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La campagne de rappel de vaccin anti-Covid lancée aux Etats-Unis

25 septembre 2021, 07:21

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La campagne de rappel de vaccin anti-Covid lancée aux Etats-Unis

Quelque 60 millions d'Américains sont désormais éligibles pour recevoir une troisième dose de vaccin anti-Covid de Pfizer six mois après leur deuxième injection, s'est félicité vendredi Joe Biden, au terme d'un marathon réglementaire ayant mis en lumière les divisions de la communauté scientifique sur la question.

Les autorités sanitaires américaines ont finalement recommandé cette dose de rappel pour trois catégories de population: les personnes de 65 ans et plus, celles entre 18 et 64 ans présentant des facteurs de risque de développer une forme grave de la maladie (diabète, obésité...), ainsi que celles très exposées au coronavirus dans le cadre de leur travail ou de leur lieu de vie.

Cette dernière catégorie, très large, comprend notamment les enseignants, les employés de supermarchés, les travailleurs de santé ou encore les prisonniers et les personnes accueillies dans des refuges pour sans-abri.

Au total, 20 millions de personnes éligibles ont reçu leur deuxième dose il y a assez longtemps pour pouvoir d'ores et déjà recevoir la troisième, a déclaré Joe Biden. Les injections devaient commencer dès vendredi.

«Allez faire votre rappel», leur a demandé lors d'une allocution le président américain de 78 ans, précisant qu'il se plierait lui-même à l'exercice.

Il a prédit que tous les Américains pourraient à terme recevoir un rappel, «dans un futur proche».

Les données pour une dose de rappel des vaccins Moderna et Johnson & Johnson seront évaluées «dans les semaine qui viennent», a précisé Rochelle Walensky, responsable de la principale agence fédérale de santé publique du pays.

Certaines personnes immunodéprimées pouvaient déjà recevoir une troisième dose des vaccins de Pfizer ou de Moderna aux Etats-Unis depuis début août.

Experts tiraillés

Si le nombre d'Américains concernés dès vendredi est donc important, cela reste moins que ce qui avait été annoncé mi-août par le gouvernement.

Son souhait était qu'une vaste campagne de rappel des vaccins de Pfizer et de Moderna soit lancée à partir de cette semaine, pour tous les adultes américains sans distinction.

Mais cette mesure était suspendue à l'aval des autorités sanitaires, et les experts se sont révélés très divisés lors de l'étude du dossier Pfizer.

La semaine dernière, les membres d'un comité consultatif de l'Agence américaine des médicaments (FDA) avaient refusé que la troisième dose soit administrée à tous les adultes.

Mercredi, l'agence avait alors autorisé en urgence cette dose de rappel selon des critères restant malgré tout très larges, pour les plus de 65 ans chez qui l'efficacité du vaccin baisse clairement avec le temps et d'autres personnes «à risque».

Mais les vaccins étant tous achetés et distribués via l'Etat américain, les modalités de leur administration sont également soumises aux directives détaillées des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Jeudi, les experts des CDC ont ajouté à la confusion, en votant eux contre l'inclusion des personnes fréquemment exposées au virus à cause de leur profession ou leur situation.

Les débats avaient duré des heures et plusieurs experts s'étaient dits «tiraillés».

Le risque de myocardite, une inflammation du muscle cardiaque, chez les jeunes hommes a fortement pesé dans la balance. Les experts avaient également souligné le manque de données disponibles avant 65 ans.

Données imparfaites

Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, la cheffe des CDC, Rochelle Walensky, a finalement décidé fait rare d'outrepasser l'avis de son propre comité d'experts, en incluant les personnes à risque à cause de leur profession.

«Notre système de santé est de nouveau à capacité maximum dans de nombreuses régions du pays. Nos enseignants sont confrontés à de l'incertitude lorsqu'ils entrent dans les classes, et je dois faire ce qu'il faut pour assurer la bonne santé de notre nation», a justifié vendredi Mme Walensky lors d'une conférence de presse.

Elle a rappelé que les CDC devaient se fonder sur des «données complexes et souvent imparfaites».

Même si le vaccin en deux doses se révèle toujours très efficace contre les hospitalisations actuellement, accroître la protection des travailleurs permet de mieux les protéger contre les cas légers de la maladie, et donc de les maintenir au travail.

Ces campagnes de rappel, également menées en France ou encore en Israël selon différents critères, sont fortement critiquées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au nom des inégalités vaccinales entre pays riches et pauvres.

Les Etats-Unis assurent qu'ils peuvent mener de front campagne de rappel et aide aux pays étrangers: Washington a relevé cette semaine sa promesse de dons de vaccins aux pays dans le besoin à 1,1 milliard de doses.