Terminal. «Ils vont même figurer parmi les premiers à obtenir un étal dans ce complexe, dont les travaux commenceront incessamment. Ils devront prendre leur mal en patience.» Par ailleurs, avec le déplacement des marchands vers les terminaux urbains, Port-Louis connaîtra aussi un nouveau visage. «Le jardin de la Compagnie aura un autre cachet.»

Va-t-on vers la fin des marchands ambulants dans la capitale ? À cette question, Hyder Raman s’explique. «Le nom de marchand ambulant est gravé dans l’histoire, et cela fait partie du patrimoine. C’est un métier noble. Mais l’anarchie qui a régné durant des années va vers une fin. Toutefois on pourra toujours voir une personne âgée se promenant dans les rues avec un portemanteau dans la main, symboliquement tentant de vendre quelque chose. On ne pourra exterminer du jour au lendemain un métier qui a existé pendant toutes ces années.» La redevance mensuelle d’un étal a été fixée à Rs 4 000. Une aubaine pour les commerçants, ajoute Hyder Raman. «Avec le coût de la vie, travailler dans un tel emplacement est franchement une aubaine pour les commerçants.»