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Construction: les coûts inévitables des matériaux fragilisent le rêve d’avoir une maison

20 octobre 2021, 17:30

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Construction: les coûts inévitables des matériaux fragilisent le rêve d’avoir une maison

Les efforts déployés par l’État pour encourager ceux dont le rêve consiste à s’offrir leur propre maison risquent de connaître un arrêt forcé en raison de la hausse des matériaux de construction. Si rien n’est entrepris pour tant soit peu atténuer l’impact de cette hausse dont les causes viennent de l’extérieur, il n’est pas impossible que le secteur de la construction en fasse les frais.

Les premiers témoins de l’impact de cette hausse sont les propriétaires de quincaillerie, les principaux intermédiaires entre les distributeurs de matériaux et les consommateurs. Son témoignage donne des frissons car tous les jours de nombreuses personnes désespérées viennent les voir en espérant que les choses vont s’arranger. Parmi ceux-là, il y a Simenon Landinaff, propriétaire de LRC, une quincaillerie qui vient d’ouvrir ses portes à deux pas de l’Espace commercial La Concorde, à Camp-Levieux, Rose-Hill. «Mon information indique que la hausse du coût du fret et le coût du transport seraient à l’origine de ces hausses», explique-t-il. Comment cela se passe dans son quotidien. «Dans certains cas, cette hausse est de 50 %. Prenons l’exemple du prix d’un petit carré de tuyau galvanisé. Son prix était de Rs 725. Il est passé à Rs 1 200, soit une hausse de Rs 475. Dans certains, la hausse est de 100 %.»

Quel est donc l’impact de cette hausse sur la construction de son point de vue ? «La vente a considérablement diminué. On se rend compte que les consommateurs ont du mal à s’approvisionner sur la base du budget initial dont ils disposaient. Ils ne peuvent plus acheter les matériaux voulus pour poursuivre les travaux de construction de leur maison. Car le montant du prêt qu’ils ont obtenu arrive difficilement à soutenir la hausse considérable des matériaux de construction. Une intervention urgente de l’État est souhaitable s’il ne veut pas que la situation se dégrade et affecte les opérateurs les plus solides financièrement. Si les coûts baissent, le secteur de la construction ne perdra pas son rythme de développement. Autrement, il y aura du chômage. S’il peut intervenir pour réduire, ne serait-ce que le coût de la ferraille, le secteur de la construction ne souffrira pas de toutes ces hausses.»

Les données fournies par Statistics Mauritius permettent de suivre l’évolution des prix à l’importation des matériaux de construction. À titre d’exemple, les produits laminés plats à base de fer en provenance de l’Indonésie. Durant le premier trimestre de 2021, ils coûtaient Rs 68,20 le kilo. Il est passé à Rs 68,81 au cours du deuxième trimestre de 2021. On note aussi que Maurice s’approvisionne auprès de plusieurs pays pour certains matériaux de construction. Parmi ces pays figurent le Vietnam, la France, l’Indonésie, la Chine, l’Australie, Hong Kong, Taïwan, l’Inde.

Pour Gérard Uckoor, président de l’Association of Small Contractors, la seule solution pour stopper ces hausses qui viennent de l’extérieur passe par le recours à la State Trading Corporation pour être le seul importateur des matériaux de construction. «C’est parce qu’il y a une multitude de sources d’approvisionnement que la hausse du coût du fret est venue compliquer la tâche des consommateurs. Puis, il y a le risque que certains importateurs dans le but de jouer sur les prix à partir d’une gestion intéressée de leur stock de produits.»

Face à ces hausses, le gouvernement n’a fait qu’inviter les fournisseurs de matériaux de construction à baisser leurs prix. Mais dans la réalité, il leur est presque impossible de le faire alors qu’ils sont frappés de plein fouet par des hausses au niveau de leurs sources d’approvisionnement.