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Musée de l’esclavage: deux experts français se penchent sur son aménagement
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Musée de l’esclavage: deux experts français se penchent sur son aménagement
Deux experts français sont arrivés au chevet du musée intercontinental de l’esclavage, hier. Il s’agit d’Olivia Bourrat, conservatrice en chef du patrimoine au ministère de la Culture, et de Damien Pigot, responsable du secteur Culture et patrimoine chez Expertise France.
Leur arrivée a été confirmée par Jean Maxy Simonet, président de l’Intercontinental Slavery Museum Ltd (ISM). Les deux experts passeront environ une semaine à Maurice. Ils ont pour mission de conseiller les responsables sur l’aménagement de ce musée qui sera conçu dans les murs de l’ex-hôpital militaire, route du Quai, à Port-Louis, à quelques mètres de l’Aapravasi Ghat, classé patrimoine mondial.
«Nous voulons que le musée intercontinental de l’esclavage à Port-Louis devienne une référence dans la région et dans le monde», affirme Jean Maxy Simonet. «Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous avons eu recours à certains des meilleurs spécialistes dans le monde. La France est un pays de musées.» En amont à la mission technique, l’ambassadrice de France, Florence Caussé-Tissier, avait visité le musée intercontinental de l’esclavage – en tout cas le lieu qui va l’abriter – le 1er juillet dernier. C’est à la demande de Maurice que la France s’est associée à la deuxième phase du projet en vue «d’apporter l’expertise muséographique et accompagner le plus important projet muséal actuellement sur l’île.»
Demain après-midi, une cérémonie est prévue au musée intercontinental de l’esclavage. Elle marquera la fin de la première phase du projet, un an après son lancement par le Premier ministre, le 20 octobre 2020. Une première phase qui comportait deux volets distincts. D’une part, la rénovation de l’aile sud de l’ex-hôpital militaire. «Nous avons restauré pour retrouver autant que possible l’état original du bâtiment.» Un chantier qui est terminé. L’autre volet de la première phase était l’exercice de consultation publique, qui a duré trois mois, du 20 octobre 2020 au 20 janvier 2021.
Après la visite d’une exposition temporaire du musée – exposition expliquant le concept du musée et ses principaux thèmes – les visiteurs avaient été invités à remplir un questionnaire pour indiquer ce qu’ils souhaitent voir dans le musée intercontinental de l’esclavage.
Jean Maxy Simonet confie qu’environ «3 000 personnes» ont participé à la consultation publique. Les questionnaires ont été dépouillés par une équipe. Les résultats seront publiés demain.
Que veulent voir les gens qui se sont rendus sur place à l’ex-hôpital militaire ? «Il y a beaucoup de choses. Chacun a son idée. Certains veulent voir comment vivaient les esclaves, ce qu’ils faisaient durant leur temps libre. D’autres ont parlé des instruments de torture qui étaient utilisés à cette époque. Des visiteurs veulent en savoir plus sur les pays d’où étaient originaires les esclaves.» À charge pour les responsables du musée de faire la part des choses entre le souhait des visiteurs qui ne peuvent rester insensibles à cette période à la fois douloureuse et déterminante pour la construction de Maurice et le cadre scientifique de la muséographie.
Ex-hôpital militaire - Suite à la rénovation : le corail fragilisé ?
L’ex-hôpital militaire, inauguré en 1740, a pour particularité d’être construit avec des blocs de corail et du mortier. En plus de 250 ans d’utilisation, le bâtiment a connu plusieurs modifications. La dernière rénovation, soit la conversion du bâtiment en musée intercontinental de l’esclavage, a eu pour objectif de retrouver autant que possible l’état d’origine des lieux, tels qu’ils étaient à l’époque du gouverneur Mahé de La Bourdonnais.
Sauf que des sources indiquent qu’à la suite de la rénovation, les couches de béton enlevées auraient «fragilisé» les murs en corail. Des témoins allèguent même qu’«il faut balayer de la poussière de corail qui tombe des murs». Ce que réfute catégoriquement Jean Maxy Simonet, président de Intercontinental Slavery Museum Ltd. Il affirme qu’il s’en remet totalement à l’expertise du National Heritage Fund (NHF), «qui a supervisé tous les travaux et qui a toutes les compétences techniques pour le faire».
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