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Après le HSC: à 20 ans, il travaille pour aider son papa atteint du cancer

3 octobre 2021, 11:30

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Après le HSC: à 20 ans, il travaille pour aider son papa atteint du cancer

«Tout m’est tombé dessus subitement. C’était une tension énorme à gérer. Parfois, je n’avais pas d’autre choix que de manquer l’école, devant travailler», déclare Fawaz Mandarun, 20 ans. Habitant de Glen-Park, ce jeune homme qui a fréquenté l’école primaire Jean-Paul II et le collège St. Helena, a combiné études, emploi et responsabilités familiales. Un parcours parsemé d’embûches. «Au début, je n’avais pas trop envie d’apprendre. À mesure que je grandissais, je prenais conscience de l’importance de l’éducation et je devenais plus responsable. Aussi, j’ai fait plus d’efforts», déclare-t-il. Au School Certificate (SC) en 2017, il obtient une distinction, trois credits, et trois passes. 

Enchaînant avec le Higher School Certificate (HSC) en 2019, il passe dans l’ensemble des matières, obtenant des grades C, D et E, mais il échoue en General Paper. Cependant, il ne baisse pas les bras et décide de faire une nouvelle tentative. Hélas, le Covid-19 entraîne la fermeture des écoles et le basculement vers les cours en ligne. N’ayant pas d’ordinateur, Fawaz Mandarun s’arme de son téléphone portable pour maintenir le cap sur son objectif. «Comme nous n’étions que deux à trois élèves dans ma classe, l’attention était individualisée, ce qui était meilleur pour nous. Mes enseignants m’ont également dispensé des leçons particulières gratuitement.» 

Décuplant les efforts pour son resit, sa vie bascule à la fin de janvier 2021. Son père, 44 ans, qui vend des ustensiles de cuisine et livre des produits dans les magasins avec lesquels il travaille depuis quatre ans, tombe gravement malade. «Nous étions en train de travailler au Morne quand il a ressenti une douleur atroce. Nous sommes rentrés à la maison puis nous sommes allés à l’hôpital. Nous avons fait le va-et-vient pendant un mois et plusieurs tests ont été entrepris pour poser un diagnostic», relate-t-il. 

Une opération suivie d’une biopsie sont réalisées. Vers la fin de février, une terrible nouvelle s’abat sur la famille : il s’agit d’un cancer et une chimiothérapie est administrée en urgence. «Malheureusement, ce traitement ne fonctionne pas pour mon papa. Le cancer progresse et l’attaque davantage. Maintenant, des échographies avancées seront pratiquées pour déterminer le stade du cancer. Il ne va pas bien et a perdu une quinzaine de kilos en quatre mois. Mon papa essaie d’utiliser des béquilles mais parfois, il est très difficile pour lui de marcher. Aussi, il ne peut que rester alité», affirme le jeune homme. 

Très éprouvé par cette situation, le jeune homme tâche de faire face du mieux qu’il peut. Car au moment de la maladie de son père, il devait combiner le travail et la préparation des examens. «Depuis janvier, je travaille seul à bord de notre fourgon. Heureusement que j’ai obtenu mon permis au début de l’année.» Grâce à cela, Fawaz Mandarun subsiste aux besoins de la famille, composée de sa mère, femme au foyer de 40 ans, et de ses deux soeurs de 17 et sept ans. «J’étais obligé de gérer avec le soutien des proches. On essaie de limiter nos dépenses pour pouvoir payer nos factures.» 

En dépit de tous ces malheurs, Fawaz a trouvé un espoir : ses résultats à sa deuxième tentative au HSC. Il décroche ainsi un A+ en Islamic Studies, un B en Travel and Tourism et un C en sociologie, ses matières principales. Il obtient parallèlement un A en Français et un B en General Paper, ses matières subsidiaires. À quoi doit-il ce succès dans sa seconde tentative ? Il répond que c’est dû à la maximisation du confinement pour un travail plus assidu ainsi que le soutien des enseignants et du collège. «Même si je devais travailler, j’essayais de me libérer pour les leçons. J’y ai mis plus de sérieux aussi», confiet- il. Avec son diplôme en poche, Fawaz rêve d’un nouvel avenir. Il souhaite se consacrer à l’enseignement secondaire. Le jeune homme s’intéresse à la sociologie et à une formation spécialisée au Mauritius Institute of Education (MIE) qu’il entend bien poursuivre pour atteindre son but et réussir sa vie.