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Élevage: des chiens de race vendus à prix d’or
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Élevage: des chiens de race vendus à prix d’or
C’est un fait. La vente des chiens de race est devenue un business lucratif à Maurice. Sur les réseaux sociaux, les annonces de vente de chiens se multiplient chaque jour. Le prix peut varier entre Rs 5 000 et Rs 100 000 dépendant de la race du chien et du prix dont est disposé à payer un futur propriétaire. Rien qu’en défilant sur des pages Facebook dédiées à l’achat des chiens de race les prix s’affichent.
Ce sont les chiens griffons qui coûtent le moins cher en général. Il faut compter entre Rs 5 000 et Rs 10 000 pour commencer. Le prix d’un chiot Cane Corso ou d’un Spitz allemand s’élève à Rs 18 000 au minimum. Dans un post publié sur une page d’annonce le 25 août, un Bouledogue français de trois mois se vendait à Rs 22 000. Pour les bébés Rottweiler, il faudra débourser de Rs 25 000 à monter. Idem pour les Labrador. Les Huskies sont les chiens de race qui suscitent beaucoup d’intérêt depuis ces dernières années et ils peuvent coûter au minimum Rs 30 000 chacun. Selon un éleveur qui détient un permis des autorités, ces prix sont justifiés par le fait que les chiens de race nécessitent des entraînements et repas coûteux. «Souvent, ils sont déjà vaccinés et vermifugés avant d’être vendus, ce qui explique le coût élevé. Il existe des abus de la part des éleveurs illégaux.»
Permis d’éleveur
En effet, selon nos recoupements, seule une quinzaine de personnes détiennent à ce jour un permis d’éleveur de chiens de race à Maurice. Une demande est faite à la Division of Veterinary Services sous l’égide du ministère de l’Agro-industrie et selon l’Animal Welfare Act, un éleveur est tenu de payer entre Rs 10 000 et Rs 100 000 annuellement dépendant de la quantité de chiennes reproductrices qu’il élève. Les autres le font dans l’illégalité.
Ce type de business est souvent fait au détriment des activistes qui militent pour les droits des animaux et qui ont toutes les peines du monde avant de trouver des personnes pour adopter gratuitement des chiens de race normale ou «maurichiens».
Objet de luxe et show-off
Les chiens de race sont généralement utilisés comme des status symbols, souligne Rubina Jhuboo. «Histoire de show-off.» Alors que, fait-elle ressortir, les chiens «ordinaires» sont plus résistants et moins chers à entretenir, «les chiens de race étant de high maintenance». Et puis, ajoute-elle, «certains importent des Saint Bernard ou des Huskies qui d’ordinaire vivent dans le froid. Pour quelle raison ?» Pour Sameer Golam, les chiens de rue peuvent donner autant d’amour et d’affection qu’un chien de race. «Lisien ras sé pou glasé. Ena kontan kan zot marsé lor simé dimounn viré gété...»
Agressivité et dressage...
Tous ceux interrogés sont unanimes : ce qui est important, c’est qu’un training ait lieu pour les chiens de nature agressive. Comme les Rottweilers ou encore les Cane Corso. Mais pas que. «Les propriétaires doivent également suivre une formation pour apprendre à gérer leurs animaux. Je suis également pour une formation des breeders pour éviter une surpopulation de chiens de race», explique le président de SCAR. Linley Moothien reconnaît que le dressage est important, «mais il faut également considérer la façon dont ces chiens sont élevés. Certains propriétaires de Rottweilers dopent ces derniers pour qu’ils soient encore plus méchants et qu’ils effraient encore plus pour être de bons gardiens.»
Enter Denis K9 Training !
Spécialisé dans le dressage de chiens, Denis Ambroise, responsable de Denis K9 Training, indique qu’un programme de prévention, d’obéissance et de socialisation est offert à tous les propriétaires de chiens de race. «Mais je ne fais pas de réhabilitation, c’est à dire travailler avec des chiens qui sont déjà très agressifs et les dresser pour qu’ils deviennent dociles. Le dressage a lieu une fois par semaine sur un an et concerne les chiots de six semaines à quatre mois en général. Dans 90 % des cas, un chien est agressif parce qu’il a peur. Donc, nous les adaptons à tout type de bruits et tout type de personne, enfants, adultes pour qu’ils deviennent des chiens stables.»
Pour revenir à l’agression du comptable de 43 ans par deux Rottweilers à Port-Louis samedi dernier, Denis Ambroise dit n’être en mesure de se prononcer sur l’agressivité des chiens. «À mon sens, ils n’auraient pas dû se trouver dans la rue. Des experts doivent évaluer l’environnement dans lequel les chiens ont évolué pour comprendre les raisons de leur agressivité et proposer une solution adaptée.»
Et les éleveurs alors ?
Nous avons tenté d’approcher plusieurs éleveurs détenant un permis d’exercer mais personne n’a accepté d’approfondir le sujet. «Les chiens ne sont pas agressifs, ce sont les maîtres qui doivent savoir s’occuper de leurs animaux correctement», ont simplement dit quelques-uns.
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